Lisa, une fin.

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Que dire ? Que maudire ?
Depuis quand ?
Trop, et trop peu de temps.

Deux ou trois choses qui ne t'appartiennent plus,
Traînent encore, lascifs, dans ma chambre,
Qui, immobiles, persistent muettement à t'attendre,
Je ne les regarde ni ne t'attends plus, ange déchu.

Que dire de plus, à présent ?
Que retenir de cette vie d'avant ?
Le bonheur d'avoir trouvé une âme paire,
J'en fus aveuglé, l'éclat était délétère.

J'étais sa toute première fois,
À présent je ne sais pas.
J'étais son tout premier copain,
À présent je n'en sais rien..

Parcours d'une vie d'un an et demi,
Qui stupéfia respectivement parents et amis.
Notre complicité était sans bornes,
Notre union était sans normes.

Nous nous sommes appris la vie,
L'amitié en plus de l'amour,
La complicité en plus de l'envie,
Nous pensions aimer pour toujours !

Entraide entre les kilomètres,
Les TGV ont roulés pour nous,
Raccourcissant mètre par mètre
L'intervalle, elle assise et moi debout.

Tout d'abord, nous avons appris
À s'approcher, à nous connaître,
Nos messages ont atterris,
Une seconde et 800 kilomètres.

Puis, nos corps ont suivis,
Hâtifs, ces nombreux messages.
Elle, si belle quand je la vis,
Fit de Saint Lazare un vaste mirage.

Une histoire personnelle,
D'une intime compréhension
Entre deux âmes fusionnelles,
Et éprises d'une même passion.

Face à l'impossible nous avons souri, fermement.
Nous observions pleinement confiants,
Les couples se nouer, se défaire.
Nous étions au loin, paisibles,
Baignant dans la pure atmosphère
D'une réalité commune et indivisible.

J'adorais son léger accent,
On en rigolait souvent,
Je l'aimais, toute entière,
Doux caractère d'un naturel incendiaire !

Elle s'appelait Lisa.
Elle avait un an de moins que moi.
Blonde toulonnaise, brun parisien,
On s'est connu, on s'est aimés... Fin.

Thibault Desbordes.

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