Entre mes lignes [L.S]

Chapitre vingt-trois : he's the tear in my heart

Avant toute chose, je tenais à rendre hommage à Johannah, une mère exemplaire qui nous a quitté bien trop tôt. Je suis sûre qu'elle est fière de Louis, Lottie et de ses autres enfants de là où elle est. RIP ❤️

POV Louis

Il y a comme un vide dans mon coeur, comme si une part m'avait été arrachée et que cela m'empêchait de fonctionner correctement. Depuis qu'il est parti, je me suis posé dans mon jardin et je n'ai plus bougé. D'un pouce. J'ai juste un vieux plaid sale sur moi, mon jean et mon fin t-shirt. Je grelotte mais je ne peux me résoudre à bouger. La douleur physique m'importe peu, et le coté gamin qui sommeille en moi me dit "tant qu'il ne sera pas revenu, on ne bougera pas!" Mais il ne reviendra pas. Je le reverrai, quand nous reprendrons les cours. Nous serons de simples amis, des meilleurs amis à la rigueur, mais jamais plus nous ne serons des amants. 

Rien que de penser au mot "amant", mon corps se réchauffe. Je caresse son suçon dans mon cou. Je me torture, j'en ai hélas conscience. Mais Harry n'est pas le genre d'homme qu'on oublie, surtout lorsque cela fait des mois qu'il m'hante jour et nuit. L'oubli n'est pas une solution envisageable, ni l'oubli de lui, ni l'oubli de notre nuit ; mon coeur est sien, nos âmes sont liées. L'amour c'est aussi la souffrance, j'en ai maintenant la confirmation. 

Cruellement, chaque pensée est centrée sur mon amour. Sur nos moments en tant qu'amis, nos moments amplis de tension que je sais maintenant être sexuelle, nos baisers, notre nuit, notre tendresse.. Les larmes ne cessent de couler à présent. Il fait nuit, je pense être gelé à jamais. Mon prince n'est pas revenu, et je ne peux lui en vouloir.

Des bruits de pas se font entendre. Je m'apprête à dire à Lottie de partir, de me laisser, mais ce n'est pas sa voix qui retentit soudain.

"Tu es resté là toute la journée?"

Je n'ose me retourner. J'hoche à peine la tête, toujours tourné vers le fond du jardin. Son bras se met sur mon épaule, je ne bronche pas. Je respire dans son cou, sourie quand je vois les suçons. 

"J'ai parlé à Tamya. J'ai confessé notre nuit et je lui ai dit.."

"Elle s'est réveillée?!"

Il soupire.

"Non, elle est toujours dans le coma. Je suis parti précipitamment, il y a 2 heures. Je lui ai dit que je ne pouvais me passer de toi, Lou'."

"Mais mais.. Et.. Si elle se réveille? Elle ne se souviendra de rien et on reviendra au même problème Harry!"

"Elle ne se réveillera pas, Lou'. Ca fait trop longtemps, je suis sûr qu'elle préférerait nous voir heureux."

"Tu.. Tu te rends compte de ce que tu dis?"

"Oui, et je sais que c'est horrible. Mais si je ne t'ai pas à mes cotés, je ne vis plus.. Aujourd'hui, quand je me suis mis sur mon canapé, j'ai repensé à nos soirées films. Quand j'ai regardé mon téléphone, c'était rempli de photos de toi. Quand j'ai voulu m'endormir, c'était ton visage qui me guidait dans les limbes du sommeil. Tu es ma fierté, mon bonheur, mon coeur ne semble être à sa place que lorsqu'il bat aux cotés du tien. Comment espères-tu que je me passe de toi? Tu es ancré dans ma peau, amour."

Je rougis si fort que je pense m'être réchauffé en un coup. Je devrais lui dire que c'est une mauvaise idée, que nous sommes voués à l'échec, mais ses sanglots me coupent dans mes pensées.

"Tu es la seule constante de ma vie, Lou'. Mes parents ne m'ont jamais aimés, ils m'ont considérés comme une monstruosité. Ma soeur m'envoie des cartes de ses voyages quand elle pense à son anomalie de frère. Et depuis qu'ils m'ont dit de m'en aller, qu'ils payeraient si je les oubliais, je me suis promis de ne plus jamais laisser personne rentrer dans mon coeur. Mais toi.. C'est juste impossible de ne pas te chouchouter, de ne pas te gâter, de ne pas... t'aimer.. Alors Lou' je t'en supplie dis-moi que tu m'aimeras toute ta vie parce que moi je suis prêt à tout pour que tu puisses garder ton sourire. Je t'aime, Louis."

"Je t'aime aussi, Harry. Embrasse-moi!"

Nos lèvres se retrouvent. Nous nous levons. Nous parcourons le jardin, il se met à me porter. Des "Je t'aime" se chuchotent, des rires s'échangent quand nous manquons de tomber. 

Je l'aime.