Exclus

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OS-Exclus-KaiSoo

Description:

J'improvise des phrases, ne sachant nullement où cela va me mener. Le retour en arrière est impossible, mais j'essaie tout de même de reculer, en vain.

Alors je dois avancer?

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Exclus:

Je me réveille chaque matin avec le goût amers du regret dans la bouche.
Bouche sèche comme le désert, reliée à ma gorge nouée.

J'ai pas envie d'aller à l'école encore aujourd'hui. Pas envie de me faire taper dessus par les brutes qui me harcèlent depuis mon arrivée. Ils me harcèlent parce que je suis gay.

Depuis, la solitude est ma seule amie.
La solitude ainsi que le mensonge.

Je mens à mes parents, je mens à ma famille, je mens à mes professeurs, je me mens à moi-même, je mens, je mens, je mens! Je mens comme je respire! J'invente des raisons pour ne pas aller à l'école, pour justifier mes blessures. J'invente des excuses pour excuser l'absence de mes "amis" lors de mes anniversaires, des excuses pour excuser ma "copine" parce qu'elle ne vient jamais chez moi pour rencontrer mes parents.
Mais la vérité est que je n'ai pas envie d'aller à l'école! La vérité c'est que je me fais frapper chaque fois que je me retrouve seul face à mes bourreaux! La vérité est que je n'ai aucun amis. AUCUN je dis! Et la réalité c'est que ma "copine" n'est pas en Chine pour un échange étudiant pendant 1 an, la réalité c'est qu'elle n'existe même pas cette "copine". En plus, j'aime même pas les filles.

Si j'avouais tout cela à tout le monde qui m'entoure, je serais encore plus détesté que je le suis déjà.

Puisque ça fait déjà trois jours de suite que je manque l'école afin de rester chez moi, je me décide finalement à y aller... Enfin, ma mère m'y force.

Je prend mon grand pull gris et le passe par dessus ma tête. Ce grand chandail recouvre mon torse parsemé de multiples blessures infligées par mes agresseurs. Il cache aussi mes bras recouverts de coupures dont je suis le seul auteur.
Ces multiples coupures sont les marques de plusieurs évasions sentimentales. Puisque la douleur physique me distrait de la douleur mentale.

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Arrivé en classe, sain et sauf, je me retrouve seul dans cette grande pièce. Je souffle de soulagement avant qu'on ne m'attaque par derrière, surpris, je lâche mes livres et tente de me sortir de la clef de bras étouffante de mon agresseur.
Il serre ma gorge si fort que je commence à manquer d'oxygène et des points noirs apparaissent dans ma vision.

Soudain, il me lâche. Mes jambes n'arrivant plus à supporter mon poid fléchissent et je tombe lourdement sur le carrelage froid de la classe. Je me mets à tousser péniblement. Je tousse et tente de reprendre mon souffle alors que le second occupant de la pièce profite du fait que je sois au sol pour ruer mon corps de coups de pieds horriblement douloureux.

Il quitte ensuite, me laissant pour mort après m'avoir insulté et craché dessus.

Je me relève difficilement, mon corps chancelant n'aidant à rien, je ramasse mes livres abîmés et les poses au fond de la classe à ma place.

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J'essaie d'écouter le cours, mais c'est difficile quand les mecs qui me harcèlent me lancent des bouts de papier et de gommes à effacer.

Le directeur entre dans la classe.

Directeur: Bonjour. Comme vous avez sûrement dû le comprendre; il y a un nouvel arrivant dans notre établissement.

OS Recueil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant