Je vous jure que je trouverai le meurtrier de votre fils.

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Lysandre referma sans douceur le dossier et ferma les yeux en se massant les tempes. L'enquête n'avait pas beaucoup progressé, et cela le désespérait. Rien sur la scène de crime ne permettait de relier le meurtre à une des personnes interrogées. De plus, il sentait bien que cette Ange Carter ne lui avait pas dit la vérité à propos de sa dispute avec la victime, mais il n'avait rien pour le prouver. Les résultats de l'autopsie étaient son dernier espoir d'apprendre quelque chose de concluant. Il se renversa sur son fauteuil de bureau, et se tourna pour examiner la pièce. Elle était assez petite et mal-éclairée. Le bureau croulait sous une pile de rapports, et l'armoire, seul autre meuble de l'endroit, était bourrée de feuilles, de photos et de dossiers, classés ou non. Il attrapa sa tasse de café et en but une gorgée avant de soupirer. C'était toujours épuisant de rester tard le soir et d'enchaîner avec une journée bien remplie. Il n'était que quinze heures, mais il était épuisé.

Il se leva et décida d'aller se défouler un peu. Mais avant qu'il ne puisse s'éloigner de son bureau, il se fit interpeller :

« - Lysandre !

- Ah, Iris... Tu as les résultats de l'autopsie ? demanda-t-il en se retournant. »

Avec soulagement, il vit qu'elle tenait un dossier à la main. Elle hocha la tête, et l'informa :

« - La cause du décès est une blessure par balle dans l'abdomen. Elle a perforé ses organes vitaux, et il s'est vidé de son sang. J'ai également retrouvé des traces de diacétylmorphine dans ses narines et dans son corps.

- Intéressant... Autre chose ?

- Il avait un fort taux d'alcoolémie dans le sang. Il n'a donc rien senti. C'est une maigre consolation.

- D'accord. Merci Iris. »

La médecin légiste lui confia le dossier, puis s'éloigna, et l'inspecteur retourna dans son bureau. Il allait bientôt devoir rencontrer la famille du défunt, et en premier lieu, ses parents. C'était l'étape des enquêtes qu'il détestait le plus. Servir de plates formules de condoléances le rebutait. Il n'était satisfait uniquement lorsqu'il parvenait à arrêter le meurtrier. Mais, parfois, il n'avait pas assez de preuves, voire pas du tout. Alors, la mort dans l'âme, il devait annoncer aux proches des victimes que le tueur ne pouvait pas être arrêté. Et dans ces moments-là, il se détestait.

Il sortit de ses pensées quand son coéquipier passa la tête dans la pièce :

« - Lys ? Ça va ?

- Oui Kentin... Enfin, je vais bientôt voir la famille.

- Ah. Je vois. Personne n'aime devoir annoncer ça. »

Cela faisait bientôt trois ans qu'ils travaillaient ensembles. Au départ, Lysandre avait eu du mal à s'adapter aux méthodes de travail du brun, qu'il jugeait trop confiant en son instinct, et donc capable d'occulter des preuves pour montrer qu'il avait raison. Mais lorsqu'il avait réussi à résoudre une affaire en se fiant majoritairement à son intuition, il en était resté bouche bée, et avait oublié ses préjugés. Et, au fil du temps, ils étaient devenus très proches. D'ailleurs, Kentin comprenait mieux que quiconque le mal qu'avait Lysandre à recevoir les familles, mais n'avait pas pitié, et n'était pas compatissant. Il comprenait, tout simplement.

Le brun vint s'asseoir à côté de lui, et ouvrit le dossier donné par Iris. Il le parcourut du regard, et fronça le nez :

« - Diacétylmorphine ?

- Oui. J'étais sûr qu'il y avait un trafic derrière ce meurtre. Et je pense aussi que Ange Carter, la blonde interrogée il y a trois jours en sait quelque chose.

Suspecte n°1 (Amour Sucré) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant