Malia

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Aujourd'hui on est vendredi, le jour de la libération. J'aime les vendredis, moins que les samedis et les dimanches, mais ils restent en troisième position, ce qui est déjà pas mal. Mais ce vendredi risque d'être plus long que les autres, pour la simple et bonne raison que je n'ai pas dormi de la nuit. Je n'ai pas cessé une seconde de penser à ce rêve. Et c'est pas faute d'avoir essayé. Une tonne de question me torturait l'esprit. Pourquoi Malia se trouvait-elle du côté noir et Stiles du côté blanc ? Si je m'en tiens à ma théorie du Ying et du Yang, alors Stiles serait le gentil, ce dont je ne doute pas, et Malia serait la méchante. Mais elle ne peut pas faire partie des méchants. Il y a quelques mois encore, elle sortait avec Stiles. La seule explication logique à ce changement de camp, si il y en réellement un, serait sa mère, la Louve du Désert. Mais pourquoi Malia voudrait-elle me tuer ?
Toutes ces questions n'ont fait que me torturer toute la nuit et sont la cause de mon insomnie et de ma fatigue actuelle.
- Mademoiselle Mc Call !!
Je me réveille en sursaut au bord de la crise cardiaque vu la force de cet appel inattendu. Il me faut une bonne dizaine de minutes avant que je ne me rende compte que je suis en cours. Le cours de ce très cher Harris, qui vient de me crier dans les oreilles à m'en griller les tympans.
Harris - Je vois que dormir en cours devient un nouveau passe-temps mademoiselle Mc Call, tout comme votre frère. Ne prenez pas la même direction que lui. À moins que devenir chômeuse ne vous intéresse.
Moi - De quel droit vous rabaissez vos élèves de la sorte ? Mon frère n'est pas dans cette classe, si vous avez quelque chose à lui dire, parler lui en face et pas à sa sœur dans son dos.
Harris - J'ai tous les droits lorsqu'il s'agit de redresser les éléments perturbateurs de ma classe.
Moi - Ah bon ? Je pensais pourtant que frapper les élèves avec une règle avait été interdit.
Autour de nous les élèves se retenaient de rire, comme c'était le cas de Liam assis à côté de moi qui me fixait mis apeuré, mis fasciné.
Harris - N'aggravez pas votre cas mademoiselle Mc Call, me dit Harris en haussant la voix et devenant de plus en plus rouge.
Moi - Ça vous embête que j'ai raison ? Contrairement à ce que vous pensez, vous n'êtes pas le seul à avoir ce droit monsieur.
Harris - Ce qui est sûr, c'est que j'ai plus de droits que vous dans cette classe.
Moi - Ah oui c'est vrai. À l'école les droits des enfants s'envolent, j'oubliais, dis-je en rassemblant mes affaires, puisque je vais devenir chômeuse, autant commencer tout de suite.
Je sors de la classe en ignorant brillamment, ce sale con que l'on ose appeler professeur, crier mon nom. Je sors de l'école et m'assied sur un banc. À cette heure-ci il n'y a personne dehors, je suis donc seule à ruminer le fait que l'humanité soit faite de cons dans son genre.
Je ne reste pas longtemps seule, car la sonnerie retentit déjà. Scott, Stiles, Lydia et Kira se dirigent vers moi.
Stiles - T'as eu une heure de libre ?
Il s'assied à côté de moi.
Moi - Non.
J'ai répondu plus sèchement que je ne l'aurais voulu, revoyant la face de rat de Harris.
Scott - Ça va pas ?
Je relève la tête vers Scott, voyant son air inquiet.
Moi - C'est rien t'inquiète pas. Juste Harris.
Lydia - Il t'a dit quoi ?
Moi - Je ...
Liam - Waaaou ! Alors toi, t'as un sacré répondant !
Je souris face à cette remarque.
Stiles - Ça c'est pas nouveau, on veut tout savoir.
Je fixe le sol alors que Liam leur conte mon affront avec Harris. Quand il a fini, tous me fixe avec un regard réprobateur mais un sourire en coin qui trahis leur amusement.
Moi - Quoi ? Il m'a cherché.
Liam - Et il t'a trouvé.
S'en suit un fou rire général.

La sonnerie retentit, et tous le monde rentre dans le bâtiment. Je m'apprête à rentrer également, quand une sensation étrange s'empare de moi. C'est comme si il ne fallait pas que je rentre mais que je me retourne.
Moi - Allez-y, j'ai oublié quelque chose.
Je me retourne et fais quelques pas vers la table où nous étions, même si je n'ai rien oublié. Je m'arrête et fixe les alentours, la sensation s'intensifie lorsque je fais face aux bois. Ils semblent m'appeler. Je suis partagée entre inquiétude et curiosité, mais la curiosité prend vite le dessus, et je m'avance vers les bois.
Les feuilles et les branches craquent sous mes pas. Je progresse en ligne droite, sans but précis, guidée par le sentiment que je dois continuer. Ma curiosité me perdra.
C'est seulement quand j'aperçois une silhouette de dos que je m'arrête. Environ 10 mètres me séparent de la personne dont je ne peux pas encore distinguer les traits. Je fais un pas en avant mais sursaute lorsque la personne pivote sur elle-même, me laissant voir son visage, qui n'est autre que celui de Malia.
Moi - Malia ?
Pour toute réponse, elle me gratifie d'un sourire malsain qui me fait froid dans le dos.
Moi - Malia, qu'est-ce que tu fais là ?
Question tout à fait idiote, je sais. Mais étant à court d'idée et complètement paniquée, j'ai posé la première question qui m'est passée par la tête.
Malia - Qu'est-ce que je fais là ? Tu devrais plutôt te le demander à toi-même.
Mon pouls s'emballe face à son ton mauvais, ce qu'elle ne manque sans doute pas de remarquer, pour la simple et bonne raison que je n'ai aucune idée de ce que je fais ici, effectivement. Et il s'accélère encore plus lorsqu'une réponse me vient à l'esprit.
Moi - C'est... c'est toi qui m'a attiré ici ?
Malia - Pas exactement, mais c'est effectivement ce que je voulais.
Moi - Mais co-comment ?
Malia - Tu devrais plutôt demander pourquoi. Mais sache que je n'ai aucune réponse à ta question. Je n'ai rien eu à faire, tu t'es fourrée toute seule dans un sale pétrin.
J'ouvre des yeux ronds alors que l'air commence à me manquer.
Moi - Qu'est-ce que tu veux ?
Malia - C'est simple, je veux ta mort.
Cette seule phrase confirme tous les soupçons que j'avais, et son ton glacial confirme son sérieux.
Moi - Mais pourquoi ?
Malia - Parce que tu m'as tout pris, et quand je dis tout, je parle de Stiles. Il était la seule personne qui comptait à mes yeux et toi, tu débarques avec ton regard d'ange et tu me le voles !
Moi - Stiles n'est pas un objet ! Il n'appartient à personne.
J'ai presque crié, n'appréciant pas qu'elle parle de Stiles de cette façon.
Malia - Bien sûr que si ! Et ce n'est certainement pas à une pauvre petite humaine dans ton genre.
Humaine ? Elle ne sait donc pas que j'ai des pouvoirs ? Intéressant.
Malia - Et maintenant, tu vas mourir.
Il ne faut pas plus de trois secondes pour qu'elle ne sorte ses griffes et se jette sur moi.

Des créatures fantastiques dans un monde fantastiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant