Bad Love

16. Le bal des débutantes.

Chapitre 16

Les vacances débutent enfin, j'ai enchaîné les bonnes notes dans toutes les matières, même en maths. J'ai même réussit a organisé une collecte de fond avec Cléo, Ana et Pauline; pour les enfants dans les pays asiatiques, atteints d'une tumeur au cerveau et qui n'ont pas les moyens de s'offrir une chimiothérapie.

Je suis installée à mon bureau, pensive. Je regarde par la fenêtre Central Park, l'automne a définitivement fait son entrée. C'est la saison des couleurs chaudes, car les arbres du parc se parent de rouge, jaune et même d'orange. Le climat reste doux, malgré la brise légère qui frappe le bout de mon nez, chaque matin quand j'allais en cours. Comme dirait le peintre Henri de Toulouse-Lautrec : "l'automne est le printemps de l'hiver". Et puis... Bel automne vient plus souvent que beau printemps. En bref, les circonstances atmosphériques sont rarement décevantes ces jours-ci.

Quelqu'un frappe à la porte de ma chambre, il s'agit de ma tante qui vient de rentrer de son voyage d'assez longue durée au Japon, vous savez, le travail, ses affaires d'avocate renommée quoi. Je prends la peine de me lever et d'aller lui faire une rapide accolade, lui demandant comment c'était passé son séjour, le baratin habituel de tous ses retours de déplacement.

– Je vais vider mes bagages et faire le dîné... Je souhaiterai te parler de quelque chose.

Je la toise longuement, hochant la tête. Rare est de la voir me demander de parler. Elle quitte la pièce sans mot et tire la porte, la laissant entrebâillée. Arghh, je déteste ça ! Soit on ferme la porte correctement, soit on ne fait rien du tout mais par pitié ne jamais la laisser entre ouverte ! Depuis toute petite, quand quelqu'un sort de ma chambre et ne la ferme pas correctement, ça me gêne; comme une sorte de stresse assez étrange. Je me lève de ma chaise qui commence juste à me faire mal au fessier, cause d'être restée trop longtemps à rêvasser avachit sur celle-ci, et me dirige nonchalamment vers la porte pour la refermer. Je prends évidement le soin de ne pas la claquer, je respecte un minimum les riches voisins du dessous et du dessus, ainsi que tout l'immeuble entier car quand je ferme violemment une porte, je ne fais pas semblant.

Je décide d'aller me laver, une douche me fera le plus grand bien. Ça fait seulement trois jours que nous sommes en vacances et je m'ennuie déjà. Oui, nous sommes en vacances et je n'ai strictement rien à faire. J'ai déjà fait tout mon travail samedi et dimanche, je me suis même avancée sur toute la semaine de la rentrée. Il est à présent lundi et je n'ai rien trouvé à faire de mieux que de regarder des séries sur l'ordinateur portable que m'a offert Anis pour mes devoirs. J'ai songé à voir les filles ou faire une sortie en groupe avec les filles ET les garçons mais, une flemme s'empare de moi à l'idée de bouger de l'appartement. 99% des jeunes pensent que les vacances sont faites pour être source d'éclate, et bien moi je fais partie des 1% restant à penser que les vacances sont faites pour se reposer et travailler. J'ai quand même décidé que si une personne m'invite à faire quelque chose ou m'incite à bouger de chez moi, je le ferai. Mais il ne faut vraiment pas compter sur moi pour organiser quoi que se soit, ou pour bouger ne serait-ce qu'un pouce pour sortir de mon joli logis, appartenant à ma richissime tante.

Je pense soudainement à Tyson. C'est marrant mais j'ai envie de le voir, lui. Car... Je continue à ne pas réussir à dormir le soir et j'ai l'impression que seul lui peut parvenir à m'endormir. Même si je me suis détendue depuis le fait que je sais pour la meute de Brooklyn, je fais des cauchemars, j'ai constamment l'impression d'être suivie... Dans la réalité, comme dans mes rêves. Je ne le connais pas vraiment, en fait. Je m'en rends compte seulement maintenant: je ne sais pas grand chose de lui. En dehors du fait qu'il est un loup garou, et que son nom de famille est Jefferson, je ne sais rien de lui. Même quelque chose de tout bête comme... Sa couleur favorite.