Chapitre dix-huit : abandon

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Je reste muet face à sa vision de l'amour. Il a dit cela avec tant de morne que j'en ai des frissons..

"Quand on pleure pour quelqu'un, on est sûr de ressentir de l'amour car la douleur fait ressortir l'affection. Plus on souffre, plus on aime."

"Mais l'amour, c'est avant tout une chose magnifique, ce n'est pas que de la souffrance!"

"Pour moi, cela l'a toujours été, si tu savais.. Et pourtant, depuis quelques mois tout a changé.. Je ne peux pas te voir pleurer, ne pas te savoir sourire est un réel supplice. J'aimerai te protéger du monde et de sa cruauté, et cela passe avant tout par mon éloignement.."

"Pourquoi moi? Qu'ai-je plus qu'un autre?"

"Parce que je tombe amoureux, pour la première fois de ma vie, et cela me terrifie à un point que tu ne peux imaginer!"

Cet aveu me foudroie, me stoppe le coeur pour le faire repartir aussi vite.

"Je suis amoureux de toi Louis. Follement, violemment, et j'ai beau me raisonner et me dire que tu serais mieux loin de moi, l'idée que quelqu'un d'autre que moi puisse t'aimer m'est insupportable! Que faire? Te laisser partir ou te garder jalousement à mes cotés?"

"Harry, calme-toi!"

Il sanglote de plus en plus, me laissant dans ma réflexion. Comment pourrais-je lui en vouloir? Je suis également dans cette situation, ce débat intérieur. Je le retourne vers moi, mes mains attrapant ses joues en grippe. Ses yeux restent résolument fermés, comme si me regarder était une épreuve. Je caresse ses joues tendrement, essuyant ses larmes par la même occasion, en lui donnant un mouchoir pour qu'il se mouche.

"Ecoute-moi, mon ch.. Enfin.."

"Mon quoi?"

"Laisse.. Rien ne me plairait plus que de nous laisser succomber. Je ne désire que cela... Parce que je suis, moi aussi, tombé follement amoureux de toi."

Il halète suite à ma déclaration. Je lui ai enfin avoué!

"Mon amour.. Je ne peux pas te prendre à Tamya.. Comment le pourrais-je, après tous ces mois dans le coma?"

"Tu.. Tu as raison.."

Nous venons de nous avouer nos sentiments, et pourtant je n'ai jamais été aussi triste de toute ma vie. Nos regards ne se quittent plus, la tension augmente, sa main prend la mienne, déclenchant mon sourire. Il se rapproche jusqu'à être à quelques centimètres de ma bouche.

"Un baiser..."

"Juste un..."

Nous nous jetons l'un sur l'autre, avides d'amour. Nous essayons de garder le baiser chaste, mais il devient bien vite hors de contrôle. Je me mets au dessus de lui, mes mains sur ses abdos, alors qu'il me tire les cheveux, avec une douceur qui me fait gémir. Le baiser s'arrête, nous laissant pantois.

"Lou', tu es irrésistible, regarde-toi!"

"Encore, Hazz'..."

Jusqu'où irons-nous?

Entre mes lignes [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant