Chapitre 4

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-Non c'est bon, merci. Je vais rentrer chez moi poser mes affaires et me reposer.
-Il fait nuit tu ne veux pas rester dormir ?
- J'habite deux rues plus bas. Que veux-tu qu'il m'arrive ?
- Ci tu y tiens ...Mais appelles moi quand tu es chez toi .
- Oui ne t'inquiètes pas.
J'empoigna mon sac , lui fis un bisous sur la joue et sortis de la maison. Je voulais être seule pour réfléchir à tout ça, de plus, je n'avais pas prévenue Annabesse . J'espère qu'elle ne pouvait pas passer à l'hôpital ce soir. Je me souvins que je n'avais pas vraiment regardé mon téléphone pendant mes deux semaines de convalescence.
Comme on était en été , la nuit était douce et les étoiles brillaient. Je décidai de m'assoir sur un banc. J'adorais la nuit, je m'y sentais aussi alaise que le jour.
Je sortis mon téléphone de ma poche. Je l'allumai et envoyai le sms à Anna comme quoi j'étais sortie. Je décidai de rester un moment pour observer le paysage et profiter de l'extérieur.
Lorsque des bruits de pas ce firent entendre derrière moi . Je me retournai commençant à stresser. Il y avait personne. Un mouvement à ma droite attira mon attention. Toujours personne . Je pris mon bagage et me levai. J'avançais d'un pas rapide de peur que l'on me suive. J'arrivai à percevoir des bruit derrière mon dos. Je m'imaginai presque un souffle chaud sur ma nuque. J'étais sûre que quel que chose ou quelqu'un rodait pas très loin de moi. Je courrai presque maintenant, je commençais à avoir peur. Allons Jess ce n'est que ton imagination calme toi, plus que cinq cent mètre à parcourir et tu seras dans ton lit sous ta couette. Je dévalai la descente avant la porte d'entrée. Je sprintai. J'entendais les chaussure de mon poursuivant marteler le goudron. Je n'en pouvais plus mon cœur allait exploser. Le souffle court je sortis les clefs de mon sac. Je tremblai , je n'arrivai pas à viser le trou de la serrure.
- oh non pitié pas ça ! Aller rentre !
Elle s'enfonça ,enfin ,je la tournai. J'arrivai à distinguer trois silhouettes imposantes découpées par la lueur de la lune qui ce rapprochaient dangereusement. Je l'ouvrais à la volée et la claquai. Je la refermai à double tours et mis les loquets.
Je me dirigeai dans mon salon et appuyai sur les boutons. Les stores ce déroulèrent lentement.
- Aller ! Plus vite !
Ils touchèrent le sol. Je tirai les rideaux. Je fis la même opération dans la cuisine et dans toutes les autres pièces. Entre temps je m'étais munie d'un couteau, une sorte de hachoir. On sait jamais, ci ils veulent vraiment rentrer ce n'est pas un volet qui les retiendrons.
Je montai dans ma chambre et m'assis sur le lit dans le noir. Je préférai n'allumer aucune lumière, c'est plus prudent. Je me souvins qu'avec tout ça je n'avait pas appelé Francine. Je mis ma main dans mes poche mais aucune trace de l'appareil.
-Oh non c'est pas vrais, il est où encore !
Je fouillai dans mon sac et passai un coup d'œil rapide sur les meubles , rien. Pitié dites moi que je ne l'ai pas perdue dans ma course ! Je partis direction la chambre de mes parents. La fenêtre donnait sur la rue. J'ouvris légèrement le volet . Aucune trace de mes poursuivant mais j'aperçue l'écran luisant du portable à trois mètre de la porte.
Je ne savais pas quoi faire. Ci je sortais je prenais un gros risque. Mais d'un autre côté ci j'arrivais à la récupérer je pourrai appeler quelqu'un en cas de danger. Au pire j'avais encore mon hachoir dans le main droite.
Je dévalai l'escalier et allai coller mon oreille contre la porte. Aucun bruit, c'était juste un aller et retour de toute façon. Je me campai sur mes jambes ,la main sur la poignée,pris une grande inspiration et me précipitai dehors.
Je courus tellement vite que je failli tomber. Mon sang tapait contre mes tempes. Tout mes sens était aux aguets. Je commençais à me baisser pour attraper mon portable. Mes doigts effleurèrent les bords lorsque je fus projetée sur le côté. Mon souffle se coupa avec le choc. On m'avait agrippé par les côtes. Toute sa masse était sur moi. Je ne voyais plus le ciel mais juste une forme noire et lourde s'écrasant sur tout mon corps. Je ne pouvais plus bouger. J'étais bloquée ! Les larmes commençaient à rouler le long de mes joues . Je criaient à plein poumon , j' avais l'impression que le son s'arrêtait au niveau de mes lèvres , qu'il ne résonnait pas entre les parois des maisons pour alerter mes voisins. J'essayais de taper avec mes pieds mais ils refusaient de se décoller des pavés. J'étouffais , j'avais tellement chaud.
Je pouvais sentir la chaleur corporel de mon attaquant, ses côtes et sa musculature frôler ma peau et mes vêtement. Il me tenait fermement au niveau du visage. Je sentis sa tête se rapprocher de la mienne. Je fermais les yeux par réflexe. Quelque chose de visqueux me lécha l'oreille. Je lâchait un gémissement. Je commençait  à suffoquer lorsque j'entendis des chuchotements. Je me concentrais , on aurait dit une langue étrangère. C'était terrifiant, j'avais l'impression qu' il récitait une formule:
- Sulé sod sundom, Sulé sod sundom, Sulé sod sundom ,Sulé sod sundom...
Ma tête allait exploser. Il parla alors dans ma langue.
- Tu es l'élue, pris pour que ton frère n'échoue pas. Je vais t'emmener avec moi, ci tu cris je n'hésiterais pas à tuer quelqu'un .
Mon sang ce figea, ce gas était fou. Tout ce qu 'il racontait n'avait aucun sens.
Il ce redressa je pus enfin respirer normalement. Je me levai d'un bond. Il était hors de question que je le suive. Je tenais à la vie.  De toute évidence il n'avait plus toute sa tête et je ne tenais pas à savoir de quoi il était capable.  
Je courus aussi vite que mes pantoufles me le permettaient. Elles me gênaient trop. Je levai mon pied ,attrapa celle de gauche et la lançai dans sa direction. Il avançait beaucoup plus vite que moi. Il l'esquiva sans aucune difficulté. Ma tentative d'auto défense avait complètement échouée. J'abandonnai la pantoufle droite dans un coin . J'étais pied nue maintenant. Les gravillons me blessaient. Je commençais déjà à m'essouffler. Il était à quelques mètres de moi maintenant. J'étais finie.
Sa main se referma sur mon poignée lorsque j'entendis un bruit sourd suivie d'un craquement sinistre.
Je me retournais. Il était là, droit, avec une pelle dans la main droite. Il me regardait d'un aire neutre .  L'homme était parterre, immobile. Il m'avait sauvé , lui.

Une ombre de moi mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant