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Elle est là, à regarder cette lettre se consumer dans les flammes. Cette lettre qu'elle a lue tant de fois, qui la fait sourire et qui maintenant la fait pleurer. La douce musique de la nature dans son dos, les fins rayons de soleil lui réchauffant délicatement la peau, le feu brûlant sur les doigts. Ses larmes coulent sur ses joues. Et lentement, tout doucement, le combat prend fin et le feu détruit cette feuille qui l'étouffe. Longtemps après, elle est toujours là. Autour d'elle, les fleurs et les troncs des arbres brillent des derniers rayons de soleil. Un vent léger, doux et remplis d'odeurs fleuries se lève et lui caresse le visage, balayant les cendres de la lettre brûlée. Les branches se balancent lentement, projetant des ombres sur son corps fragile semblable à celui d'un oiseau tombé du nid. Ses larmes ont séchées et ne restent d'elles que leurs traces sur les joues de la jeune fille. Lorsqu'elle se décide enfin à partir, le sol est illuminé de la lumière des étoiles, la nuit est tombé, belle, tiède, soir d'été. Des pans de robe tournent autour de ses chevilles. Ses cheveux volent légèrement et lui frottent doucement le visage. Elle ne pense plus à rien, sa tête est vide. D'un air absent, elle reprend le chemin du retour, sans jamais regarder les biches s'enfuir de peur devant elle, sans jamais écouter le hibou qui chante, sans jamais sentir sous ses pieds nus la fraîcheur de l'herbe. Elle n'est plus que coquille vide. Dans le ciel, la lune, pleine, semble veiller tristement sur elle. Plus jamais, elle ne pourra sourire. Plus jamais, elle ne pourra remplir ce gouffre qui déchire son cœur, son être, son âme. Elle ne sera plus la même.