« Saphir : Le luxe » [CORRECTION]

Nº05

– LA VIDA LOCA TOUS LES JOURS PREND FORME –

À peine arrivées, c'était déjà un délire. Un gros délire dirais-je même. Le vol que nous avons pris a été direct, trois heures nous ont suffit pour accéder au soleil d'Espagne. Et autant vous dire direct que la température la plus basse était de vingt-huit degrés celsius.

En ce qui concerne les activités, la première a été le jet-ski.

"J'vous préviens," commence Chanee l'air on ne peut plus déterminé, "on va dans un endroit où ils parlent français, casse la tête votre Espagnol h-24 là !," et à ces mots, je lève immédiatement la tête de mon sac de plage.

"Mais big lol !," je m'exclame en pouffant de rire et Zara me suit. "Elle est pas un peu flé-gon elle ?," je demande faussement à mes copines pendant que Kerrie prend le relais.

"T'es en Espagne où à Créteil là cousine ?," elle demande et je ne peux m'empêcher de la tchecker.

"Vas-y laisse-là !," je dis et on éclate de rire.

L'ironie du sort a fait que finalement, Chanee a eu raison de nous. Nul ne sait d'où elle tient son pouvoir de persuasion mais une chose est sûre, ce n'est pas aujourd'hui que j'allais apprendre l'espagnol à mes copines ! Sous les menaces de Miss-je-refuse-categorisquement-de-faire-un-effort-en-parlant-la-langue-du-pays-dans-lequel-je-me-trouve, on a été contrainte de nous rendre dans un centre d'activités aquatiques dédié aux touristes, où les moniteurs parlaient aussi bien français qu'anglais.

"Chanee j'sais pas c'qui m'retient de pas t'faire goûter ma chaussure," je dis d'un air amère pendant qu'on attend désespérément dans la file d'attente, sous un soleil de plomb.

"Moi c'est mieux j'parle pas," ajoute Dylanie, plus agacée encore, "je risque fort de regretter."

La principale concernée n'a même pas un peu ouvert sa bouche, et heureusement pour elle parce que si elle avait voulu répondre ça allait être nos mains dans sa gueule aller/retour.

Après trois bons gros quart d'heure est enfin venu notre tour. Le gérant de l'activité, qui se prénommait Raúl, nous avait annoncé qu'il allait falloir faire des binômes par jet-ski dû à une surabondance de clients.

Ma foi, jusque là il n'y'avait pas de problèmes, mais après grande réflexion, nous étions cinq. Ce qui signifierait dire que l'une d'entre nous allait se retrouver seule, ou du moins avec un inconnu...

Et les problèmes ont commencé... Raúl a commencé à faire les binômes lui-même même, sans nous consulter, évidemment. Il a eu l'idée du siècle : celle de nous fusionner notre groupe avec un autre, également composé de cinq personnes. Par chance ils étaient français, par malheur, c'était des garçons ! De vrais nous au masculin. D'après les instructions de Raúl, sur chaque jet allait se retrouver une fille et un garçon.

Comment vous dire qu'on ne faisait même plus un peu les malines ? A ça ! À Paris, c'est vacances s'étaient présentés comme allant être la "chasse à l'homme" d'après Miss Chanee et sa grosse bouche, mais maintenant qu'on les avaient en face de nous les hommes, ce n'était plus l'même délire ! Ah ça...

On se regardait littéralement toutes dans le blanc des yeux, à croire que c'était un truc de fou. Le truc, c'est qu'on était pas émotionnellement prêtes, et surtout Zara.. Alors elle, elle était toute blanche !