Chapitre 4 - Intimité

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L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude - Victor Hugo.

          Malgré les événements récents, l'école est néanmoins obligatoire. En cours, j'étais bien évidemment tout seul, comme à l'accoutumé. Mon école d'art me passionnait, et je travaillais toujours beaucoup pour avoir les meilleures notes. Itachi avait investit beaucoup d'argent pour que je puisse y rentrer, avoir des bons résultats était primordial. Les 1h30 de RER et de métro direction la banlieue parisienne de me dérangeaient pas, après tout, j'aimais beaucoup ce que je faisais. La sonnerie de la récréation retentit, tous les gens de ma classe se hâtaient d'aller à l'extérieur. J'attrapai ma grande pochette de dessin ainsi que mon sac, près à rejoindre la cours de récrée, avant que mon professeur ne m'interpelle.

« Sasuke, puis-je te parler un instant ?? »

Je sentis mon corps se figé. Qu'avait-je fais de mal ?! Peut-être que j'avais eu tout faux à la dernière évaluation ?!

Je me tournais vers lui, masquant mes tremblements.

« Oui, monsieur Hatake... ? répondis-je avec un sourire forcé.

Tu ne participes plus en cours, tous les professeurs se plaignent de ça. As-tu un quelconque problème, Sasuke ?? »

Je ne pouvais évidemment pas lui parler de tout cela. Je me contentais d'appuyer mon faux sourire, répondant avec un simple

« C'est juste la fatigue, vous savez... ! Ca passera !! Bonne journée, monsieur Hatake !! »

          Puis, sans attendre sa réponse, je m'éclipsais. Dans la cours de récréation, j'errais. Je voulais retarder au maximum le cours de poterie. Je marchais parmi les autres, j'étais le seul à n'être accompagné de personne. Je regardais les élèves qui fumaient des cigarettes en cachette, ne pouvant m'empêcher de les trouver cool. Moi aussi, je voulais des amis pour faire ce genre de choses illégales... Pour me sentir vivant. Comme je me sentais, au CF...

« ... Hé, Sasuuuke !! »

Je me retournais vers la voix, apercevant une tignasse blonde qui accourait vers moi. Il me fallut quelques secondes pour le reconnaître : C'était Deidara !! ... M'avait-il cherché au point d'aller dans mon école ?!

Il arrivait à mon niveau, m'adressant un sourire bienveillant.

« Bah alors, on s'en va sans dire au revoir ?? Il s'interrompit pour m'embrasser la joue Faut que tu reviennes au CF ! On pourrait te donner quelques leçons de danse, ça te dirait ??"

Je sentais mon cœur battre plus vite. Moi ?! Danser ?! Je souris, un vrai sourire. Je me sentais heureux que l'on pense encore à moi, mais... Avais-je seulement le droit ? Après tout...

« Euh... Baffouillais-je, rougissant un peu Ecoute, ça serait vraiment génial... ! Mais... Ca ne te dérange pas ?? Enfin, je veux dire... Je n'y connais pas grand-chose à la danse, et je suis plutôt maladroit, alors...

- Ah, ne t'inquiète pas !! Deidara souriait, comme toujours. Alors tu viens mercredi, d'accord ?! »

Sans que j'eu le temps de répondre, il me confia un petit morceau de carton sur lequel son numéro de téléphone était inscrit, comme s'il avait prit le temps de l'écrire à l'avance pour cette occasion. Je souris tendrement, j'étais touché par son attention. Je pris le carton et le glissa dans une poche fermé, de peur de le perdre. Je ne savais pas pourquoi Deidara tenait tant à ce que je sois là, mais en tout cas, cela me réjouissait énormément !

« Merci beaucoup. Je serais là !! »

Deidara sourit de plus belle avant de prendre dans ses bras. Je rougis sous l'étreinte ; ses bras étaient chauds et bienveillant. Il s'écarta de moi, près à partir.

« Oh, j'oubliais !! Il fouilla dans son sac avant d'y sortir mon carnet. On m'a dit de te donner ça, j'ai regardé, et c'est vraiment cool ce que t'as dessiné ! »

Je rougis et pris le carnet, songeant au garçon qui le tenait dans ses mains. Finalement, j'avais de la chance.

          La sonnerie de reprise des cours sonna, et Deidara et moi nous précipitâmes de retourner en cours. J'avais retrouvé le sourire. Et je trouvais incroyable que Deidara était scolarisé dans la même école que moi !! La vie est faite de beaucoup de surprise !! Même s'il semblait être un garçon étrange, il était néanmoins gentil !

          Il fallait toujours que je fasse une bêtise. Le cours de poterie s'était déroulé sans encombre, jusqu'à ce que je fasse tomber un gros morceau de pâte sur mon pantalon. Quand j'ai levé la main pour le signaler, on s'est bien évidemment moqué de moi. Mais qu'importait, j'avais l'habitude après tout. Au moins, je leur fais rire. Le professeur m'a dit de rester à la fin du cours pour qu'il puisse m'aider à nettoyer ma bêtise, mais je n'en avais pas envie du tout. Pas du tout, j'étais près à tout pour m'éclipser, au vu de ce qu'il m'avait déjà fait. A la fin du cours, je jetais mes affaires dans mon sac, près à franchir la porte d'entrée.

« Tu n'as pas oublié quelque chose, Sasuke... ? »

Mon sang se glaçait dans mes veines, je ne bougeais plus. Immobile, paralysé par ces simples mots. Tout le monde avait quitté la salle, il ne restait que moi et lui, pour mon plus grand malheur. Je le sentais s'approcher de moi, fermer la porte, puis poser ses mains sur mes hanches. Je sentais sa respiration et sa langue de serpent qui léchait mon coup. J'ouvris de grands yeux alors qu'il caressait mes fesses. Je frissonnais, je m'arrêtais de respirer. J'avais envie de vomir, de mourir, que Nii-san vienne à mon secours. Mais j'étais seul, et mon professeur me caressait, sans gène. Je sentis qu'il collait son entre-jambe contre le bas de mon dos. Je me mordais les lèvres pour ne pas hurler. Le mal-être se propageait dans tout mon corps. Je tremblais, je n'arrivais pas à le repousser, tant sa main me déstabilisait. J'avais horreur de ces contacts. Je les détestais. J'avais envie de mourir, c'était une humiliation sans nom. Je commençais à détester mon propre corps, ainsi que moi-même. Je détestais le fait que je ne sois qu'un faible. Je détestais aussi le fait que je n'arrivais pas à bouger.

Mais je pris mon courage à deux mains, car je DEVAIS bouger. Je devais absolument faire quelque chose, sinon il ira plus loin.

Je me tournais vers lui avant de le repousser avec force, larmes aux yeux.

« Vous... ! Vous n'avez pas le droit, vous êtes fou... !!!

Mais il ne faisait qu'afficher un sourire supérieur.

« Pas le droit... ? Voyons, Sasuke... Tu n'aimerais pas avoir une mauvaise note, hm... ? »

Je serrais les poings, terrifié. Les bonnes notes étaient d'habitude ma priorité, mais aujourd'hui, je n'en avais plus rien à faire. Je rouvris la porte et partis en courant, sans me retourner, alors que j'entendais la voix faussement chaleureuse de mon professeur au loin :

« Bonne journée, Sasuke ! »

Comment voulait-il que je passe une bonne journée après tout ça... ?

Je sentais des larmes couler sur mes joues. Je me sentais humilié de plus belle, je me sentais sale. J'avais eu de la chance de pouvoir m'éclipser avant que tout ne dégénère, avant que les choses n'aillent plus loin. J'avais eu peur, tellement peur...

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