Je vois rouge.

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Je veux juste cracher ma haine,
Pour l'un et l'autre, mon âme en peine,
Ne cesse de pencher, plancher,
Ployer jusqu'au plancher,

Ployer sous le joug incessant de la vie,
Souffrir le martyr, oui, et à cause de qui ?!
Non, pas du lycée. Non, c'est bien plus vaste.
Rieur est l'ennemi qui à l'intérieur me dévaste.

Je vois rouge ouais, rouge sang,
De la couleur dans laquelle j'ai pleuré, j'étais enfant,
Naïf, je n'ai pas caché le fait d'être intelligent,
Un enfant qui dans sa tête ne dois pas ressembler aux grands.

Trop grand pour eux, trop grand pour tous,
Pour ceux qui tapaient fort dans le ballon en mousse,
Trop conscient pour faire souffrir autrui, j'aurai du,
La précocité fut mon crime, l'exil social fut mon dû.

Une torture mise en place,
Par les chers bambins de nos classes
D'école primaire bien pensantes, mais brutales,
Je n'ai pas marravé ceux qui m'ont fait mal.

Maintenant je tends le point dans le vide,
Révolté, préparé, Krav Maga aidant,
Shadow boxing contre le monstre que j'ai dans le bide,
Je vis avec cette histoire en tête, à présent.

Mon inconscient s'en souviens bien,
Ma peau se souvient de ces coups de poings,
Mon ouïe se souvient de tous ces mots.
Je me suis construit aveugle, sans savoir que j'étais beau.

Comme quoi ma souffrance ne date pas d'hier,
Le défi à seulement changé de forme et de locataire.

Tout ce qui ne te tue pas t'affaiblit,
Tout ce qui ne te tue pas te détruit,
Ce n'est pas grâce à ça que je suis devenu ce que je suis,
Mais je suis moi, je suis là, et je crie mon nom aujourd'hui !

Thibault Desbordes.

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