Entre-deux n°5

22 6 0
                                    

- Louis -


*Inspiré de la chanson « J'essaye j'essaye » d'Orelsan.*


Parfois je me pose et je réfléchis au sens de la vie. Ça n'arrive pas souvent mais ça arrive. Ça n'arrive pas souvent parce que ça me prend la tête. Je ne comprends rien. Tous les jours les mêmes choses se répètent. Je fais les mêmes blagues de merde, je fais chier mon entourage. Parfois je me mets à travailler, je mets plusieurs heures à faire une disserte et puis le jour J je l'oublie dans ma chambre donc personne ne la lira jamais. Je suis un peu seul aussi. Enfin j'ai des potes, j'ai Liam, j'ai Niall. Mais en dehors d'eux personne ne m'aime. La seule personne que je fais crier c'est mon père quand je suis bourré. Et puis je ne fais rien de mes journées aussi. Je tourne en rond. Je zone. Je zone à la fac, à la maison, dans les vestiaires, sur le terrain. Un jour quelqu'un viendra me voir et me ferra « Et Louis ce n'est pas ça la vie ! Ça c'est juste de la merde, une sorte de prologue beaucoup trop long pour que tu profites de ce qu'il y a ensuite ». Et là je verrai ce qu'il y a ensuite, et je kifferai. En attendant je bois. Je bois, je fume et je couche avec pleins de meufs, ça me fais sentir en vie. Putain, je vie la même vie depuis que j'ai 15 ans. J'en ai 21, bordel de merde. Je suis plus vieux mais je ne grandis pas. C'est comme si le temps n'avait aucun impact sur moi. Il est là, je le vois passer, il passe, il passe, je peux presque le toucher. Et puis plus rien. Il est parti. Et moi comme je suis spectateur de ce qui m'entoure je n'en perçois aucun effet. Je suis figé dans le temps. Les gens, mes parents et Liam, pensent que je vais changer. En tous cas ils espèrent que je vais changer. Je ne sais même pas comme ils espèrent que ça puisse se produire. Je suis incapable de changer, je ne peux même pas changer quoi que ce soit. Même pas une putain d'ampoule. Sans Liam je pisserai dans le noir. Je suis incapable de changer. Mais j'essaye, franchement j'essaye. J'essaye de travailler, d'avoir des pensées de gens normaux, d'être comme eux. Mais bon Dieu que ça me fait chier. Je n'aime pas tous ces trucs sérieux, ça m'ennuie. Quand j'étais petit j'avais pleins de rêves. Je voulais faire tel métier, participer à tel truc. Et maintenant qu'est-ce qu'il me reste ? Des regrets. C'est la triste histoire de Louis William Tomlinson. Alors je sors, je fais des conneries. J'ai les mêmes envies que quand j'avais 15 ans. Mais le pessimisme d'un vieux con de 73. Ca n'aide pas trop. Je ne comprends pas comment la vie marche en fait, c'est ça le problème. On a oublié de me donner un mode d'emploi ou un truc dans le genre à la naissance.

Donc ouais, je ne pense pas souvent au sens de la vie parce que ça ne sert à rien. Et faire n'importe quoi c'est bien mieux.

Et puis je dois être sacrément bourré ou avoir trop tiré sur la fumette pour avoir des idées aussi noires.


Demain la mer nous aura bus. (1D)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant