Entre mes lignes [L.S]

Chapitre vingt : déchirure

ATTENTION! Ceci est un chapitre contenant une scène de sexe.

POV Louis

Les souvenirs refusaient de quitter ma tête depuis le réveil, comme s'ils voulaient rester aussi vivaces. Je ne leur en veux pas, vu que ce sont les plus précieux! J'ai adoré notre nuit, elle était magique, parfaite. Nous n'étions jamais satisfaits l'un de l'autre, nous avons chacun fait l'amour à l'autre, ce qui m'a étonné vu qu'il était vierge de son coté, mais heureusement cette expérience était aussi bonne pour lui que pour moi. J'ai pu lui crier mon amour sans contestation, sans barrière sociale. Et ce bonheur que je ressens, je le vois filer entre mes doigts, au fur et à mesure que les minutes s'écoulent.

Il est 11h. Les filles sont à l'école et les bébés à la crèche (ils avaient une activité d'éveil aujourd'hui). Nous sommes présentement dans le canapé, regardant le journal télévisé. J'essaye de ne pas penser à ce qui va se passer, je caresse ses bras, lui mes flancs.. Nos regards se croisent, un sourire de circonstance se forme sur nos lèvres.

"Lou'.. Je.."

"Oui Hazz'?"

"Je sais que ça va être dur, mais nous devons tenir notre promesse!"

"Oh.. Je sais.."

"Mais il nous reste 50 minutes.. J'aimerais que l'on s'aime une dernière fois.. Même si cela sera d'autant plus douloureux!"

Mon regard triste se change en un regard langoureux, et c'est limite en courant que nous fonçons dans ma chambre. Les draps sont en désordre, mais cela ne nous empêche pas de nous allonger, nos bouches ne formant plus qu'une, nos mains se déshabillent fougueusement.

J'apprécie d'autant plus son toucher quand je prends conscience que c'est la dernière fois que je serais autorisé à le frôler, le caresser, le marquer de mes dents, laisser ma trace sur sa peau. Je me mets au dessus de lui, nos bassins s'entrechoquent, nos érections sont bel et bien présentes, même après une nuit entière d'amour charnel. Je dévie dans son cou, j'y appose une marque. Sur son torse, j'en parsème tout le long. Je griffe aussi ses côtes. Je ne veux plus le laisser s'en aller, il est à moi!

Je prends sa virilité dans ma bouche, et entame un mouvement de va-et-viens assez compliqué vu la grosseur de son membre. Je le laisse me triturer les cheveux, me forcer à prendre plus dans ma gorge. Qu'il m'étouffe, au point où nous en sommes, cela m'est égal! Ma fellation est brusquement arrêtée par ses soins, il me remonte à sa hauteur et m'embrasse. Il laisse ses ongles me marquer comme je l'ai fait, chuchotant des "Pars pas.." entre chaque baiser. Il me mord violemment la lèvre, ce baiser dévorant me laisse pantois.

"Lou'.. Comment pourrons-nous résister?"

"Haz'.. S'il te plait ne pense pas à ça.. S'il te plait laisse moi encore le temps de croire que rien ne se finira.."

Mes doigts caressent son dos, ses fesses, pour arriver entre celles-ci. Il tressaille, pensant sûrement qu'il allait me faire l'amour. Il soupire et s'enfonce de lui-même sur mes doigts, sa respiration s'accélérant. Que je l'aime..

Après une préparation minutieuse, son regard se fait suppliant, il se met en position, prêt à me recevoir. Je le comble dans la seconde, nos deux corps se confondant dans notre amour qui me semble infini. Nos ébats sont bruyants, doux par moment et bestiaux par d'autres, et malgré tout cela nos yeux restaient plongés dans ceux de l'autre.

Vint l'orgasme, fulgurant, qui nous vide de toute énergie, et qui me remplit d'encore plus d'amour si cela est possible.

"Je t'aime!"

"Je t'aime, Lou'."

Je regarde l'heure, il est 12h01. Il est temps pour nous de se séparer. Ma mère rentre dans l'allée, je peux entendre la voiture. Mes yeux se remplissent d'eau alors qu'Harry se lève pour aller se doucher. J'hésite deux minutes avant de me lever pour le rejoindre. Il rentre dans la douche quand j'arrive dans la salle de bain.

"Je.. je dois être présentable pour ma mère.. On se douche ensemble?"

"Ok.."

La douche est un moment déchirant. On se lave l'un l'autre, en douceur, redessinant les traces de notre possessivité. Je lui embrasse innocemment celle dans le cou, il soupire d'aise en me prenant dans ses bras. On se sèche, s'habille, puis nous descendons dans le salon où se trouve ma mère. Après qu'Harry ait dit au revoir, nous marchons jusqu'à sa voiture garée plus loin.

"Ca va être dur.. Mais il faut que je te quitte, c'est mieux pour tout le monde."

"Je le sais... Tamya ne doit pas savoir.."

"Alors.. On reste amis hein? Parce que je ne supporterai pas de te voir sans te parler, sache-le bébé.."

"Ne m'appelle pas bébé, s'il te plait, tu.. comment veux-tu que je te laisse partir ensuite?"

"Réponds-moi : sommes nous toujours amis?"

"Bien évidemment, Haz'."

La pluie menace de tomber, tel un cliché scénaristique, tout comme mes larmes. Les siennes sont visibles, et je lui saute dans les bras. Notre câlin dure de longues minutes.

"Harry.."

Mes yeux larmoyants ont l'air de l'ébranler, vu qu'il prend mon visage en coupe, tendrement.

"Un dernier baiser?"

Je ne réponds pas et lui prends les lèvres sans plus tarder. Il m'est impossible de ne pas profiter de cet instant pour lui voler quelques baisers de plus.

Pourquoi l'ai-je laissé s'en aller?

Tout ce qu'il me reste, ce sont mes souvenirs, mes marques, ma douleur dans le cœur et les larmes qui semble ne pas se tarir depuis son départ. Mais c'est le souvenir d'une Tamya entourée de fils et dont le dernier geste fut de se donner la mort à cause de moi. Malgré tout, je ne peux pas lui en vouloir pour mes malheurs, vu que c'est moi qui ai déclenché les siens.

J'aime Harry, mais Tamya a besoin de lui pour vivre. Et chaque jour, des lors qu'elle ira mieux, je me ferais violence afin de l'aider dans sa guérison, même si la voir avec Harry pourrait bien me tuer à mon tour.