Chapitre 2 : Liam et Louis

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« Choisis bien tes mots, car ce sont eux qui créent le monde qui t'entoure »

      -  Proverbe Navajo





-        Point de vue de Louis -

Je. Ne. Suis. Plus. Un. Gamin.

Mais ça personne ne s'en aperçoit, surtout pas ma tante et mes putains de parents. J'aime bien ma tante, elle a une grande maison, elle ne pose pas trop de questions, m'offre de bons cadeaux à noël. Mais elle est putain d'envahissante, spécialement quand elle vient de me réveiller à neuf heure du matin parce que « il ne faut pas mettre Liam en retard, il a cours, lui, cet après-midi » ou « il ne faut pas faire attendre tes nouveaux amis ». Déjà ce ne sont pas mes nouveaux amis. Ces gens je ne les connais pas. L'autre soir Liam a débarqué dans ma chambre un sourire jusqu'aux oreilles pour m'annoncer une « super bonne nouvelle », il avait trouvé une solution à notre problème d'hébergement. Certes je suis content de me tirer de cette baraque parce que ma tante, aussi généreuse soit-elle de nous accueillir Liam et moi, se fait un malin plaisir de raconter TOUT ce que je fais dans la journée à ma mère, qui se fait elle, un devoir de tout raconter à mon père. Du coup je n'ai aucune liberté. Depuis notre arrivée aux Etats-Unis je n'ai pu ramener aucun pote ou aucune fille à la maison. Au moins maintenant je pourrais (enfin je crois, c'est l'argument qu'a utilisé Liam pour me convaincre de faire une coloc'). Mes colocataires, donc, je ne les connais pas. C'est l'ami de Liam, Harry, qui lui a parlé de cette coloc' dont il fait partie. Je l'ai vu deux, trois, fois il a l'air d'être un mec cool. Pour le reste je sais juste qu'il y a un autre gars, et trois filles. Ils sont tous européens, ce qui est un bon point. Liam m'a dit qu'il avait vu deux des trois filles et qu'elles sont « super cools », « vraiment adorables ». Le problème c'est que Liam et moi n'avons pas vraiment la même définition de « cool ». Je verrais donc tout à l'heure si ses dires sont vrais.

- « Louis ? As-tu bientôt fini d'emballer tes affaires ? » Ma tante hurle depuis le bas de son immense escalier au bout duquel se trouve ma chambre.

- « Bientôt, j'arrive dans cinq minutes ! »

Merde, qu'est-ce qu'il me reste encore à ranger dans mon carton ? J'attrape vite fait la part de pizza qui traine sur le bureau, elle me servira de petit déjeuné. Après un dernier coup d'œil circulaire à la pièce, j'estime n'avoir rien oublié. J'attrape mon sac de sport, le balance sur mon épaule, sur l'autre je hisse ma guitare, prend ma valise d'une main, le carton avec mes affaires de cours de l'autre. En me voyant chargé ainsi ma tante se précipite pour me débarrasser. Je lui refile la valise. En passant dans le salon je peux voir grâce à la vieille horloge qu'il est dix heure, Liam voulait qu'on soit arrivés à cette heure-là, mais bon il s'en remettra, ou pas. Quand il ouvre le coffre pour y glisser ma valise ce que je vois ne m'étonne pas : tout est rangé au millimètre près, il n'y a rien qui dépasse. J'ouvre une des portes et balance le reste de mes affaires sur la banquette arrière. Liam pousse alors un petit soupir d'exaspération. C'est le soupir qui veut dire « Louis, on ne te changera jamais, et parfois ça fait chier », j'aime quand il pousse ce soupir. J'embrasse ma tante en lui promettant de lui donner des nouvelles et de revenir la voir bientôt. Liam fait de même, et on démarre.

- « Prêt à prendre son indépendance la plus totale Tomlinson ?

- Tu rêves Payne, l'indépendance la plus totale on ne l'aura que quand on aura trouvé un putain de travail. En attendant on dépendra toujours financièrement de nos parents ... »

Je pousse un soupir et pose mes pieds sur le tableau de bord.

- « Et puis Liam je te connais, je connais ma mère, et je connais la tienne. Si tu ne fais pas au moins un compte rendu par semaine de l'état de mes activités, tu vas te prendre une soufflante monstre. Donc tu vas balancer de l'info sur moi à ma mère. Mais je suis satisfait pour une chose Payno. Toi au moins tu m'es loyal et tu ne trahiras rien de mes activités nocturnes, ni de mes absences en cours. »

Demain la mer nous aura bus. (1D)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant