Apprendre à te connaître

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« La vie ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre comment danser sous la pluie » ~ Sénènque


Kate POV :

Trop choquée pour émettre le moindre mouvement, je continuai à le fixer tandis qu'Alec venait de quitter la pièce pour nous laisser « régler nos comptes » comme il avait dit. Mon patron lui, scrutait toujours la porte. Il paraissait gêné et relativement anxieux, il savait qu'il me devait une bonne explication ce coup-ci.

- Quel con, l'entendis-je murmurer, énervé d'avoir laissé sa réaction le trahir.

Nous étions tous les deux toujours assis sur le matelas, côte à côte, le dos appuyé contre la tête de lit, à fixer la porte qui venait de se refermer sur notre ravisseur.

- Dites-moi que c'est une blague ? questionnai-je calmement encore incapable d'y croire.

- Non, je n'ai rien fait, affirma-t-il peu convaincu.

- C'est ça, ouais, soufflai-je. Arrêtez de vous foutre de moi ! commençai-je à m'énerver.

- Je ne l'ai pas tué Katerina, quand ton frère était enfant, j'en étais un également..., expliqua-t-il calmement.

Il marquait un point. Quand Taylor a été tué, il devait avoir 7 ans pas plus. Pourtant la culpabilité pouvait clairement se lire sur les traits de son visage. Que pouvait-il bien me cacher ?

- Pour que tu comprennes, je vais te raconter une histoire. Mon histoire, annonça-il d'un air grave, les épaules quelque peu affaissées.

POV Aaron :

Je pris une grande inspiration avant de me replonger dans mes souvenirs et de lui narrer mon récit. Allez, un peu de courage Jordan ! Elle t'a raconté son histoire seulement 24 heures après t'avoir rencontré, tu peux bien lui renvoyer l'ascenseur !

- Mon véritable nom est Graig. Mes parents, Elizabeth et Arnold Graig, sont morts quand j'avais 5 ans. C'est à cette période qu'a été prise la photo que tu as trouvée dans mon portefeuille. J'ai rapidement été adopté, abandonnant Madison à l'orphelinat et je suis devenu un Jordan. Le problème, c'est que je suis tombé dans une famille de mafieux. Mary et Robert Jordan. Ils n'ont jamais pu avoir d'enfants, mais il leur fallait un héritier. Et généralement dans notre monde, les héritiers doivent être des garçons. Ils me choisirent moi et rapidement, je m'intégrai dans une famille entourée par le crime, le sang, les conflits, la violence, mais étrangement aussi... l'amour. Étant leur seul enfant, j'ai été choyé. J'avais des parents aimants en dehors de leur métier singulier, une belle maison, un chien, une piscine, des amis... Tous pour être heureux. Mes parents détestaient tous nos concurrents, les King, les Black... sauf un, avec qui ils étaient très soudés : les Wilson.

Elle semblait abasourdie par la nouvelle. Eh bien... leurs familles avaient été de grandes amies.

- J'ai connu Taylor, c'était mon meilleur ami à l'époque. Enfin on était proche, autant que deux petits garçons de 6 ans pouvaient l'être. Je passais le plus clair de mon temps à jouer avec lui. On s'amusait à imiter nos pères. Lui prenant le rôle du mafieux et moi, celui de sa victime. Il avait un sacré caractère dans mes souvenirs..., déclarai-je dans un sourire nostalgique, Comment un petit garçon a-t-il pu mourir pour des conneries d'adultes ? C'est monstrueux, même pour moi. Pourtant je suis loin d'être un ange. Parfois on dérape... parfois on regrette. On se regarde dans un miroir et on constate qu'on ne se reconnaît plus... vraiment. J'ai fait des choses qui pendant des années m'ont paru normales, mais plus j'avance, plus je me rends compte que je regrette. Surtout après avoir vu ce que ce monde a fait sur mon père, j'aurai dû l'arrêter, j'aurais dû ne jamais commencer...

L'héritière (Sous contrat d'édition chez Lips & Co Editions)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant