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Salem,

𝑀𝑜𝑖 𝑐'𝑒𝑠𝑡 𝐼𝑏𝑟𝑎ℎ𝑖𝑚 , 18 𝑎𝑛𝑠 𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑖𝑙𝑒𝑛𝑐𝑖𝑒𝑢𝑥.

[ 𝐄𝐍 𝐑𝐄́𝐄́𝐂𝐑𝐈𝐓𝐔𝐑𝐄 ]

•••

J'me lève, j'me douche, j'me sape et j'bouge. Routine du matin. J'vie avec mon père, ma mère, mon grand frère Aymen et ma petite sœur Inès, ma sœur c'est pas une pute.

Pas besoin de présentation, ça sert à rien vous verrez vous-même.

Je vais à la cuisine cherché à graille:



Ma Yemmah: Salem mon fils *sourire*

« Salem Yemmah »

10 ans qu'elle me Salem tous les matins, 10 ans que je suis pas foutue de lui répondre un putain de mot, 10 ans que je suis pas capable d'aligné une putain de syllabes ou de phrase pour celle qui m'a mise au monde ..

Même lui sourire c'est une difficulté chez moi. Tout est un combat intérieur. WAllah que j'aimerai trop faire un truc pour elle mais j'arrive pas.... je peux pas... ça sort pas alors je me bat pas, je me bat plus avec moi même pour réagir, j'ai laissé tombé. Je laisse passé et j'encaisse.

Mon père passe juste après en me lançant un Salem.
Dans l'Islam quand on te dis Salem tu doit y répondre ... ba moi non..... j'arrive pas.... je répond mais dans ma tête..

Inès arrive dans la cuisine sans trop me calculer mais je m'en bat les couilles, je vais me posé au salon:



Yemmah: tu veux je te fait un pain à l'omelette mon fils ?



La seule réponse que j'ai pu lui donné comme réponse c'est quoi ? Juste un regard. WAllah je sais qu'elle en souffre de mon silence mais elle en parle pas, voir son fils parlé à longueur de journée carrément sa me lâcher des "ta gueule" sans pressions... à un fils qui parle plus du jour au lendemain sans raisons, sans savoir pourquoi .... on a pris la parole à son fils et on lui a pas donné d'explication. On lui a jamais donné.

Sinon....

Je suis partie voir des psys, au début ils pensaient tous j'étais fou ou heja dans le délire mais la dernière psy leur a dit que ce n'était rien et que ça passerait ... Elle a dit que ça me passerait, que c'était qu'une question de temps... et me voilà 10 ans après et ce n'est toujours pas passé. M d r

Ma daronne me sourit et repars à la cuisine, ça me fait trop mal de la voir comme ça mais j'arrive pas à manifester la moindre réaction, et au fond de moi-même, même si je le dirais jamais je leur en veux de ne pas m'avoir protégé ce jour-là. J'ai fini seul....

Je bouge du canapé pour rejoindre mon shab Boubakar, mdrrrr alors lui, wAllah c'est trop mon shab, c'est ma voix, c'est lui qui parle pour moi, il est tellement con mais wAllah c'est un bon.

C'est mon shab d'enfance et c'est le seul qui arrive à me comprendre sans que j'ai le besoin de parlé. Pour vous dire, il y a que avec lui que j'arrive à aligné des mots, c'est rare mais sa m'arrive, c'est peu... c'est même rien mais c'est déjà ça.

À ouais les rares fois où je décroche un mot je bégaye des fois parce que j'ai perdu l'habitude de parler .... Du coup. . .

Je descend, je le croise en bas de mon bâtiment. Je Salem tout le p'tit monde et je bouge avec Bakar au hanout:



Bakar: ma daronne m'a envoyer acheter des patates douces *il souffle*, j'ai la haine

Mdrrrrr

𝙸𝙱𝚁𝙰: « 𝚕𝚎 𝚖𝚞𝚎𝚝 𝚍𝚞 𝚐𝚑𝚎𝚝𝚝𝚘 »𓆈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant