Je suis en incompréhension totale. Personne ne m'a jamais adressé si peu d'intérêt, du moins depuis que je suis au lycée.
Les filles ne tardent pas à me rejoindre et je me rends compte que je suis toujours accroupie par terre, figée telle une statue. Je me relève aussitôt et dépoussière ma robe, reprenant peu à peu contenance.
- Alors, il est comment ? s'empresse de me demander Sophia.
Hors de question que je leur parle du vent monumental que je viens de prendre. Mon ego a déjà été affecté, alors impossible de le révéler à mes copines, qui m'idolâtrent, en somme. Il n'a pas dû bien me regarder. Oui, ce doit être ça.
- Il ne pouvait pas s'attarder, il était pressé. Mais il a dit qu'il était ravi de me rencontrer.
Je prends un air dégagé et les filles gobent mon mensonge, comme toujours. Le mensonge est une seconde nature chez moi, et chaque fois que j'use de ce talent pour manipuler quelqu'un, je m'attribue mentalement le titre de menteuse professionnelle.
Elles ne posent pas plus de questions, ce qui m'arrange bien, et nous nous dirigeons vers notre salle de cours. J'observe attentivement la pièce avant d'entrer. Peu de personnes s'en doutent, mais le choix de sa place en début d'année est déterminant pour la vision que les autres vont avoir de vous-même.
Mon dévolu se jette sur l'avant-dernier rang, où deux places sont libres. Je demande aux filles de ne pas s'asseoir à côté de moi. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que je préfère garder cette place pour quelqu'un de plus intéressant. Je n'en peux plus de rester avec elles, un an m'a suffit, il faut que je trouve de nouveaux acolytes, et vite.
Franchement, je me passerais bien de cette journée. Soyons honnête, elle ne sert strictement à rien et est ennuyante à mourir. A quoi ça nous avance de passer autant de temps avec notre professeur principal ? Ils devraient simplement nous donner nos emplois du temps et cette foutue paperasse à remplir, puis nous laisser partir pour nous faire commencer les cours le lendemain. Ainsi, je pourrais profiter de ma journée au lieu de rester cloîtrée dans cette pièce qui pue la mort et qui en plus de ça, n'est pas climatisée.
Alors que je me lamente intérieurement, je vois une silhouette familière franchir le seuil de la porte. C'est lui, le beau gosse mystérieux, il est dans ma classe ! Ça devrait être facile dans ce cas.
Vous voyez, c'est pile à cet instant que je me félicite d'avoir gardé cette place libre à côté de moi. Je savais qu'elle me servirait. Je me redresse et lui souris, le genre de sourire enjôleur dont les gars raffolent. Il me rend brièvement un pauvre rictus et va s'installer à une des tables de devant. C'est une blague ? Quelqu'un est en train de me jouer un tour ?
Je bouillonne intérieurement quand je vois son voisin de classe. Ou plutôt devrais-je dire sa voisine. C'est une petite brunette portant une coupe au carré dont je n'ai jamais entendu parler. Elle semble ravie de le voir et rougit quand il commence à l'aborder Pourquoi a-t-il préféré sa compagnie à la mienne ? C'est vrai qu'elle est plutôt mignonne, dans son genre. Mais rien qu'à son apparence, je peux facilement deviner qu'elle fait partie de ces filles coincées qui rient niaisement quand un être de sexe masculin daigne leur accorder de l'attention. Elle n'a vraiment rien de spécial. Si elle croit une seconde qu'il pourrait se passer quelque chose entre eux, elle se fourre le doigt dans l'œil. Et si elle essaie de se mettre en travers de mes plans, elle est finie.
- Mia ?
Une voix douce me sort de ma rêverie. J'étais tellement concentrée sur la scène qui se déroulait à l'autre bout de la pièce que je n'ai pas vu ni entendu Jules s'approcher. Comme à chaque fois, mon visage s'illumine instantanément quand je vois qu'il se tient devant moi, cet adorable sourire aux lèvres. Sourire qui est contagieux. Je me lève pour l'enlacer, profitant de ce contact dont j'ai été privée durant tout l'été.
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DANS LA TÊTE D'UNE GARCE 1 (Sous contrat d'édition)
Novela JuvenilMia est une garce, et elle le sait ! Elle est aussi froide et dominatrice qu'elle est belle et populaire, et enchaîne les conquêtes sans laisser la moindre place aux sentiments. C'est simple, aucun garçon ne lui résiste. Enfin aucun... jusqu'à l'ar...