Comptine mortelle

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Il était une fois un Chat noir malchanceux.

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Il faisait nuit noire, une nuit angoissante de secrets et tourments, comme si Paris avait revêtu un manteau d'obscurité. Pourtant, fendant la noirceur et l'amertume, il y avait deux justiciers masqués qui essayait de préserver le peu de sérénité qu'il restait au monde.

Chat Noir haletait, Ladybug restait en retrait. Il la protégeait, c'était évident. Il prenait les coups à sa place, même si son corps tombait en lambeaux.

— Chat Noir, je t'en supplie, arrête ! hurlait-elle, les larmes embuant ses jolis yeux bleus. Tu n'es pas assez fort pour le faire tout seul ...

Il ne lui accorda à peine un regard, à peine un sourire. Il restait indéniablement concentré sur le combat qui se déroulait dans une des nombreuses ruelles de Paris. C'était peut-être l'ennemi le plus puissant qu'ils avaient eut à combattre. C'était aussi bien peut-être la fin pour eux, pour leur histoire, leur aventure.

Bip bip. C'était bientôt la conclusion de toute cette mascarade.

Il prenait conscience de son amour pour elle, au fur et à mesure qu'il se sentait périr. Mais il tiendrait bon. Jusqu'au bout. Jusqu'à la fin.

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Le Chat était tombé amoureux d'une coccinelle.

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Lorsqu'il l'avait vu la première fois, il l'avait su, oh oui. Il avait su qu'elle aurait un impact dangereux sur sa vie. Et il était tombé la tête la première dans ce piège éphémère. Il avait fermé les yeux, et s'était jeté dans le vide, dans l'hérésie que procurait ses amers sentiments.

Il était tombé bien bas, mais il ne s'était rien brisé, au contraire. Il en ressortait grandi, mature, et surtout – surtout – transi.

Il était tombé amoureux, certes, mais n'était-ce pas la plus douce et décadente des chutes ?

Elle était parfaite à ses yeux, malgré ses millions de défauts évidents. Il avait appris à aimer toutes les facettes de son caractère complexe. Elle était douce et protectrice, mais elle pouvait se montrer très froide – et même quelquefois méchante. Parfois, elle se plongeait dans ses pensées et Chat Noir se prenait à la regarder longuement, se demandant quelles sensations il ressentirait s'il pouvait effleurer les moindres parcelles de son corps de porcelaine du bout de ses lèvres.

Il en était fou, c'était le mot. Fou. Il pensait à elle, même quand les circonstances en décidaient autrement. Ces rêves étaient parsemés de petites coccinelles et de paillettes, de magie et d'amour. C'était niais, mais c'était ça l'amour, non ? Être niais le temps d'un instant, laisser à découvert les plaies de son cœur, en sachant pertinemment qu'on n'en sortirait pas vainqueur.

Car s'il y a bien une chose que le héros s'était rendu compte, c'était que ses chances avec la jolie Ladybug était aussi haute que le niveau de ses jeux mots.

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Bien que la Coccinelle soit flattée, elle ne pouvait pas lui retourner ses sentiments.

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Une fois, sa lady s'était confiée à lui, alors qu'elle était prise d'une grande réflexion.

— Je me sens vide sans lui. Tout le temps. Je pense à ça, à lui. Ce vide à l'intérieur. Je me dis que si je pouvais me sonder en profondeur, m'ouvrir la tête et le cœur et voir dedans, je ne verrais rien. Rien. Du vent, un désert, un champ de glace ou rien ne bouge, lui avait-elle dit.

Miraculous Ladybug - Recueils d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant