La vie et la mort

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Mon cœur s'est arrêté dans ma poitrine, lorsque Malia a sorti ses griffes et s'est jetée sur moi. Alors sans réfléchir, et toujours sans respirer, j'ai tendu mes mains vers elle. Elle a été projetée une dizaine de mètres plus loin. Elle a mis quelques secondes avant de se relever, stupéfaite.
Malia - Qu'est-ce que...
Je ne lui ai pas laissé le temps de finir sa phrase, profitant de son incompréhension pour lui envoyer un de mes fameux éclair qui déchira l'air dans un sifflement aigu, et de m'enfuir en courant.
Ce n'est pas que j'avais peur d'elle, bon peut-être un peu, mais c'est surtout que je ne voulais pas avoir à la tuer, et je ne voulais pas qu'elle me tue, par la même occasion. Même si, d'après ce que l'on m'a dit, je ne suis pas vraiment facile à tuer. Alors j'ai couru, j'ai couru parce que je n'aime pas me battre, que je ne veut pas tuer, que je ne veux pas être un monstre. Même si, dans le fond, je le suis déjà. Tout ce qui n'est pas humain, peut être qualifié de monstre. Et je ne suis pas humaine.
J'ai continué de courir, sans m'arrêter. Zigzaguant entre les arbres, manquant de tomber à plusieurs reprises, sentant les écorces des arbres lorsque je m'appuyais à l'un d'eux. Je n'entendais pas les pas de Malia derrière moi. Je pensais l'avoir semée, mais j'ai réalisé qu'en fait je n'entendait plus rien. Seul un sifflement désagréable arrivait à mes oreilles. Alors j'ai continué de courir, n'étant pas sûre qu'elle ne me suivait pas.

Et puis j'ai entendu cette voix, cette voix que j'aime tant. Elle était lointaine, très lointaine. Mais je l'entendais, c'était la seule chose que j'entendais. Stiles hurlais mon nom. Quelque part, j'espérais non loin de moi. Je tournai sur moi même, tentant de trouver d'où venait le son de sa voix, tentant de le trouver lui. Et puis je l'ai vu arriver à une vingtaine de mètre de moi. En me voyant, ses traits, déformés par l'inquiétude, se sont détendus, et il m'a sourit. Sourire que je n'ai pas tardé à lui rendre. Et à ce moment là, ma seule pensée fut que je le trouvait beau.
Et puis d'un coup, il a perdu son sourire. Il s'est mis à courir vers moi en criant mon nom, et j'ai eu une impression de déjà vu. Mon rêve. Ce moment ressemblait étrangement fort à mon rêve. Trop fort. Alors je me suis retournée, connaissant la suite. Malia se tenait à un mètre de moi, la main levée, toutes griffes dehors. Et à ce moment là, la seule pensée qui m'est venue, est qu'ils s'étaient trompé. Je n'étais pas une créature si puissante qu'elle en est impossible à tuer. Je n'étais qu'une ignorante, incapable de sauver sa peau, même en ayant des pouvoirs surnaturels.

J'ai retenu ma respiration, trop surprise pour réagir, et j'ai fermé les yeux, attendant mon sort. Ayant déjà un avant goût, grâce à mon rêve. Ou plutôt, à cause de mon rêve. Mais rien ne c'est abattu sur ma gorge, rien ne c'est produit. Et c'est en rouvrant les yeux que j'ai compris. J'ai compris que mon rêve ne m'avait pas tout montré. Qu'il voulait me donner une réalité encore pire.

Malia pleurait, les yeux écarquillés sur sa main pleine de sang. Son sang. J'avais les yeux rivés sur une chose que j'aurais voulu ne jamais voir. Stiles gisait, à terre, la gorge beaucoup trop rouge, les yeux vides, la bouche entre ouverte d'où s'échappait un filet de sang. Il s'était sacrifié pour me sauver.

Non. Ça ne pouvait pas être vrai. Il ne pouvait pas m'abandonner. Il n'avait pas le droit. C'était un cauchemar, un vrai cauchemar.
Il m'a fallu une bonne dizaine de minutes avant de prendre conscience que je ne rêvais pas, que tout ceci était réel. Que je l'avais perdu. Mes jambes m'ont lâché, et je suis tombée à genoux, à côté de Stiles.
Malia - Mais ce que j'ai fais...
J'ai relevé la tête vers elle, et j'ai hurlé. J'ai hurlé tellement fort que je m'en suis crevé les tympans. J'ai crié avec tellement de force qu'elle a été projetée en arrière, et qu'elle ne s'est pas relevée. Du sang coulait de ses oreilles et sûrement des miennes. J'ai arrêté de crier seulement quand je n'eu plus de voix. J'ai posé ma tête sur le corps de Stiles et j'ai pleuré. J'ai pleuré jusqu'à ne plus avoir d'eau dans mon corps. J'ai entendu de gens accourir, et s'arrêter à quelques mètres. J'imaginais leurs visages horrifiés, les larmes leur monter aux yeux. Et puis je ne sais pas ce qu'il c'est passé. J'ai eu une poussée d'adrénaline, j'ai relevé la tête et j'ai hurlé à nouveau.
Moi - NON !
Et le monde a ralenti autour de moi. Il a commencé à faire froid, et le vent a commencé à tourner autour de nous, nous enfermant dans une tornade, moi et Stiles. Tout volait autour de nous, les feuilles, les branches, la terre,... Je n'apercevais plus les personnes arrivée quelques minutes plus tôt, mais je m'en fichais. Je ne pensais qu'à une chose, récupérer Stiles. J'ai agrippé mes mains à son t-shirt et je me suis concentrée. Je ne savais pas trop ce que je faisais. Mais j'étais sûre d'une chose, je ne devait pas m'arrêter. J'ai senti une forme d'énergie émaner de moi. Et j'ai eu la sensation de voler. Toute forme de colère avait disparu, je me sentais bien, légère et déterminée. Et puis, d'un coup, l'énergie que je gardais en moi ce concentra en une énorme sphère de couleur rouge, pour ensuite éclater en des milliers de faisceaux lumineux et projeter tout ce qui l'entoure, feuilles, branches, humains ou créatures surnaturelles dans un rayon d'au moins un kilomètre, avec une force qu'on ne peut même pas imaginer, faisant plier les arbres.

Puis, tout c'est arrêter. Je me suis écroulée au côté de Stiles, vidée de toute mon énergie. Et la réalité m'est revenue en pleine face. Sauf que la réalité avait changé. Et si vous me demandez comment je le sais, je vous répondrai que c'est parce que Stiles à tourné la tête vers moi, que plus aucune marque de griffure n'ornait son coup, et qu'il m'a sourit avant que je ne perde connaissance.

Des créatures fantastiques dans un monde fantastiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant