OS Recueil.

QBHF CMBODIE

Avez vous déjà eu ce moment où vous avez l'impression d'être inspiré, prêt à écrire une longue histoire tel Molliare? Mais il y a quelque chose qui vous en empêche? Vous avez l'impression que les mots sont là, que ce que vous allez écrire sera super? Mais un problème survient lorsque vous êtes devant la page blanche de votre ordi. Vos pensées s'envolent pour laisser place à un trou noir. Vous avez beau essayer de les rattraper, mais elles courent plus rapidement que vous. Vous êtes essoufflés à y penser, vous voyez les mots, mais n'arrivez pas à les lire.
Vous courrez après l'inspiration, vous voyez l'inspiration, vous essayez de la saisir, en vain. Elle se sauve. Elle vous nargue.
Mais vous ne pouvez pas abandonner, vous vous ennuyez et rien d'autre que de composer vous tente. Rien d'autre que de jouer avec les mots dociles ne vous donne envie.
Vous expérimentez la frustration. Vous écrivez quelques mots, puis les effacez. Réécrivez autre chose, mais ce n'est pas assez bien alors vous réitérez votre geste en effaçant les quelques mots que vous avez réussi à attraper. Vous tapez un titre, mais n'y arrivez pas puisque les mots accourent si rapidement que vous arrivez à peine à les lires?

C'est ce qui m'arrive en ce moment. Le syndrome de la page blanche.

Je suis assise à mon ordinateur. Je tape des mots n'ayant aucune signification certaine en essayant d'extérioriser ma peine, mon inspiration.
Je regarde autour de moi. Je vois un mot. Il passe si rapidement que je n'arrive pas à le lire. Il tourne autour de moi alors je le suis. Je tourne sur ma chaise tournante, m'étourdissant. Le mot rigole je peux l'entendre. Il se pose sur mon clavier. Il se met à écrire à ma place.

"Nbmhsf upvu df rvf uv gbjt, uv of qpvssbt qbt pvcmjfs."

Sans chercher à comprendre je saute sur mon clavier pour attraper ce mot.
Tourne.

Tourne? Où voulez vous que j'aille avec ça?
J'écris tout de même ce mot, ayant l'espoir d'y trouver une utilité.

Désespérée, je prend ma tête dans mes mains en soupirant.
Une idée. Juste une..

Un autre mot apparaît dans mon esprit. J'essaie de le lire, mais il est flou tant il bouge vite. J'ouvre les yeux et il est devant moi. Je tend le bras et il disparaît. Surprise, je regarde autour de moi.
Il est là. Près de mon lit, je m'approche et il se cache sous mon lit. Je regarde là où, dans mon enfance, j'étais effrayée de regarder. Le mot n'est plus là, je me retourne. Il me nargue. Je me mets à courir pour l'attraper, mais comme je l'ai dit plus tôt, il est plus rapide que moi. Je continue tout de même à le pourchasser dans ma maison. Cette course poursuite abouti dans la salle de bain. Je me regarde dans le miroir rapidement.

Mon visage fond. Chaque goutte de mon sang, de ma chaire tombante se transforme en lettre. Ces lettres tombent une à une sur le sol je les regarde, ne sachant pas quoi faire.

"U-V-T-P-V-G-G-S-F-T"

Paniquée, j'essaie de nettoyer le dégât. Mais les lettres continuent de tomber. Chaque lettre qui tombe sous forme de goutte provoque un son horrifiant. Un cri d'horreur. Un cri de douleur.

"U-V-B-T-C-F-T-P-J-O-E-B-J-E-F"

Je me relève pour essayer d'atteindre les serviettes et je vois à travers la glace que mon visage est revenu à la normal. Je regarde au sol et les lettres ont disparues.

Le mot passe en vitesse au dessus de ma tête, me décoiffant au passage.
Je regarde partout autour de moi. Je fini par regarder au plafond et je le vois entrain d'écrire à l'aide d'un feutre.

"Uv uf tpvwjfoesbt upvkpvst"

Je comprends rien! Je prend le balais et fait tomber le mot, il tombe au sol et se brise en mille morceaux provoquant un bruit effroyable. Des lettres se forment dans les fragments du mots.

"D-F-O-F-T-U-Q-B-T-U-B-G-B-V-U-F"

Même si je ne comprends pas ce qui est écrit, je suis émue. Des larmes coulent sur mon visage. Je sens une soudaine chaleur se poser sur mon épaule alors que je me lève pour retourner à ma chambre. Je me retourne et vois un mot qui essaie de me réconforter.
Je le prend dans mes bras.
La.

La? Je vais tout de même écrire ce mot pour essayer d'écrire quelque chose avec Tourne et La.

J'ai soudainement mal à la tête. Tout tourne. Je vois flou.

--- Je suis dans un champ, il y a plein de blé autour de moi. J'avance sans trop savoir pourquoi. Je vois au loin des silhouettes. Je plisse les yeux et y reconnaît plein de gens qui m'ont abandonnée dans ma jeunesse. Je me mets à courir, mais plus je cours, moins je me rapproche. J'ai envie de pleurer. Je ne comprends plus ce qui se passe. ---

J'entends des cliquetis de clavier, comme si quelqu'un était en pleine rédaction d'un texte. Je relève la tête et vois un mot en pleine écriture. Je l'attrape avant qu'il ne puisse mettre un point à sa phrase incompréhensible.

Page.

Tourne. La. Page.

Quoi...?

Je regarde mon écran et essaie de lire la phrase que le mot à écrit.

"nfnf tj d'ftu ejggjdjmf, jm gbvu upvsofs mb qbhf fs dpnnfodfs vo opvwfbv dibqjusf"

Rien à faire. Je comprends pas.
Et si... Et si ces mots étaient le fruit de mon subconscient? Et si les mots essaient de me faire comprendre de tourner la page? Ça aiderait s'ils pouvaient écrire des phrases qui font du sens.

J'éteins mon ordinateur et pars me coucher, ayant toujours une sale migraine.

--- Je suis à l'école. Les mots me poursuivent, j'ai peur. Ils me lancent des lettres. Je les esquive, mais je sais que ce n'est qu'une question de chance. Je vois le mot SOUFFRANCE m'arriver en plein visage, ne pouvant plus l'esquiver je me protège le visage à l'aide de mes mains. Ne recevant rien j'ouvre les yeux et retire mes mains. Je vois au sol les lettres B-D-D-F-Q-U-B-U-J-P-O ---

Je me réveille en sursaut. Je passe la main dans mes cheveux en soupirant avant de me lever.

Sur ma tabe il y a mon carnet ouvert. J'y note les lettres de mon rêve avant de partir prendre ma douche.

En sortant, je regarde mon carnet et remarque un marque-page. Je regarde la page où se trouve le dit marque page.

"Nbjoufobou uv qpvssbt efdijggsfs opt nfttbhft
-Tourne, La, Page

A=B
B=C
C=D
D=E
E=F
F=G
G=H
H=I
I=J
J=K
K=L
L=M
M=N
N=O
O=P
P=Q
Q=R
R=S
S=T
T=U
U=V
V=W
W=X
X=Y
Y=Z
Z=A"

... Maintenant je comprends.

Et vous, vous comprenez?