Ivan-Robert-Ian-Serge

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Tournant un visage sans émotion vers la jeune fille, la femme lui répondit d'un ton pincé :

- Et bien en ce qui vous concerne, jeune homme, vous devriez être mort à l'heure qu'il est. Vous ne devez votre salut qu'à notre merveilleuse équipe médicale qui a réussie à vous éviter un empoisonnement du sang.

- Sachez, très chère, que je ne meurs pas aussi facilement que cela et il va falloir vous habituer car, si j'ai bien compris toute l'histoire, nous allons rester ici un bon bout de temps. Répondit-Iris sentant qu'elle n'allait surement pas bien s'entendre avec une femme aussi hautaine que celle-ci. Mais sinon, vous n'avez pas répondu à ma question, je vous écoute donc.

Jambes repliées sous elle et bras croisés sur sa poitrine, la jeune fille fixait d'un regard brûlant le visage de marbre de la femme. Cette dernière, un peu surprise, ouvrit la bouche puis la referma sans qu'aucun son n'en sortit. Au loin, au coeur de la ville, une cloche retentit jusqu'aux oreilles de la femme qui s'anima soudain d'une joie intense. Et, oubliant même jusqu'à la manière dont lui avait parlé ce petit insolent, elle se leva précipitamment et sortie de la pièce comme une furie entrainant dans son sillage les gardes qui l'accompagnaient.

Interloqués par un tel comportement de la part de cette femme aux allures de statue de marbre, Iris ainsi que John, Yassin, Alex et Théo restèrent figés sur place pendant plusieurs minutes. Durant ce court lapse de temps, l'atmosphère avait changée : des gens couraient dans tous les sens dans le couloir en criant des instructions à tord et à travers, dans la rue les Lastiens qui sortaient du Conalium s'agglutinaient en masse de chaque côté de la grande rue.
N'y tenant plus, Yassin se leva d'un bond et se dirigea vers la porte.
- Qu'est-ce que t'as l'intention de faire ? lui demanda aussitôt Alex qui s'était lui aussi levé.
- Je vais voir ce qu'il se passe j'en ai marre de rien faire.
- Attend..., s'écria l'Américain.
- Ferme-là, t'as rien à dire, je fais ce que je veux ! Le coupa Yassin avec rage.
- ... je viens avec toi.
- Quoi ?
- Je viens avec toi je te dis. Répéta Alex.
- Euh... oui... si tu veux..., balbutia le marocain visiblement très surpris. Et... désolé hein... d'avoir gueulé comme ça...
- Je viens avec vous. Ajouta alors John en se levant à son tour.
Puis en se tournant vers Iris il poursuivit :
- Toi reste avec Théo et Tsubaki pour les surveiller et s'il se réveille - il montrait le jeune japonais du doigt -, explique lui la situation.

Et sans attendre de réponse de la part de la jeune fille, l'anglais suivi les deux autres garçons dans le couloir.

Dans la salle, qui ressemblait à une infirmerie, Iris ne disait pas un mot, ne bougeait pas d'un seul millimètre et Tsubaki émergeait de son sommeil alors même que Théo s'y enfonçait. Le japonais se redressa sur son lit croisa le regard vague de la jeune fille. Il se fixèrent sans rien dire durant un moment. Et ils seraient restés là à se regarder dans le blanc des yeux encore un long moment si une tête ronde aux cheveux roux, précédée par des bruits de pas, de rire puis de chuchotement, n'était pas apparut dans entrebâillement de la porte.

- Céleste, qu'est-ce que tu fabriques on va rater l'arrivée de mon frère ! Dépêches-toi voyons ! S'agaça une voix qui venait de plus loin dans le couloir.

- Ne t'inquiète pas je te rejoindrai plus tard. Pars devant. Avait répondu la jeune fille en faisant voler ses magnifiques boucles orangées en tournant la tête dans la direction de son amie.

- C'est comme tu voudras, à plus tard. Lança la voix qui s'estompait déjà.

La présumée Céleste s'avança alors dans l'infirmerie, un sourire espiègle sur les lèvres et des yeux verts qui pétillaient comme s'il y avait des milliers de confettis à l'intérieur de ses iris. Elle s' arrêta à mi-chemin entre le lit de Tsubaki et celui sur lequel Iris était assise.

- Bonjour étrangers... Oh pardon. Elle venait d'apercevoir le visage endormi de Théo et baissa alors d'un ton. Bonjour étrangers, je suis Céleste et j'appartiens à la catégorie des fluides de vent. Je vous souhaite la bienvenue sur le Last et j'espère devenir amie avec chacun d'entre vous.

La jeune lastienne avait tendu une main amical en direction de Tsubaki. Ce dernier la regarda sans savoir qu'en faire. Il finit par la lui serrer en lui adressant un minuscule sourire.

- Enchanté de faire ta connaissance... Je m'appelle Tsubaki... Lui c'est Théo... Et la c'est Iris, murmura le jeune garçon.

- Iris ? Céleste avait récupérée sa main et la tendait maintenant à la jeune fille qui ignora royalement son geste. C'est plutôt un nom de fille cela, pourtant je croyais que seul des hommes devaient venir. Je me serais trompée ?

Iris s'apprêtait à lui répondre quand Théo sauta de son lit et agrippa au bras de Céleste qui poussa un petit cri de surprise.

- Bonjour Céleste, ravie de te connaitre. Et pour ta gouverne tu ne t'es pas trompé en faite Iris c'est un diminutif pour... pour... pour Ivan-Robert-Ian-Serge. S'exclama le jeune espagnol à toute vitesse.

Mais quelle mouche l'avait piqué ce gamin ? Et c'était quoi ce nom affreusement ridicule ? Iris allait protester quand Céleste se tourna vers elle avec un visage mi-surprit mi-horrifié :

- Ma parole, tes parents t'ont pas gâté ! Je comprends pourquoi tu préfères Iris !

Des exclamations à l'extérieur détournèrent soudain l'attention de la jeune lastienne :

- Que ce passe-t-il dehors ? Demanda Théo.

- C'est l'arrivée du prince du Last. Fit Céleste sur un ton surexcité. Il rentre de la chasse, venez il faut absolument que vous voyez ça !

Sans même attendre de réponse de la part de ses trois interlocuteurs, elle attrapa le T-shirt de Tsubaki de la main droite et le poignet d'Iris de la main gauche puis les entraîna dans le couloir suivi de près par un Théo surexcité lui aussi, à croire qu'il avait déjà oublié que vingt minutes auparavant il pleurait à chaudes larmes.

Le dernier continentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant