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Chapitre 6

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Ruby

J'eus suffisamment le temps pour reprendre mes esprits avant d'arriver dans ma chambre. Ce qui m'agaçait le plus était que Jace pensait qu'il avait le droit de me traiter comme une moins que rien dès que l'envie lui prenait. Son regard et ses propos m'avaient plus que dégoûtés et j'espérais réellement qu'il avait été voir l'administration pour effectuer un changement de colocataire.

« C'est vraiment le plus gros des cons j'te jure ! hurla ma cousine, à peine entrées dans ma chambre. »

Ne sachant de qui elle parlait entre Pierre et Jace, je n'osais trop répondre.

« Me traiter de divertissement comme si j'étais à sa disponibilité et comme s'il pouvait nous regarder aussi salement, quel con ! »

Ah, Pierre...

« Non, mais oui, lui répondis-je, n'importe quoi, je ne sais vraiment pas ce qui leur passe par la tête à ce genre de personnes, vraiment...

— Mais tu avais déjà vu ce pervers ?

— Oui, enfin rapidement, hier. »

Elle était sur le point de me répondre lorsque le décor de la chambre l'engloutit.

« C'est hyper mignon ici ! s'exclama-t-elle. J'imagine que le côté gauche est ton côté au vu de la déco, mais tu m'avais pas dit que tu as une coloc ! Je peux la rencontrer ? Elle est sympa ? »

J'expirai alors bruyamment en fermant les yeux avant de la regarder désespérément.

« Je n'ai pas une coloc, mais un colocataire... »

En état de choc, elle ouvrit grand la bouche tout en écarquillant les yeux. Après être restée paralysée pendant plusieurs secondes, elle me harcela de questions sur l'identité, le caractère et le physique du garçon.

« C'est le blond tatoué que nous venons de voir.

— Le con qui n'arrêtait pas de te fixer et qui t'a traité de meuf à deux balles là ? s'exclama-t-elle alors.

— Oui.

— Oh mon dieu ! C'est ton colocataire pendant toute une année ? s'exclama-t-elle de nouveau. Mais comment se fait-il que les sexes soient mélangés ?

— Jusqu'à juin oui, enfin il m'a dit qu'il demanderait à changer, mais je ne sais pas s'il a fait sa demande ou pas. Et je ne sais pas, ça ne les dérange pas de mélanger les élèves entre eux ou je-ne-sais-plus-quoi.

— Et d'après ce qui vient de se passer, c'est pas l'amour de ta vie.

— Oh que non, on en est très très loin.

— Eh bien, sourit-elle, fais attention parce qu'il semblerait que quelqu'un ait déjà dit que la haine est souvent la préface de l'amour.

— Tais-toi, secouai-je la tête avant de changer de sujet. Ça te dit de te changer en habits plus confortables histoire de sortir de se balader, déjeuner et faire du shopping ? »

À la vue de son sourire, il n'y avait à priori pas de meilleurs plans possibles. Une dizaine de minutes plus tard, on sortit du bâtiment avec un grand sourire aux lèvres.

Quelques heures plus tard avec plusieurs sacs en plus et un ventre bien rempli après un délicieux dîner près de la Seine, on rentra dans ma chambre, essoufflées. Ce fut avec bonheur que je vis que l'autre n'était pas là. Je m'allongeai alors sur mon lit et fermai les yeux quand elle me secoua violemment.

« Pourquoi tant de violences ? lui demandai-je les sourcils froncés.

— Parce que la soirée n'est pas finie !

— Tu rigoles ? m'exclamai-je. Je suis cre-vée.

— Et si on allait en boîte ?

— Je suis super fatiguée-

— Mais Ruby, réfléchis ! Aujourd'hui est la seule soirée que où tu pourras t'amuser inconditionnellement, sans travail, juste toi et moi. Parce que tu auras beaucoup de travail cette année et tu ne pourras plus t'éclater sans stress comme tu le ferais ce soir. »

Elle n'avait pas tort sur ce point-là. Je l'observai un instant et lui souris. Elle comprit directement le message et sautilla de joie. Alors qu'elle allait me sauter dessus, Jace entra, suivi de Nathan. Les voyant entrer, elle s'arrêta en plein élan, mais s'étant déjà avancée vers moi, elle finit par chuter. Naturellement, j'éclatai de rire à la vue de ma cousine affalée parterre.

« Oh mon dieu, ça va ? continuai-je à rire. »

Elle commença alors à trembler et je commençai à m'inquiéter, n'entendant aucun son de sa part. Alors que je me penchai pour m'assurer qu'elle allait bien, elle se retourna brusquement sur le dos et riait tellement qu'elle n'émettait aucun son. On entendit aussitôt un garçon rire près de nous, nous rappelant alors que nous n'étions pas seules à présent. En tournant la tête vers la source du rire, je vis Nathan dans un état incontrôlable. Cependant, il s'avança tout de même vers ma cousine afin de l'aider à se relever. Je jetai rapidement un regard vers Jace et vis qu'il ne riait pas, même si j'aperçus tout de même un petit sourire au coin de ses lèvres. Sa posture demeurait nonobstant peu accueillante, l'aidant à maintenir une certaine distance avec toutes les personnes qu'il croisait.

Après quelques échanges avec Nathan tandis que Jace était sur son téléphone, installé sur son lit, nous sortîmes de la chambre afin de se préparer dans la salle de bain. Après une douche bien rafraîchissante, je me vêtis d'une robe rouge cintrée qui m'arrivait jusqu'à mi-cuisses tandis que ma cousine avait opté pour une robe de cocktail courte bleu marine. En repassant dans ma chambre pour déposer nos habits de la journée et attraper nos pochettes, Nathan ne s'empêcha guère de nous complimenter.

« Bien le merci, lui souris-je sincèrement en cherchant ma pochette. »

Tout était bien calme le temps de quelques secondes jusqu'à que la personne avec qui j'avais le moins envie de converser brisa le silence.

« Tu comptes rentrer vers quelle heure ? me demanda-t-il.

— Je ne sais pas, je verrai, mais je tacherai à ne pas faire trop de bruit en rentrant, lui répondis-je d'un ton froid après l'altercation de ce matin. »

Pensait-il vraiment que j'allais faire comme si de rien n'était après ses propos ?

En trouvant rapidement ma pochette dans une de mes valises, je dis rapidement au revoir à Nathan avant de sortir de toute vitesse, suivie de près par Sinthiya.

« Ça va ? me demanda-t-elle alors que l'on s'éloignait de la chambre.

— Oui oui, c'est juste que ce qui s'est passé ce matin avec Jace ne m'a pas fait hyper plaisir donc je ne m'attendais pas à ce qu'il m'adresse la parole avant un certain temps.

— Je comprends, mais oublie-le parce que l'on va profiter ce soir, me sourit-elle alors en entrelaçant nos bras.

— C'est très vrai, hochai-je la tête en réponse. »

Le Coloc [Publié avec Eden Editions]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant