Mission sauvetage

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"Il y a dans l'impuissance quelque chose qui nous fait mépriser celui qu'elle accable. Il y a dans le désespoir quelque chose qui nous rend incapable d'accepter de l'affection" ~ Robert Goolrick


Kate POV :

- Katerina, souffla-t-il en faisant un pas vers moi tandis que je m'empressai de remettre mon jean et mon chemisier malgré son état déplorable à présent.

Je voulais lui dire de ne pas m'approcher, mais ma gorge était bien trop serrée pour me permettre d'émettre le moindre son. Alors je choisis simplement de prendre la fuite. Je partis à toute vitesse vers la petite salle de bain. Je claquai la porte derrière moi avant d'appuyer mon dos contre celle-ci et de me laisser lentement glisser au sol jusqu'à être assise, les genoux collés contre ma poitrine et mes bras entourant mes jambes. Je tentai en vain de créer une bulle de protection autour de moi.

- Katerina, m'appela doucement Aaron, laisse-moi t'aider s'il te plaît.

Non. Je voulais lui dire non, mais encore une fois les mots ne purent sortir de ma bouche. Je posais ma tête contre mes genoux et me berçais légèrement priant pour oublier. Oublier tout : cette ville de merde, mes parents de merde, l'enlèvement de mon père, le fait d'avoir tiré sur Jake, le fait d'avoir failli mourir, le fait de m'être fait enlever dans Central Park et ici à Philadelphie, le fait de m'être fait battre, humilier, violenter... presque violer. J'étais faible, incapable de me défendre. Une incapable, c'est tout ce que j'étais. Ça fait des semaines que je passais toutes mes matinées à m'entraîner et à suer pour être enfin capable de me défendre toute seule, et pourquoi ? Pour rien. Je serais toujours celle qui sera en détresse, obligée d'être soumise à la force et la volonté de mes assaillants.

Les larmes continuaient à couler, traçant de brûlants sillons le long de mes joues. La souffrance continuait à enflammer mon cœur et la peur à paralyser mes entrailles. Je retenais mes sanglots, mais je suis sûre que ça n'empêchait guère Aaron de les entendre à travers la porte.

- S'il te plaît..., supplia-t-il.

Il avait l'air tellement désespéré que je fus à deux doigts de craquer. Ce fut à cet instant que je l'entendis murmurer faiblement :

- S'il te plaît Kate...

Kate. Il m'avait appelée Kate.

Je déglutis fortement et soufflai un bon coup avant d'essayer de formuler une phrase cohérente.

- Plus de Katerina ?

Je l'entendis inspirer comme abasourdi d'avoir réussi à obtenir une réponse de ma part.

- Non, c'est juste Kate maintenant.

À ses mots et j'ignorai pourquoi, les larmes et les sanglots redoublèrent, m'empêchant de continuer la conversation. Je continuai à m'enfoncer dans ma crise de larmes, n'entendant même plus ce qu'il me disait. Je restai cloîtrée là à évacuer toute la tension qui m'habitait.

Peter POV :

Tout était en place. William et moi étions garés à quelques rues de l'entrée de la maison d'Alec et de Mike. Et nous écoutions dans la voiture nos deux petits scoots qui très innocemment et sans savoir qu'ils étaient placés sur écoute, allaient toquer à la porte des deux membres des King pour leur proposer de leur acheter de succulents brownies. Ce que ces enfants ignoraient aussi, c'est qu'ils vendaient des brownies remplis de drogues destinés à endormir les ravisseurs. Nous souhaitions au départ y mettre du poison, mais nous ne pouvions pas prendre ce risque. Pas si les autres brownies allaient être vendus au reste du voisinage.

L'héritière (Sous contrat d'édition chez Lips & Co Editions)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant