DANS LA TÊTE D'UNE GARCE 1 (Sous contrat d'édition)

Chapitre 7 : Irrésistible

Point de vue d'Evan :

Je gare ma moto à mon emplacement habituel, et remarque que celle de Maël n'est pas encore là, qu'à moitié étonné. Mia doit encore être en retard et son frère va sûrement arriver super énervé, tandis qu'elle rira du petit monde qui l'entoure. Puisque c'est ainsi que fonctionne une garce, n'est-ce pas ?

Je ne réalise toujours pas d'être si proche d'elle. D'habitude c'est le genre de nana que je ne peux pas encadrer, mais Mia est différente. Bon, OK, c'est une garce de première classe, mais je ne suis pas dupe, elle a des raisons pour se cacher derrière ce masque superficiel. Je l'ai compris dès la première fête, quand elle a été incapable de s'en prendre à Emma. Elle a un caractère de cochon, et bon Dieu ce qu'elle peut me rendre fou, je ne peux pas nier tenir véritablement à elle.

La voilà, la fratrie sur le pauvre scooter de Maël. Je ne manque jamais de me moquer de lui en comparant mon moyen de locomotion au sien. Il répète sans cesse qu'il adore son petit scoot et qu'il ne l'échangerait pour rien au monde. Honnètement, je pense qu'il n'y croit pas lui-même.

Tous les regards sont tournés vers eux, c'est le même cirque tous les matins. Les filles fondent devant le regard de braise de Maël Castez, et les mecs bavent sur le corps parfait de Mia. Cette dernière descend de la petite merde en premier et retire son casque. Elle me fait rire, on dirait qu'elle se croit dans une pub à agiter ses cheveux dans le vent. Mais je dois avouer que ça fait de l'effet.

Elle n'est vêtue que de noir aujourd'hui, et porte un perfecto en cuir qui lui donne un côté rebelle plutôt irrésistible. D'ailleurs, tous les mecs ont l'air d'être d'accord avec moi, bien qu'ils s'attardent plus sur ses courbes apparentes dans ce pantalon moulant. La routine. Mia est définitivement l'une des plus belles filles que j'aie jamais rencontrées, pourquoi faut-il qu'elle ait ce sale caractère ? Elle me regarde, de ses yeux azur mis en valeur par la couleur sombre de ses cheveux, et me sourit.

Je m'approche d'elle pour l'embrasser sur le front. C'est un peu notre rituel, je ne sais pas pourquoi. Ce geste est généralement réservé aux couples, mais la relation entre Mia et moi étant je dirais... spéciale, cela nous paraît normal.

Maël nous quitte pour rejoindre ses potes en passant le portail, tandis que Mia et moi traversons la cour pour nous rendre à notre bâtiment.

-       Alors, des nouvelles d'Anna ? demande-t-elle d'un air moqueur.

Elle garde la tête droite, mais me regarde du coin de l'œil. Elle affiche ce petit sourire que je connais bien, celui qui signifie « j'ai envie de te faire chier et tu sais que je vais y arriver ».

-       Non, bizarrement elle n'a pas eu envie de me revoir. Je n'ai pas cherché à avoir des nouvelles non plus.

Mia n'aurait pas dû humilier Anna la dernière fois, mais elle avait raison sur un point : Anna n'était pas une fille pour moi. Trop niaise, pas assez de réflexion... La liste des défauts que je peux lui trouver est longue.

-       Tiens donc ? Oui, c'est bizarre. La question est : quel sera le prochain nom sur le tableau de chasse d'Evan Pérez ?

Je lui coule un regard blasé, agacé par sa manière de prétendre que je me tape la terre entière. Il y a un monde entre simplement flirter avec une personne et la mettre dans son lit, que Mia ne saisit visiblement pas. En plus, elle n'a pas eu l'air profondément touchée par le fait que j'aie couché avec Manon, quand je le lui ai dit. À vrai dire, elle semblait plutôt s'en foutre, ce qui m'a laissé un goût amer dans la bouche. 

Il n'empêche que je me sens toujours mal à l'aise en pensant à toutes les filles que je drague. Ce comportement ne me ressemble définitivement pas, je n'ai jamais eu à jouer les séducteurs en permanence. Et même si je ne leur promets rien et qu'il est clair dès le début qu'il ne s'agit que de flirt, je suis à chaque fois piqué de culpabilité. Mais je n'ai pas le choix, si je ne me distrais pas, des billes azur accompagné d'un sourire séducteur monopolise mes pensées, et il ne le faut pas. Impossible de le nier à présent, j'ai Mia dans la peau, et je n'arrive pas à m'en défaire. Je sais que tenter une relation avec elle serait voué à l'échec. Nous sommes trop différents et clairement incompatibles en amour. Ça ne marchera jamais, alors je ne peux qu'espérer que ma lubie de lui retirer ses vêtements à tout bout de champ cesse le plus rapidement possible.