Le départ

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- RAAAAAHH ! Cet enfoiré d'Eric ! Si je pouvais je lui mettrai mon poing dans la figure et mon pied dans les...

- Ça va on se calme Mia c'est pas la fin du monde quand même. Tiens, dis toi que j'ai décidé de partir en vacances parce que la vie que je mène en ce moment est beaucoup trop stressante. A tel point qu'il a fallu que je me mette en congé pour pouvoir rattraper tout le sommeil que j'ai en retard. Et rien de mieux qu'une petite escapade sur une île paradisiaque où mes meilleurs amis seront le hamac, la piscine et le buffet à volonté. Intervint Iris avant que la jeune femme eu le temps de finir d'insulter l'autre connard.

Elles étaient assises côte à côte dans la salle d'embarquement depuis une demi-heure déjà. Une demi-heure que Marie-Anne, alias Mia, la tutrice d'Iris, s'obstinait à associer Eric à tous les noms d'oiseaux qu'elle connaissait. Iris commençait à saturer: cela faisait au moins cinq heures qu'elle n'avait pas dormi et elle se sentait déjà défaillir. Vivement qu'elle soit dans l'avion au moins elle aurait les oreilles en vacances, un oreillers très confortable et surtout, surtout de la nourriture de bonne qualité. Mais pour l'instant, elles attendaient au point de rendez-vous indiqué par les papiers d'Eric, et étaient en avance qui plus est !

- Youhou ! Mademoiselle Iriiiiis !

Eric apparu, lunettes de soleil sur le nez, chemise à fleurs, short dépareillé et tongs en plastique qui avançait dans leur direction. Iris tourna la tête de l'autre côté, faisant mine de ne pas le connaitre tandis que Mia se levait bien décidée à l'étriper devant tout le monde mais elle se ravisa quand elle vit l'accoutrement de l'homme qui leur faisait de grands signes de la main. Elle se rassit, prit un magazine laissé à l'abandon sur la chaise d'à côté et fit semblant de lire avec la plus grande attention. Eric arrivait près des deux filles quand il comprit qu'elles faisaient semblant de ne pas le connaitre. Il s'en fichait royalement, commençant à parler du soi-disant voyage qu'avait gagné Iris. Après une dizaine de minutes interminables, Eric se tut enfin car deux personnes s'avançaient vers eux.

- Ouh mais c'est quoi ça ? Fit Mia en voyant arriver les deux américains. Mais ils les ont eu dans quel poubelle leurs habits ! Mon Dieu, je crois que je vais m'évanouir !

Elle était le genre de personne qui pensait que bien s'habiller était vital et elle ne comprenait pas que des gens puissent associer un jogging bleu avec un T-shirt orange.

- Bienvenue, bienvenue, lança Eric avec enthousiasme. Nous attendons les autres puis nous prendrons l'avion en direction du Brésil.

Et, les prenant par les épaules, il les guida vers Iris et sa tutrice toujours très occupée à l'ignorer. Au bout de trois quart d'heure à attendre au milieu de la foule de voyageurs, tous les autres participants à la mission étaient arrivés et ils étaient désormais près à monter dans l'avion.

- Tu vas me manquer ma belle, murmura Mia en enlaçant sa fille spirituelle, pense bien à prendre ton médicament, hein. Et aussi, ne laisse pas Eric t'approcher de trop près il est dangereux, tu te souviens.

La jeune femme blonde fit claquer un bisous sur la joue d'Iris avant de se détacher d'elle. Puis elle lui tendit un petit sac à dos et la regarda s'éloigner. Cette situation ne lui disait rien qui vaille et elle était inquiète pour la petite adolescente. Iris lui avait menti, elle l'avait devinée dés qu'elle avait reçu son appel. Depuis la salle d'embarquement, elle vit soudain l'avion décoller et s'éloigner dans le ciel bleu de printemps.

***

Trois heures. Trois heures qu'ils étaient assis dans cet autobus de malheur, entassés les uns sur les autres  à subir tous les défauts de la route. Iris en avait sérieusement marre surtout que sa tentative de récupération de cette putain de télécommande s'était soldée par pire qu'un échec : maintenant Eric l'avait à l'oeil et il ne la lacherait pas de si tôt. Finalement, le véhicule s'imobilisa et ils purent descendre sous le soleil de plomb du Brésil. Ils se trouvaient sur un port où était amaré un grand nombre de bateaux de pêche dans de piteux états. Éric entraina les dix jeunes gens jusqu'à un immense bateaux de croisière qui faisait tâche sur le décor miteux de ce vieu port.
Une fois à bord, le capitaine du navire, un petit homme rondouillard à l'air sévère sous sa moustache, leur attribua à chacun une chambre qu'ils s'empressèrent de rejoindre.
Iris ne prit même pas le temps d'enlever ses baskets, se jetta sur le lit et s'endormit immédiatement. Elle ne fut réveillée que le matin suivant par un bruit de pas dans le couloir. Avant même de savoir le pourquoi du comment, Iris sut instinctivement qu'il s'agissait d'Éric et qu'il venait pour elle.
- Debout Iris, il faut que l'on parle de quelque chose. T'as 30 secondes pour te lever sinon j'enfonce la porte et je te train dehors moi-même. Dit Éric en martelant de son point la porte de la chambre de la jeune fille. Celle-ci, décida d'ignorer la menace et de tenter de se rendormir. L'homme ouvrit la porte en grand, atteignit le lit en trois enjambés, aggripa la cheville d'Iris qui dépassait du matelas et d'un geste brusque la traina à même le sol jusque sur le pont du bateau. La jeune fille, qui s'était attendue à cette réaction tentait tant bien que mal de, tout de même, de rendormir alors même qu'on là prenait pour une serpillère. Finalement, Éric relâcha sa prise et prit la parole :
- Alors, comme je vous l'avait expliqué l'autre jour, le traité stipule que nous échangions dix garçons contre dix garçons. Néanmoins, nous avons besoin de toi impérativement pour cette mission. Et comme tu est une fille nous avons décidé que tu te ferais passer pour un mec.
Iirs, qui avait ouvert les yeux pour l'écouter les referma aussitôt. Pétain, dans quelle merde elle s'était encore fourrée ?

Le dernier continentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant