« Le souvenir de ses légendesHante encore mon esprit perdu
J'aimerais à nouveau m'y rendre
Mais le chemin je n'ai plus.» WhiteBear
Le Roi Arthur, comment ne pas savoir qui cet illustre roi est ? Endormi dans un cercueil de verre, il ne se réveillera qu'aux heures sombres du monde pour le délivrer du mal. Il y a déjà vingt ans qu'il est venu sur cette île blessé mortellement et soigné par les fées ayant pour seul remède, un sommeil profond et éternelle. Mon père me racontait ses histoires quand j'étais enfant, il m'aidait à imaginer Camelot et ses chevaliers de la table ronde. Arthur, dans le cercueil de verre ne vieillit pas et a même légèrement rajeunis à cause de la magie qui règne à Avalon. Il a l'apparence d'un homme de vingt ans, comme moi. J'ai pu le voir brièvement dans la salle de verre, une salle normalement interdite d'accès pour la plupart des gens à part mes parents et les reines bien sûr.
Je me souviens avoir suivi mon père en ayant employé un sort d'invisibilité. Bien sûr, mon père savait que j'étais là et une fois que nous étions seuls, d'un claquement de doigts, m'a sortie de mon invisibilité avec un sourire fière. Il m'avait félicité d'avoir réussi un sort si compliqué aussi jeune. Je me souviens avoir observé avec émerveillement la salle brillante et remplie de tentures et peintures ayant trait à l'histoire du Roi et de la Table Ronde. Tous étaient faits de couleur dorée et la poussière de fée rendait les peintures vivantes, les faisant bouger pour raconter une histoire. Puis je m'étais avancé vers le centre de la pièce, là où le soleil touchait le verre du cercueil pour observer le Roi. Je me souviens de ses cheveux de blés brillant face au soleil semblant bénir ce roi endormi. Je me souviens de sa peau halée, de son nez droit, de sa musculature. Je me souviens de sa mâchoire carrée et de ses lèvres fines. Arthur était vraiment un bel homme.
Je fus interrompu dans mes pensées par la morsure de mon corbeau qui attendait que je lui donne la lettre pour le Général Marven avec impatience pour pouvoir voler. J'essuyai le sang et lui attacha sur le cou, la missive donnant toutes les instructions au Général. Après un croassement, le corbeau noir s'envola dans la nuit et me laissa seul, sur le balcon de mes appartements, en face du jardin des roses. Avec un soupir, je pris une rose d'un des nombreux rosiers qui monte jusque dans mon balcon. Je la sentis et observai ses délicats pétales rouges avec attention. J'adore les roses : délicate en apparence et terriblement dangereuse en réalité. La famille de ma mère a depuis toujours la rose en emblème, mon père l'a aussitôt adopté. Je laissai tomber la rose dans le jardin et je me dirigeai dans l'aile ouest du château, vers le bureau de mon père. Je toquai plusieurs fois et entrai finalement.
Dès que je vu mon père, avec sa barbe blanche et ses cheveux de la même couleur, je fonçai dans ses bras avec un sourire. Il m'a tant manqué ! Si au début, il fut surpris, il me serra rapidement dans ses bras en émettant un soupir tout en me caressant les cheveux. Mon père a toujours eu le même parfum : il sent l'herbe fraîche après une nuit de pluie. C'est toujours avec lui que je me sens le plus sereine, mais aussi la plus combattive. Mon père se redressa et je fis de même. Il m'examina du regard, recherchant sûrement des blessures dû au combat, j'en avais quelques-unes, mais pas de graves. Il rangea rapidement ses papiers et avec un sourire, prit la parole :
- Content de voir qu'après le sermon de ta mère, tu es encore en vie, me dit-il en rigolant.
- Père, arrêtez de vous moquer de moi, vous savez bien qu'elle est effrayante.
Il eut un léger rire et reprit avec un air calculateur sur le visage :
- Tu pourras te faire pardonner d'être allé à la bataille sans lui en parler si tu te tiens bien à la réception de demain.
Je hochai la tête avec un sourire. Ma mère adore les événements mondains et toutes les dames de la cour sont à ses pieds. Elle a toujours regretté que je ne sois pas la fille de cour parfaite aimant les robes et la couture. Demain, j'allais donc devoir me plier à ses couturières, maquilleuses et dames de la cour pour qu'elle soit contente et arrête de m'ignorer lors des dîners. J'allais aussi devoir danser, j'eus un frisson à cette pensée. Soudain, mon père devint rigide comme une statue et son regard brun devint jaune fluorescent. De ses yeux, se mirent à couler des larmes de sang. Je m'empressai de sortir un mouchoir et d'essuyer ses yeux. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu de prophétie. Il resta ainsi encore une minute avant de soudain devenir mou et d'expirer un grand coup. Il me jeta un regard étrange avant de s'empresser d'écrire quelque chose dans son carnet.
Tout de suite après, il me prit dans ses bras et me chuchota :
- Eden, Arthur va se réveiller demain et tu devras l'aider. Des heures sombres attendent Avalon.
Je hochai la tête et partis rapidement de son bureau après cet événement. Je n'aime pas les prophéties. Puis je ne crois pas qu'Arthur va se réveiller, les prophéties ne sont jamais exactes et tout peut changer en fonction des décisions de certaines personnes. Le futur est indécis et change constamment. Et de toute façon, si Arthur se réveille il aura une marée de gens prêt à lui cirer les bottes et à l'aider. Je ne me rendis pas tout de suite compte que j'étais devant la salle de verre, la salle du cercueil d'Arthur. En regardant autour de moi, je ne vus personne et aucun garde ce qui était assez étrange. J'ouvris la porte et me retrouvai devant la salle de mon enfance. Je touchai une peinture faite de poussières de fées et observai la poussière de fée tournée autour de ma main avant de reprendre sa forme initiale.
Mes pas résonnèrent sur le marbre blanc et je me dirigeai vers le cercueil de verre. Une fois à sa hauteur, je m'agenouillai près de lui et collai mon front contre le verre froid. Je fis courir mes doigts sur les fines veines du cercueil. J'aime cette pièce. Il règne un silence apaisant. Mes yeux dérivèrent vers Arthur toujours endormi. Allongé sur un léger matelas rouge avec des lions doré dessus, son emblème. Surtout, mes yeux se firent attirer vers son épée, la légendaire excalibur. Le poignet de celle-ci était composé d'un dragon semblant s'enrouler autour de lui-même et sur la lame de l'épée, il y a plusieurs runes magiques toutes pour quelque chose de spécial dans l'épée : force, incassibilité, etc.
- Arthur, il semblerait que le monde n'attende que vous.
J'eus un léger sourire et sortis de la salle rapidement avant que les gardes ne reviennent et ne me trouvent ici.

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Avalon Queen
FantasiaL'Autre-Monde est en crise, alors que la paix vient d'être signée, des cavaliers noirs tuent les sœurs régnants sur Avalon sombrant le royaume dans le chaos. Son père, Merlin étant devenu Roi et sa mère Viviane Reine, Eden n'est pas au bout de ses s...