Pretending // Calum Hood ( VF )

Chapter 53 : Him

Le sourire est verrouillé sur mes lèvres quand je descends les escaliers vêtu d'un débardeur. Je ne me lasserai jamais de ces moments joueurs entre Kristen et moi. Tout est encore frais dans ma tête, de ce moment où elle elle m'a sourit quand je lui ai fait le coup des cailloux jusqu'à cette scène dans ma chambre. Et j'ai toujours cru que le moment où on s'est embrassé sous la pluie serait carrément cliché, mais toutes les conditions étaient réunies, ça valait le coup d'essayer. Je n'aurai jamais cru que ces papillons se seraient formés à ce moment là. C'était tellement parfait que je le referait, quitte à détremper mon plus beau manteau. Tout est parfait quand je suis à ses cotés.

Mais quelque chose est arrivé.

Mon corps s'est gelé quand j'ai vu cette personne dans mon salon. J'étais encore dans les escaliers et c'était comme si il n'y avait plus d'échappatoire. Mon pouls s'est emballé et n'était plus régulier. J'ai ouvert la bouche ayant le besoin de dire quelque chose mais rien n'est sorti, elle est restée béante pendant que mes yeux étaient ouverts en grand. De long cheveux rouges et bouclés, une peau parsemée de tâches de rousseur, des yeux bleus, des lèvres rouges. Une pure rousse à vrai dire. C'est elle.

- Ma-Madison ? je bégaye.

Un sourire se forme lentement sur ses lèvres alors qu'elle me fixe.

- Salut, Calum. 

Elle se rapproche, toujours souriante et s'arrête à moins d'un mètre de moi. Elle tourne le regard vers les escaliers, à l'écoute des bruits de pas qui se rapprochent.

Je ne me retourne pas, je sais que c'est Kristen qui descend. Ses mains glacées se pose sur mes épaules alors qu'elle se rapproche. Je n'ai pas pu la regarder, sans savoir pourquoi.

- Je vais rentrer, tu me rappelles ?  

Sans prévenir, elle se penche pour m'embrasser mais je la repousse. Elle garde le sourire malgré ça et me prend dans ses bras. Quand elle remonte à l'étage, je me concentre sur Madison encore une fois. Son sourire ne s'estompe pas, elle est vraiment belle. Kristen redescend sans un mot avant de sortir par l'entrée. Elle disparaît en un clin d'œil. 

- C'est qui ça ? demande-elle avec un sourire sournois.

- Kristen, je réponds sans prendre de gants. 

Et c'est le silence, le silence gênant. Je reste là, a contempler mes pieds pendant qu'elle reste à cette même distance, elle a confiance en elle. Je la regarde à nouveau et observe chaque détail. Elle a énormément changé. Elle est lumineuse, élégante et sophistiquée. Bien plus belle qu'avant. Elle a l'air de vouloir changer les choses.

- Pourquoi t'es là ? j'interroge sans bégayer cette fois.

Elle rit doucement et secoue sa tête.

- T'as changé.

Je fronce les sourcils, confus.

- Non sérieux, je marque une pause, pourquoi t'es là ?

Elle se rapproche et me prend dans les bras.

- Tu m'as manqué, Calum. 

Mes yeux s'agrandissent à partir du moment où ces mots sortent de sa bouche, je ferme les yeux doucement et me retrouve à répondre à l'étreinte qu'elle me donne. Nous restons comme ça un moment, alors que tout se retourne dans ma tête.

Quatre ans. Quatre ans depuis notre dernière rencontre, on avait tous les deux 14 ans à l'époque, et je ne savais rien de cette stupide chose appelée "amour". Avant je pensais que j'étais un bon à rien. Que je me foutais de tout, et elle est arrivée et a commencé à changer les choses. J'ai eu confiance en moi, je suis devenu courageux et j'ai enfin eu une estime de moi. Je croyais en ce que je faisais, et bien sûr, j'ai appris à aimer. Madison elle même m'a tout appris. Elle était mon premier amour, mon premier tout. Me réveiller avec ce sentiment d'amour envers elle était une chose que je pensais indispensable. Puis ça c'est gâté depuis le jour où elle a disparue soudainement. J'ai attendu en pensant que quelque chose allait se passer, mais personne n'est jamais revenu. Après des mois d'attente, j'ai appris par un pote qu'elle avait déménagé en Angleterre, pour de bon. J'étais tellement blessé, je me haïssais. Elle était tout ce que je voulais et elle m'a laissé sans nouvelle. Pas d'appel, de message, de mail, de photo, de lettre. Rien. Jusqu'au jour où une petite friponne aux mèches roses est entrée dans ma vie et a tout changé. Je sais que personne n'a besoin de me répéter la situation, mais avec tout ça, je me retrouve noyé dans mes propres pensées, elles même confuses.