Félicitation

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- Merde ! Voila je suis en retard maintenant !

Elle sauta de son lit en trombe, attrapa un t-shirt, un pantalon qu'elle enfila en quelques secondes et sortit de sa chambre en courant sans même prendre le temps de refermer la porte derrière elle. Bon sang ! Quelle idée farfelue était passée par la tête du proviseur et des enseignants pour organiser ce sale test d'intelligence un dimanche matin. UN DIMANCHE MATIN PUTAIN. Le seul jour de la semaine où on pouvait faire la grasse matinée, il avait fallu qu'ils organisent ce sale test national qui n'allait que confirmer ce que tout le monde savait déjà : Elle n'était pas une flèche. Mais alors pas du tout.

Toutefois, elle parcourait le couloir, en ce moment même, à la vitesse de l'éclair ne prêtant aucune attention aux autres élèves qui la hélaient. Pourquoi voulaient-ils lui parler soudain ? Elle eut rapidement la réponse à sa question : Elle était pieds nus. Mais bon, trop tard, elle venait de rentrer dans la salle de classe. Nez à nez avec le professeur, elle sourit, le salua et tendit la main réclamant un sujet. Le vieil homme à l'air sévère la toisa de haut en bas:

- Et bien comme ça je suis sûr que tu n'essayeras pas de tricher à l'aide de tes fameuses anti-sèche qui te servent de chaussettes. Fit-il en lui donnant une copie. Va t'assoir là-bas et rapidement s'il te plait.

Elle le prit au mot et alla s'installer à la place vide à côté de la fenêtre. De là, elle ne prit même pas le temps de lire les questions posées ni même d'écrire son nom, de toute façon dans sa course pour arriver le moins en retard possible elle avait oublié ses affaires de cours. Elle posa donc sa tête sur ses bras croisés s'endormit jusqu'à ce que la sonnerie annonçant la fin de l'épreuve retentit. Elle était encore fatiguée et décida de manger rapidement avant de finir son dimanche au fond de son lit, et rien ni personne ne la ferait en ressortir avant demain matin.

***

- Putain Iris tu crains !

La porte de la chambre d'Iris venait de s'ouvrir sur un petite fille rondouillarde aux cheveux  blonds et bouclés.

- Tu vas encore être en retard ! Un jour faudra vraiment que tu m'expliques comment tu fais pour être en retard chaque matin alors que t'as la chambre du dortoir la plus proche de la partie "salle de cours" du bâtiment ! Franchement ça me dépasse ! Geignit-elle depuis le couloir. Bon moi j'y vais j'ai pas envie que l'on croie que tu as une quelconque influence sur moi ! Les cours commencent dans deux minutes !

  Iris, les yeux à moitié fermés, sa brosse à dents dans la bouche, essayait tant bien que mal d'enfiler son jean.

- Oui,oui ...a...ive ! ...uis ...rète !cria-t-elle à son amie déjà loin devant.

Deux minutes plus tard, elle finissait d'enfiler ses vieilles baskets et quittait sa chambre au pas de course. Arrivée devant la salle elle s'apprêtait à s'excuser pour son énième retard quand elle se rendit compte que le professeur n'était pas encore là. Pas encore là ? Iris resta plantée dans l'embrasure de la porte les yeux écarquillés. Depuis qu'elle était inscrite ici - et cela faisait un bout de temps déjà - c'était la première fois qu'elle arrivait avant un professeur. Sa réputation allait en prendre un coup. Elle traversa la salle lentement et vint s'assoir derrière Typhaine. Cette dernière se retourna vers elle les yeux arrondis par la stupéfaction.

- Attend, c'est pas possible ça ! T'es arrivée avant le prof ! Je te croyais pas capable d'un exploit pareil ! fit la fille ronde qui était passée voir son amie juste avant que les cours commencent pour s'assurer qu'elle était réveillée. Mais bon, là, je m'inquiète plus pour le prof que pour toi. Qu'est ce qui à bien pu lui arriver ?

- Aucune idée, si ça se trouve il en a eu marre et il s'est barré. Répondit Iris sur un ton désinvolte.

Typhaine n'eut pas le temps de dire ce qu'elle pensait de la remarque de sa flemmarde d'amie, qu'un homme habillé à la men in black entra dans la pièce précédé du professeur, pâle comme un linge. Visiblement, il ne devait pas être très copain-copain avec l'inconnu à lunettes noires. Ce dernier, sans décrocher un mot alla s'asseoir au bureau et attendit que le professeur ait fini de distribuer les copies aux élèves étrangement calmes et silencieux. Enfin, il prit la parole d'une voix extrêmement grave et éraillée :

- Qui n'a pas eu sa copie ?

- Moi ! Répondit Iris en se levant.

- Approche.

Elle s'avança vers le bureau, l'homme lui tendit une petite liasse de feuilles.

- Félicitation mademoiselle.

Iris, bouche bée, prit les feuilles et y jeta un coup d'oeil. Il s'agissait de sa propre copie, vierge de tous mots.

Le dernier continentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant