DANS LA TÊTE D'UNE GARCE 1 (Sous contrat d'édition)

Chapitre 5 : Soirée mouvementée

J'ai attendu que Théo s'endorme pour m'extirper du lit. Ça n'a pas été long, à peine l'acte terminé il s'est immédiatement endormi, sa tête sur mon ventre. C'est ce qui arrive quand on a trop bu, je devais m'y attendre. En tout cas, je peux vous dire que c'était loin d'être ma meilleure expérience, ça m'apprendra à coucher avec un ivrogne.

J'enfile ma robe et remonte la fermeture le plus silencieusement possible. Je n'ai aucune envie qu'il me supplie de rester avec lui cette nuit, car je ne le ferai pas. Je ne vois pas l'intérêt de dormir à ses côtés, cet acte était purement sexuel, il doit en être conscient. Au fond je m'en fiche qu'il soit blessé ou déçu, mais je n'ai pas envie de me fatiguer à lui briser le cœur.

Je regarde des deux côtés du couloir avant de sortir de la chambre, mes talons à la main, comme une voleuse. La fête a dû cesser, je n'entends plus aucune musique. Je sursaute quand quelqu'un m'attrape par les bras, et suis soulagée de découvrir qu'il ne s'agit que de Jules.

- Putain, Jules ! Tu m'as fait une de ces peurs !

- Désolé. Tu reviens d'où comme ça ?

Il regarde le bas de ma robe qui s'est coincé dans ma culotte. Merde, heureusement que personne ne m'a vue comme ça.

Je m'empresse de la remettre en place et bégaie :

- Hum... je... j'étais dans une chambre.

- Je me doute. Alors, il a fini par succomber à tes avances?

Si seulement. Comme d'habitude dans ce genre de situation, Jules ne me juge pas le moins du monde, il est simplement curieux. C'est en partie pour cela que je l'apprécie autant, car je suis davantage qu'une garce briseuse de cœurs à ses yeux ; même si c'est l'image que je donne de moi volontairement.

- C'était pas Evan.

- Ah bon ? Alors c'était qui ?

- Ça n'a pas d'importance.

Je tente de le contourner, mais il m'arrête, encore une fois.

- Non, non, non, ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça, princesse Mia. Crache le morceau, m'ordonne-t-il.

- Oh, mais on s'en fout !

- Dis-le. Allez, dis-le.

- Très bien, très bien !

Il a gagné et le sourire qui s'étend sur son visage le confirme. Jules est aussi têtu que moi, si ce n'est plus.

- Théo.

- Quoi, Théo ?

- C'est lui.

Il me scrute avec de grands yeux, abasourdi.

- Mais enfin, Mia ! T'as pensé à Kyl ?

- Non, je n'ai pas pensé à mon ex dans ce moment-là ! J'avais la tête ailleurs, si tu vois ce que je veux dire.

Il soupire.

- Je sais que tu n'en as plus rien à faire, mais il souffre et tu lui manques. Et le fait de savoir que tu as couché avec son meilleur ami ne va certainement pas arranger les choses.

Je sais qu'il a raison, d'ailleurs Jules a toujours raison. Mais le hic, c'est que je n'en ai vraiment rien à faire. C'est comme si j'étais anesthésiée des sentiments tels que la culpabilité. C'est peut-être malsain, mais c'est ainsi que je fonctionne. 

- Je suis fatiguée, je vais rentrer.

Je préfère ne pas m'attarder sur le sujet, car malgré le fait que je ne me soucie jamais de savoir si mes propos vont blesser les gens, je ne veux pas me montrer cruelle avec Jules.