Chapitre 7 :

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- « Bien, mes chers enfants, votre camarade traîne, dîtes moi. » Monsieur Smith se racla la gorge, sa voix rauque était légèrement enrouée.

- « Oui, s'enquit aussitôt Alden, c'est dans son habitude de traîner, excusez le m'sieur. »

- « Je l'excuse, je l'excuse. »

December et Alden, étaient assis sur deux sièges confortables en cuir blanc. Ceux-là, opposaient le bureau du principal de l'université. Il était penché sur la table, les coudes appuyés sur son sous-main de mauvais goût. Il les fixait avec patience, néanmoins, quelques gouttes de sueurs venaient perler son front mat. December laissait son regard parcourir les murs de la pièce. Celle-ci semblait avoir été rénovée il y a peu, car sur un mur, quelques traces de papier peint fraîchement décollé se devinaient sous la peinture jaune pâle. L'horloge affichait sept heures moins le quart. Les cours débutaient dans quinze minutes et il lui restait encore son sac à aller chercher dans sa chambre. Elle tapait du pied avec sa creepers, anxieuse. Alden lui jeta un petit coup d'œil inquiet, ce à quoi elle répondit, par un petit sourire pincé, de toute évidence, forcé, ainsi qu'exagéré.

Ray entra précipitamment, l'air désorienté. December étouffa un ricanement moqueur à son égard, ce à quoi il répondit par un simple soupir agacé.

- « Bienvenue Monsieur Woak, lança le principal, sarcastique. Asseyez-vous je vous prie. » December ne put s'empêcher de réagir automatiquement, à la mention du mot « vous ».

Il y avait quatre fauteuils qui se situaient face au bureau de Monsieur Smith. La jeune fille, s'était tout naturellement placée aux côtés d'Alden, qui tenait déjà compagnie au principal, quand elle les avait rejoints, après « l'incident des toilettes ». Ray, le jeune brun s'exécuta, mal à l'aise.

- « Ray Woak, votre comportement intolérable est passible d'exclusion définitive. Le saviez-vous ? »

- « J'en suis conscient. », affirma-t-il, l'air de rien.

- « Vous avez délibérément frappé votre camarade, en toute connaissance de cause, si je puis résumer ainsi ? »

- « Oui Monsieur. »

- « Mademoiselle Brythe, j'imagine que vous avez le même avis que votre camarade, quand à votre propre attitude ? », demanda Monsieur Smith, un intérêt prononcé perçait sa voix.

- « Evidemment. », affirma-t-elle, comme si cela était l'évidence même.

- « Evidemment, répéta-il dans un hoquet d'hilarité, avant de se reprendre et de poursuivre. C'est mon premier avertissement à votre égard. Ne prévoyez rien le soir, pendant une semaine. Je vous trouverais bien des travaux d'intérêts généraux à effectuer. »

Les yeux exorbités d'Alden, trahissaient le caractère si calme et puéril, dont il avait pu faire preuve précédemment. « C'est aberrant, pensa-il révolté, je n'ai rien fait comparé à... Et puis merde. La liberté d'expression, ça leur dit quelque chose ou bien ?... » Néanmoins, il n'osa pas ouvertement protester, il avait une certaine fierté.

- « Quel est votre premier cours ?, demanda Monsieur Smith, tentant probablement de détendre l'atmosphère, qui était manifestement, plus tendue que nécessaire.

- « Littérature anglaise, répondirent Ray et Alden, en une parfaite synchronisation. Ils se regardèrent, par la suite, cela suffit à les faire sourire automatiquement ; ils en oublièrent presque les heures supplémentaires qu'ils devront effectuer. Ray se retourna ensuite, nonchalamment, vers December, qui, tapait nerveusement avec force et rythme avec ses chaussures à plateforme –chose qu'elle faisait lorsque la nervosité l'emportait.

Remember DecemberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant