Driving him crazy

Chapitre 5 : Le chat et la souris

Après deux semaines de voyage de retour, ils étaient de retour à Cair Paravel. Lucy s'installa dans la nouvelle construction de ses anciens appartements. Elle descendit ensuite se promener dans les jardins, pareils à ses souvenirs. Elle s'arrêta soudain. Sous la colonnade, à moitié dans l'ombre, Caspian l'observait, un sourire sur le visage. Elle allait lui parler mais quelqu'un appela le Prince et il partit.

Un mois passa. Lucy pensait beaucoup à sa famille mais s'interdisait de pleurer. Elle avait choisi de rester, elle devait assumer son choix. Elle n'avait pas eu le temps d'expliquer à son frère ses raisons de rester. Pendant leurs aventures sur le Passeur d'Aurore, Caspian l'avait embrassée trois fois. C'était la première fois qu'un garçon l'embrassait, le premier qui lui témoignait une attention particulière, qui ne la voyait pas comme la petite sœur. Elle avait trouvé ça agréable, mais n'était pas sûre de vraiment le vouloir. En fait, elle savait qu'elle n'arriverait pas à mettre de l'ordre dans ses sentiments tant qu'elle ne saurait pas ce que Caspian avait en tête. Tous les jours, où qu'elle soit, quoi qu'elle fasse, soit elle le voyait au loin en train de l'observer, soit elle sentait son regard sur elle. Cela ne la dérangeait pas particulièrement, mais elle détestait être dans le flou. Ce jeu de chat et de souris l'épuisait.

Dans une semaine, le Prince Caspian donnait un grand bal à Cair Paravel, pour célébrer le seizième anniversaire de la jeune fille. Elle n'était pas vraiment partante, mais il n'avait pas voulu en démordre, insistant sur le fait que c'était la tradition. Lorsqu'elle lui avait demandé le pourquoi de cette tradition, il avait eu un étrange sourire.

-A Narnia, seize ans est l'âge légal pour se marier. Les personnages importants donnent un bal pour leur enfant afin de repérer d'éventuels prétendants, avait-il expliqué.

-C'est complètement injuste et archaïque, s'était-elle révoltée. Pourquoi tenez-vous tant à ce que je subisse cela ?

Il était subitement redevenu sérieux.

-Une seule chose est plus puissante que l'amour fraternel. L'amour partagé avec une âme-sœur. Le véritable amour avec un grand A. Pourquoi seriez-vous restée à Narnia sinon pour l'amour ? Vous n'auriez jamais permis que l'on vous sépare de votre frère sinon.

Il semblait triste en disant cela.

-J'irai à ce bal, avait-elle alors lâché avant de revenir à ses appartements.

Dans sa chambre, elle n'avait pas fait de crise de nerfs ou de larmes. Elle avait seulement réfléchi. Les intentions de Caspian étaient encore moins claires, mais elle n'en avait cure. Il était clair qu'elle était amoureuse de lui. Mais s'il ne faisait rien, elle partirait. Elle rentrerait en Angleterre.

Le soir du bal arriva. Elle se regardait dans le miroir. Une belle robe rose claire ouvragée, complétée d'un diadème d'argent. On frappa à sa porte. Caspian venait la chercher pour l'escorter.

-Vous êtes ravissante.

-Merci, avait-elle répondu timidement.

Lorsqu'elle arriva dans la salle de bal, tous les invités applaudirent. A peine le Prince l'avait-il lâchée que des hommes, jeunes ou pas, l'accaparèrent de toutes parts. Elle fut obligée de danser un peu, mais rapidement réussit à s'enfuir par le jardin. Elle prit un escalier dérobé et se retrouva sur la plage. Elle retira ses escarpins et avança jusqu'à avoir l'eau aux chevilles.

-Ça ne va pas ?

Elle se retourna en sursautant.

-Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur, s'excusa Caspian en s'approchant.

-Ce n'est rien, et oui, je vais bien.

-Vous êtes sûre ?

Lucy lâcha un discret soupir. Pourquoi était-il ainsi ?

-J'en suis même convaincue, Votre Majesté. Si vous voulez bien m'excuser, je vais aller me reposer dans mes appartements, dit-elle, énervée, tandis qu'elle retournait dans le palais.

-Lucy, non, attendez !

Mais elle était déjà partie. Caspian donna un coup de pied rageur dans un galet. Mais pourquoi se comportait-il toujours de manière aussi stupide dès qu'il la voyait ?

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