Bad Love

13. Comprehension.

Chapitre 13

J'assimile encore les révélations de Tyson, d'il y a environs 3 heures. Je suis allongée sur la douce couverture de mon lit, penseuse.

J'ai croisé Anis, qui buvait un café sur le canapé, tout en lisant un magazine. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. Mais notre relation n'est pas comme je l'espérais. Nous n'avons jamais été très proches mais je sentais qu'en habitant ensemble, nous serions aussi fusionnel que ma mère et moi. Mais en réalité, j'ai juste espéré ne pas être ignorée. Chose faite. Ma chère tante de m'ignore pas, puisqu'elle me demande si tout se passe bien à l'école, que je me suis fait des amis. Les questions que mes grands-parents me posent au téléphone, mais pour ce qui est d'avoir une vraie conversation, ce n'est pas gagné. Peut être que je ne l'aide pas sur ce point, puisque je ne suis pas vraiment douée pour engager, voir même trouver un sujet de conversation, mais j'ai l'impression de peu l'importer. Enfin bref, assez parlé de ma tante. Je suis de base, en train de réfléchir aux révélations de Tyson. Je vais mettre le point sur ça, histoire de m'éclairer les pensées.

Je me souviens, mot pour mot de ce qu'il m'a dit, quelques heures auparavant :

« Déjà l'agressivité. C'est en partie à cause de ça. La rapidité. Je cours très vite, en tant qu'humain, ainsi qu'en tant que loup. L'ouïe. J'entends aussi bien qu'un chien, même mieux. Par exemple, je sais de quoi parle les 2 blondes devant le bureau du professeur. Toi, je sais que tu ne peux pas savoir quelles parlent de leurs ongles, en fait. Ensuite, la force. Je suis capable de soulever une voiture. Bien sûr, ça n'arrive pas souvent hein. Et pour finir, l'attachement. C'est le plus important car il est incontrôlable. Lors de l'imprégnation, nous ne sommes plus maître de notre corps. Nous tombons immédiatement...follement et éperdument amoureux de la personne concernée et nous ressentons le besoin d'être près d'elle et de la protéger sans arrêt. Et si la fille nous abandonne, ne veut plu de nous...et bien nous mourrons dans les 24 heures qui suivront. »

Il y a exactement 4 sujets précis :
- L'agressivité.
- L'ouïe.
- La force.
- L'imprégnation.

Je vais essayer de faire des liens entre son attitude et ses réactions, vis à vis des "sujets précis" comme je les appelle.

Déjà, l'agressivité. Son don est donc la cause de son agressivité permanente. Autant oral que physique. Ses paroles sont agressives, ses gestes sont agressifs. C'est explicable, le fait d'être un loup garou doit l'agiter et le rendre agressif avec le monde autour de lui, même si il tente de se contrôler.

Ensuite, l'ouïe. Je n'ai pas d'exemple car je ne l'ai jamais surpris en train de m'espionner. Ce qui est très probable et aussi très énervant. S'il l'a fait sans que je m'en rende compte, c'est sans doute normal puisque son ouïe doit l'aider à me "surveiller" à une distance raisonnable, sans être remarqué. Je n'aime pas ça, je n'aime pas être surveiller, mais il a peut être une raison ? Tyson va devoir subir de nouveau un interrogatoire.

Après, la force. C'est vrai qu'il est doté d'une force peu commune. Effectivement, ses muscles sont très voyant et il paraît déjà très puissant à vu d'œil. Mais lorsqu'à notre rencontre, il m'avait rattrapé le bras à multiples reprises, je ne l'avais certainement pas précisé mais j'avais eu l'impression qu'il allait m'arracher le bras. Sans aucune pointe d'ironie, sa force est imprévisible et je suis quasiment sûre qu'il ne savait pas qu'il me faisait mal.

Et pour finir, l'imprégnation. Tout prend forme dans ma tête maintenant.

Relisiez une dernière fois ce passage, (pour la troisième fois, je suis navrée hihi) :

« l'attachement. C'est le plus important car il est incontrôlable. Lors de l'imprégnation, nous ne sommes plus maître de notre corps. Nous tombons immédiatement...follement et éperdument amoureux de la personne concernée et nous ressentons le besoin d'être près d'elle et de la protéger sans arrêt. Et si la fille nous abandonne, ne veut plus de nous...et bien nous mourrons dans les 24 heures qui suivront. »

Reprenons ceci. Phrases par phrases.

« L'attachement. C'est le plus important car il est incontrôlable. »

Incontrôlable... Tyson ne m'a pas choisit... Je le sais déjà, évidement. Mais c'est quelque peu blessant, de ne pas être la personne qu'il aurait voulu...

« Lors de l'imprégnation, nous ne sommes plus maître de notre corps. »

Tyson n'était pas "maître de son corps" comme il l'a dit. Donc comme j'ai formulé précédemment : Tyson ne m'a pas choisit.

« Nous tombons immédiatement... follement et éperdument amoureux de la personne concernée [...] »

Tyson est amoureux de moi. J'en suis certaine maintenant. J'aime le fait d'être aimée par une personne aussi sexy que lui aha, mais comme vous le savez déjà, je suis tout de même déçue que Tyson ne m'aime pas de lui même.

« [...] et nous ressentons le besoin d'être près d'elle et de la protéger sans arrêt. »

Est-ce pour cela que Tyson est possessif ? Je suppose.
Il souhaite me protéger. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il me suit, me surveille. Il veut me protéger puisqu'il m'aime. Dit comme ceci, c'est étrange car je ne l'ai jamais dit comme ça quand je suis sortit avec un garçon. Là, je semble sûre de moi et ça ne me ressemble vraiment pas d'oser dire "puisqu'il m'aime". C'est limite odieux ou narcissique. Même si c'est la vérité... Mais revenons là où nous en étions : il veut me protéger, grâce à son ouïe, il me surveille à distance. Mais me surveille-t-il pour une deuxième raison ?

« Et si la personne nous abandonne... ne veut plu de nous... »

Premièrement, je n'abandonnerai pas Tyson. Malgré tout, je m'attache à lui et je ne me vois pas sans lui en ce moment. Disons qu'il... comble l'espace vide de mon coeur, d'une manière différente que d'autres garçons l'ont faite.
Deuxièmement, jamais je ne voudrai plus de lui. Comme je viens si bien de le dire, je ressens quelque chose pour lui de surnaturel, irréel... Je ne sais pas si c'est en rapport avec sa double identité, mais c'est plausible. En fait, il faudrait qu'il me fasse quelque chose d'immonde, d'irréparable pour que je ne veuille plus de lui.

« Et bien nous mourrons dans les 24 heures qui suivront. »

Le mot mort résonne dans ma tête et me glace le sang, me fait froid dans le dos. Rien quand imaginant Tyson gisant sur le sol, défunt. Je ne l'accepterai pas. Mais comment pourrait-il mourrir ? De chagrin ? Certainement, il n'y a que cette possibilité. Je me jure solennellement que je ne le laisserai pas ce faire du mal.

Je ne me rends point compte quand réfléchissant longuement aux révélations de Tyson, mes paupières s'étaient faites lourdes et s'étaient fermées instinctivement; me laissant m'emporté innocemment dans les bras de Morphée.