Les coureurs de fange

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Je cours, j'erre et je tremble,
Dans la nuit où au loin s'assemblent
Les feux, rougeoiement de brasiers coléreux,
Amis, ennemis, ceux qui me le diront, ce seront eux.

Me voici de nouveau plongé dans cette boue froide,
Je sens mes semelles coller, patauger, roides
Dans cette glaise glaireuse où les oiseaux meurent,
Lande acide où la poésie affleure...

Mais des milliers de pas résonnent à mes côtés,
De gens que je connais, ou que je ne connais pas,
Ils foulent la fange, les dents serrés,
Nous sommes seuls, groupés face à l'effroi...

Et pourtant on continue,
Je continue pour mes études,
Fatigués sont les coureurs, perclus
D'espoirs, et à présent d'habitudes.

Eux, je ne les connais pas.
Et j'ignore ce qu'ils sont venus faire là.
Mais ils existent et sont partout, galère internationale,
La lutte est sans frontière, ma guerre devient mondiale !

Thibault Desbordes.

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