Chapitre 4 :

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December rentra précipitamment. Elle bouscula un garçon. Non. Ce n'était pas n'importe qui. C'était Alexis. Oh. Après tout, peu importe. Elle s'excusa à peine, se ruant aussitôt dans le couloir principal, celui qu'elle avait emprunté précédemment pour se rendre au discours de bienvenue des premières années. Elle arriva devant les toilettes. Cette fois, la porte marquée « Femmes », se déverrouilla aussitôt, laissant une fraîche odeur de lavande, l'assaillir de toute part. Elle détestait la lavande. Ce n'était pas bien grave, elle allait remédier à ça. La jeune fille s'arrêta devant un miroir qui opposait la cabine dans laquelle elle comptait se diriger. Sa peau était plus pâle encore qu'à l'accoutumée, ses fins doigts, tremblaient, tandis qu'elle fouillait dans son paquet de cigarettes. Il ne lui en restait pas tant que ça, elle allait devoir faire des courses en ville bientôt. Elle entra, verrouilla la porte, et s'assis sur la cuvette fermée des w.-c. Elle se mis à fumer. La jeune femme, au ravissant prénom : celui du mois le plus sombre et le plus froid de l'année, se saisit simplement de son portable. Elle caressait l'écran de ses doigts, le laissant glisser sur sa liste de contacts. Elle s'arrêta sur le nom de Cade, son jeune frère. Non, non. Il valait mieux ne pas l'inquiéter dès le premier jour. La jeune femme chercha ensuite dans sa série d'appels fréquents. En tête de liste : Lana, l'indétrônable. December tremblait, elle hésita longtemps, avant d'avoir le cran d'appeler. Le « Bip » habituel retentit dans ses oreilles. Son cœur tapait violemment contre sa poitrine. Elle avait l'insupportable impression, qu'il creusait une brèche, qui s'ouvrait sans cesse un peu plus profondément en sa chair, prête à laisser son âme s'échapper sans opposer la moindre résistance. Lana décrocha, le rythme s'intensifiait.

- « Allô ? »

- « Allô. »

- « December, ça va ? »

- « Non. »

Un silence, se fit à l'autre bout du fil, quand il devint trop pesant, Lana le rompit.

- « Tu t'es encore fait détester par quelqu'un ? »

- « Oui. » Elle parvenait à ne mettre aucune conviction dans sa voix, alors que la tension était pourtant palpable, c'était bluffant.

Son « amie » soupira.

- « Ma pauvre December. Je te l'avais bien dit. Pourquoi tu ne prends jamais la peine de m'écouter ? Tu aurais dû rester avec moi, car qui es-tu si je ne suis pas là pour rattraper toute les atrocités que tu sèmes ? Rien. Tu n'es rien sans moi. Tu te rends compte au moins, que c'est demain la rentrée ? Tu t'es fait virée, c'est ça ? Alors que les cours n'ont même pas encore commencés. Tu as encore souillé quelqu'un, tu as brisé qui cette fois, dis-moi ? Une élève ou un professeur ? Les deux à la fois peut-être. Ma pauvre, tu es pitoyable, tu me dégoutes tellement. Pauvre folle dangereuse. Tu es un déchet, un pauvre déchet pourrissant, sans aucune utilité propre à la nature humaine. »

- « Comme toi chérie, on partage notre inutilité et notre saloperie, au moins. » Ses yeux s'embuèrent d'une marée de larmes salées, tandis qu'elle serrait compulsivement les poings, sentant ses ongles s'enfoncer profondément da la paume de sa main.

- « C'est tout ce que tu voulais me dire, December ? »

- « Non. »

- « Alors Vas-y, lances-toi, ne sois pas timide. Mais bien-sûr que tu ne l'es pas, tu es juste associable au possible. »

- « Ta gueule. »

- « C'est tout ? » Lana semblait en réclamer encore.

- « Meurt, crève, lentement et aussi douloureusement que possible. »

Remember DecemberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant