Pretending // Calum Hood ( VF )

Chapitre 39 : Him

* Rt si c'est triste : tu veux trop savoir ce qu'il se passe après, mais non mdr. *

6 Jours Après

6h00

Mes lourdes paupières s'ouvrent quand mon réveil se met à résonner dans ma chambre. Je décide de refermer les yeux. Il y a un vrombissement dans ma tête, qui rend la douleur insoutenable. J'essaie de me rendormir mais mon réveil s'y remet. Je bouge pour l'atteindre et le faire taire à jamais. Je me relève, les yeux toujours fermés. Je me dirige vers la salle de bain, totalement sonné, sans me préoccuper de me prendre un mur. J'essaie d'ouvrir les yeux en allumant la lumière. Je suis ébloui mais finis par ajuster ma vision. Ma tête me fait horriblement mal, et je ne me sens pas bien du tout. J'ai envie de vomir, j'ai faim mais je ne suis pas d'humeur a manger. Je me retourne vers le miroir pour m'inspecter. J'ai l'air horrible. J'ai à peine dormi, et je n'ai rien mangé de bon. Je ne sais pas ce que j'ai ingurgité de si mauvais. Je me lave le visage et passe une main dans mes cheveux, je regrette chaque nuit où je n'ai pas arrêté de boire. Je n'étais pas comme ça, mais j'ai perdu le contrôle. Je suis complètement dévasté, d'un autre côté, ma tête me dit de ne pas y faire attention. Je veux aller mieux, je ne peux pas rester comme ça tout le temps.

7h43

J'ai essayé de manger en allant au bahut, mais mon estomac ne veut de rien. Je sais que je vais faire un malaise si je ne prends rien. J'ai mangé une banane, une fois, quelqu'un m'a dit que c'était bon contre la gueule de bois. J'abaisse les fenêtres de la voiture et laisse le vent me rafraîchir. C'est confortant. J'essaie de sourire, un vrai sourire. Je fais semblant depuis des jours. J'allume la radio, mais une chanson familière est diffusée. Je l'éteins immédiatement. Je ne passe pas au dessus de ces mots. Les souvenirs, tout. Peu importe à quel point je suis empoisonné, ils ne s'en vont pas de moi. Je veux que tout s'efface, tout oublier. Mais en même temps, je ne veux pas. Ce sont les seuls souvenirs auxquels je peux me raccrocher. Ils étaient magnifiques, je ne peux pas les laisser partir.

Je gare ma voiture là où mes amis garent habituellement la leur. C'est à côté d'un arbre. L'arbre où j'allais souvent après les cours. Ça ne fait que quelques jours mais j'ai l'impression que ça fait une éternité. Je reste planté là un moment, et comprends que j'ai beau le regarder, rien ne va se passer.

Je passe les portes et sens quelque chose de différent. Je dois m'habituer. Ça fait six jours. Est-ce que quelque chose est arrivé ? Rien. J'ai envie de m'arrêter et d'attendre, même pendant des heures, je le ferai. Mais je sais que personne ne viendra. Ce n'est plus pareil, les choses ont changé. Tout a été dit, les sentiments se sont exprimés. Mais la vie continue, et elle ne s'arrêtera pas juste parce que je me suis fait mal.

8h36

J'ai l'impression que je vais mourir. Je regrette toutes les choses que j'ai faite ces derniers jours. J'ai été ce connard qui fait la fête même si il sait qu'il a cours le lendemain. Je n'ai toujours rien mangé de correct, j'ai tellement faim. On dirait que mon corps a percuté un iceberg. Mes yeux me brûlent et ma tête n'arrête pas d'être martelée. Je sais que je ne devrais pas boire, non pas parce que je suis mineur, mais parce que je ne suis plus moi même quand je suis bourré. Je me souviens à peine de ces nuits là. Depuis lundi, je vais au lycée avec la gueule de bois, et c'est sûr, ce n'est pas bon. Je ne devrais pas, mais c'est le seul moyen qui me débarrasse de ces putains de trucs dans la poitrine.

Je déteste cette façon de réagir, je n'ai jamais été comme ça avant. J'ai rencontré le rejet, mais ça ne s'est pas fait comme ça. J'étais toujours celui qui finissais heureux, je gagnais à tout. Je n'ai pas l'habitude, alors que j'en ai l'impression. Peut être parce que je n'aurai jamais cru être blessé de cette façon. Je n'aurai jamais pensé que mon cœur pouvais être à ce point brisé en mille morceaux. Ça doit être l'amour, il fait de vous la personne la plus vivante, puis vous transforme en une personne qui n'a plus rien a faire de sa vie.