♦ L'Express ♦ :Chapitre 4

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Ma respiration s'accélère de plus en plus... J'ai presque l'impression que mon cœur va lâcher... Mais non, il préfère que je souffre encore et encore... Non, pas de nouveau une crise pulmonaire... Mais déjà, l'étrange impression d'étouffer m'empêche de dire ne serait-ce qu'un seul mot.

« - Je... Je vais appeler l'hôpital ! Essaye d'articuler la jeune fille d'une voix bouleversée. »

J'aimerais lui dire que ce n'est pas la peine, que ça va passer, mais je n'y arrive pas. Je ne devrais pas être là, mon père va encore me monter la tête... Je ne veux pas qu'elle appelle l'hôpital... Et là, ça y est, me voici en plein milieu d'une crise pulmonaire. Elle s'inquiète, je sens que ma sœur s'inquiète et qu'elle va appeler l'hôpital...

Il en est hors de question !

Je m'avance péniblement vers elle, lui arrache le téléphone, tellement fort que je sens craquer son poignet, mais d'où me vient cette force ? Cette force qui revient à chacune de mes crises, cette force tellement dangereuse que mon docteur a même une fois dus m'endormir ? Cette force dévastatrice qui m'empêche de me maîtriser, qui me fait devenir... Un véritable monstre...

Le téléphone reste toujours dans ma main, ma sœur, quant à elle, me regarde apeurée, des larmes coulent sur son visage... J'ai envie de la consoler, la prendre dans mes bras, lui demander pardon, mais dans un autre sens, j'ai envie de la frapper, tellement fort qu'elle ne pourrait plus se relever, je ne veux pas qu'elle pleure par ma faute... Et pourtant, je veux que son visage soit mouillé par les larmes, pourquoi est-ce qu'il n'y a que moi qui souffre dans ce monde où ceux qu'on aime s'en vont et où les gens les plus mauvais vivent le plus longtemps ?

Oui, j'ai essayée d'oublier toute sorte de sentiments qui me feraient encore plus souffrir mais à chacune de mes crises, j'ai l'impression que mon cœur va enfin s'arrêter et je me dis que s'il s'arrête, la dernière personne qui m'aura vu saura combien je souffre... Qu'il y aura au moins quelqu'un qui aura compris mon mal être, pourtant, chacun pense que c'est du simple caprice ou encore, que je fais partit de toutes ces personnes gênantes de la société...

Si personne ne me comprend, pourquoi est-ce que je ne me donne pas le mort ? Pourquoi ? Et bien par ce que j'ai décidé de vivre contre le destin qui m'a été attitré, chacun a le droit de vivre tel qu'il est et heureux. Si je ne veux pas mourir, c'est par ce que j'ai l'espoir d'un jour meilleur... Tous ceux qui se suicident ne sont que des faibles ! Ils ont décidés d'abandonner la vie mais il ne pense qu'à eux ! Ah oui ? Il faut du courage pour se suicider ? Et bien non, le vrai courage, c'est celui de résister de ne pas abandonner, de vivre contre son destin !

Mes yeux se ferment tout doucement, j'ai lâchée le poignet de ma sœur, et le téléphone sur lequel le numéro de l'ambulance est encore affiché... Enfin, je peux enfin goûter ne serait-ce qu'un peu à un repos où on ne ressent rien, aucun sentiments... Je peux enfin replonger dans ce monde qui est le mien... Ce monde de solitude et d'espoir... Ce monde où tout est noir... C'est dans ce monde que je replonge après chacune de mes crises pulmonaire, avant que quelqu'un me redonne l'oxygène dont j'ai besoin... Ah l'oxygène ! Dans mon monde, je n'en n'ai pas besoin... Mon monde est un monde de paix, où tout le monde peux vivre, tel qu'il est...

L'Étoile de l'Express 326 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant