Je vis dans une petite ville.

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Sainte-Lucie des Laurentides est une petite ville. Une si petite ville qu'il n'y a pas d'école secondaire. Lorsque mon frère décide de dormir, soit quatre matins sur cinq, je dois prendre le bus et bien évidemment le trajet prend 50 minutes. 50 minutes assise seule sur un banc guère confortable et un avec mal de coeur si intense que lire une phrase d'un roman me fait vomir, c'est long. Ça permet à mon cerveau de penser, ce que je tente d'éviter à tout prix. L'amas de neurones stupides me ramene toujours à la même journée, enfin, au même matin.

C'étais il y a un peu moins de deux ans. Je dormais très confortablement dans mon lit en partageant mon oreiller avec Cupidon. Mon frère est venu me réveiller, ce qui n'arrive habituellement jamais.

-La police est à la porte.

Dans le temps, mon lit et moi n'étions pas encore ennemis. À contre coeur, je suis sortie délicatement de mon lit afin de ne pas déranger le tas de poils vivant sur mon oreiller. Deux hommes en uniformes se trouvaient dans mon salon et à leur expression, j'ai su que leur visite n'allait pas du tout être agréable. La bouche du plus maigrichon s'est ouverte, et le cauchemar à débuté. Ses phrases s'enchaînaient, et moi, je me décomposait. Lorsqu'ils nous offrirent leurs condoléances, je me retrouvait en boule au sol contre mon divan.

C'est ainsi que j'ai appris que mes parents, en revenant de leur souper de la veille, on effectuer une mauvais manœuvre et ont perdu le contrôle de la voiture. Incapable de la maitriser, mes parents se sont retrouvés dans le fossé après avoir fait plusieurs tonneaux. La voiture a explosé, et j'ai perdu mes parents.

Après cela, ma vie a complètement changé. Je me suis retrouvée à vivre dans un apartemment plus petit qu'un seul étage de mon ancienne maison avec mon frère à peine adulte. Je suis devenue lunatique, paranoïaque les matins et orpheline.

À la grosseur de notre ville, la nouvelle n'a pas prit de temps pour en faire le tour. J'était dorénavant "la pauvre" que l'on donnait des petites tapes dans le dos à qui ont racontait des annecdotes plates sur les défunts parents. J'avais perdu mes parents, mais leurs histoires restaient ennuyantes.

C'était mon frère, Cupidon et moi contre le monde. Mon frère ramenait une fille différente à chaque soir et prétendait bien aller. À tous les matins, je me levais en panique croyant être encore ce fameux matin. J'allais dans la chambre de mon frère, faisais fuir sa conquête de la nuit précedente et il me calmait. C'était notre système. Si je n'avais pas eu Alto et Jade... Je préfère pas penser à ça.

Comme j'ai dit, mes esprits s'imaginent souvent le pire. Il faut dire que le pire s'est produit il y a deux ans, c'est normal que j'ai peur que l'histoire se répète.

L'autobus se gare finalement devant mon lieu de torture depuis quatre ans. Je passe à travers cette année, et le tout est terminé. Je pourrai enfin aller en gestion de commerce et ouvrir mon propre café. Posseder un endroit où l'on peut relaxer, lire et étudier devant un bon moka à toujours été mon rêve.

-Maggie?!?

-Ah quoi?

Je ne me rappelle même pas comment je suis arrivée à ma case. Alto prend la parole sans me laisser le temps de retrouver mes esprits.

- Dionysos, il est malade. C'est le Dieu du vin, et des partys! Réalises-tu? La St-Jean* c'est genre son invention!

- Tu réalises qu'il est juste un mythe eh?

La vie, la mort || mythologie grecque [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant