32- Hontes

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PDV de Sun'

Main dans la main, Bradley et moi marchions quelques mètres derrière notre bande, souhaitant avoir un peu d'intimité en cette fin de journée. Nos tongs à la main, un sourire bête sur les lèvres, nous rentrions tous à nos cabanons. Lorsque nous arrivâmes avec les filles devant le nôtre, je dis au revoir aux garçons en leur faisant la bise et lorsque ce fut le tour de Bradley, il me salua en m'embrassant longuement. Ça me faisait encore bizarre de voir à quelle vitesse ma relation avec lui avait évolué. J'ai l'impression de rien n'avoir vu passer.

Lorsqu'ils furent partis, je rentrai dans le cabanon, les joues encore rouges. Je ne fis pas un pas que les filles se jetèrent sur moi en poussant des cris.

- SUN' ET BRADLEY !, chantonnèrent-elles.

- Vous êtes ridicules, leur dis-je mi-gênée, mi-amusée.

- BRADLEY ET SUN' !

Je soupirai, laissai tomber mes chaussures près des leurs et courus me réfugier dans la salle de bain tandis que mes amies continuaient de chanter, de danser et de rire.

- Vous êtes de vraies gamines, criai-je adossée derrière la porte.

Des gloussements me répondirent tandis qu'un franc sourire se dessinait sur mes lèvres. J'actionnai l'eau chaude de la douche et fis passer mon tee-shirt au-dessus de ma tête. Je jetai en boule mon short dans un coin de la pièce et mon maillot finit par très vite le rejoindre. Je rentrai dans la douche et laissai l'eau chaude couler le long de mon corps. De toute manière, cette douche n'était qu'un prétexte pour gagner un peu de temps avant l'interrogatoire imminent que me feront subir les filles dès la seconde où je sortirais de la salle de bain.

En effet, je n'eus pas le temps de m'enrouler dans une serviette, de mettre ne serait-ce qu'un orteil dehors que trois mains m'agrippèrent fermement par les poignets et les épaules. Mes trois amies me forcèrent à m'assoir sur un lit, tandis qu'elles s'asseyaient toutes autour de moi, littéralement pendues à mes lèvres. Un blanc s'installa et je me mis à me ronger un ongle, mal à l'aise.

- Bah quoi ?, demandais-je.

- Bah ! Raconte !, me dit Clémence comme si c'était une évidence.

- Raconter quoi ?

Les filles soupirèrent dans un même élan, découragées par mon manque évident de coopération.

- Il embrasse bien ou pas ?, dirent-elles à l'unisson, légèrement agacées.

Je manquai de m'étrangler et mes joues devinrent rouges pivoines tandis que mes amies repartirent dans un éclat de rire sonore.

- Coline et Clémence ont parié qu'il embrassait bien, dit Rose. Moi, je parie que non ! M'enfin, ça ne doit pas être aussi terrible que ça... Tu sais, moi, un soir, j'étais à une soirée et j'avais rencontré un gars plutôt mignon. En fait, il était diablement sexy. Mais lorsqu'il m'embrassait, j'avais l'impression de rouler une pelle à un poulpe. Il bavait partout ! Limite si ça ne dégoulinait pas le long de son menton. Ce jour-là, j'ai compris qu'il fallait se méfier des apparences ! Il avait beau être canon, côté technique, c'était à revoir !

Je fronçais le nez, dégoutée par l'histoire de Rose, mais j'étais encore plus dégoutée quand mon esprit fourbe décida de créer une image de la scène.

- C'est dégueu !

- Et oui... Et pourtant, ce n'est pas vous qui avait dû le supporter toute une soirée !, répondit Rose en gloussant.

Coline se tourna vers moi, attendant visiblement une réponse. Elle fut immédiatement rejointe par mes deux autres amies. Je soupirai longuement puis capitulai.

Summer CampOù les histoires vivent. Découvrez maintenant