Temptation

25

Victoire,

Jour 11,

Trois jours sont passés depuis cette fameuse soirée raclette avec Noam. Depuis ce soir là je n'arrive plus à le regarder dans le blanc des yeux, j'ai honte de ce que j'ai voulu faire, je ne sais pas ce qui m'est passé par le tête. Une distance s'est légèrement installé entre nous et je le regrette. Notre complicité me manque.

Ça fait trois jours aussi que Louis a envoyé son message demandant à ce que l'on se voit pour parler. Mais je ne lui ai toujours pas répondu faisant reculer jour après jour une possible énième dispute.

Mais j'ai bien réfléchi et il faut que l'on règle cette histoire une bonne fois pour toute, je lui dois des explications et lui aussi m'en dois.

La porte d'entrée de l'appart claque, ce qui m'indique que Noam est parti bosser, j'attrape mon smartphone et me décide à donner rendez vous à Louis.

Vic : Tu as raison il faut qu'on discute...Est ce qu'on peut se voir aujourd'hui ?

J'appuie sur envoyer et immédiatement le stress me prends. Je vais aller prendre une douche, ça va me détendre !

Lorsque je sors de la salle de bain c'est avec une certaine appréhension que j'attrape mon portable pour voir si Louis a répondu, mais comme je m'y attendais, je n'ai aucun appel, aucun message.

Lorsque l'interphone retenti, je n'ai pas le moindre doute. Comme un pressentiment ... Je sais pertinemment qui s'apprête à arriver, je le sens. J'enfile rapidement mon pantalon de yoga gris pâle et mon débardeur blanc, il me connait bien assez, pas besoin de chichis, ça ira comme ça. Je prends une grande respiration et déverrouille le loquet.

Caché sous la capuche de son long sweat bleue marine à l'effigie de son club de foot favori le Doncaster Rovers, seuls ses yeux azurs sont visibles.

- " Je peux entrer ? "

Mince, bien-sûr qu'il le peut ! Je suis tellement à l'ouest que je ne lui ai même pas proposé ! Je lui fais signe et lui montre la cafetière encore pleine sur le mini bar de la cuisine. Sans rien dire, nous nous comprenons. Il s'assoie et je lui sers une tasse de capucino sans sucre, comme il l'aime.

- " J'ai essayé de te joindre toute la semaine dernière."

Ma voix est pleine d'amertume. Je tiens à lui, oui, mais quel couple censé s'aimer s'ignore pendant plusieurs jours ?

-" J'ai vu. J'avais besoin de faire le point."

-" Mais quel point Louis ? Tu te montes la tête tout seul ! Simplement parce que j'héberge un client qui se trouve être ton ami, et qui est devenu le mien par la même occasion ? "

- " Justement ! C'est mon pote, mon meilleur pote ! "

- " Et tu ne m'a jamais dit que ton meilleur pote était en prison... Comment pouvais-je le savoir ?"

- " Il y a tant de chose de moi que tu ne sais pas Victoire... "

Il perd son regard dans la mousse de son cappuccino qu'il tourne machinalement avec sa cuillère. Je réfléchis à une suite de conversation, pour ne pas rester dans ce silence gênant, mais il me devance.