Amitié ?

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Je dois dire que j'étais surprise. Lorsque Paul me disait que nous allions voir le conseil ( je n'était pas pressée, j'ai toujours eu horreur des assemblées ou des réunions ) je pensais que nous irions directement là-bas. Au lieu de quoi, il m'emmena d'abord dans une chambre. Et pas n'importe quelle chambre. Une chambre immense ! Et quand je dis immense je veux dire au moins 60m² !!! Fort bien décorée, il faut croire que les propriétaires avaient bon goût. Pour faire court, il y avait un lit propre ( et immense soit dit en passant ), une moquette blanche, douce et soyeuse qui me chatouillait les pieds ( j'étais toujours pieds nus puisque je sortait d'une chambre d'hôpital ) Je fus encore plus surprise lorsqu'il me dit
"Ta chambre est derrière cette porte. Ici c'est la mienne"
Incrédule je restai sur place contemplant la chambre. C'était lui qui avait décoré comme ça ? Cela ne lui ressemblait pas. Et puis je n'avais jamais eu une chambre qui fut ne serai-ce que le quart de celle-ci.
Remarquant mon étonnement il ajouta en souriant
"Moi aussi, j'étais aussi surpris que toi en voyant cette chambre. On est pas habitué à ça à l'Institut ! Me lança il moqueur
Je le foudroya du regard. Comment pouvait il comparer cet endroit à l'Institut avec autant de légèreté ? Il l'avait fait exploser ! Notre seule maison ! Enfin plutôt la mienne...
Voyant mon désarroi, mais feignant de ne pas remarquer à ma colère, il continua, moins comique cette fois :
" ta chambre est identique à la mienne. Nous possédons le quartier du 7e monde. Ceux du sixième sont en dessous et de même pour le 5e etc... Viens je vais t'expliquer les différents fonctionnements.
-Nous sommes au dernier étage ? Le questionnai-je ignorant totalement son ordre. Il devait comprendre que je décidai de moi-même.
- Tout à fait ! D'ailleurs si tu veux admirer la vue, nous sommes les mieux placés ! Me répondit il en souriant, surtout que dans le 4e monde, les couchers de soleil sont époustouflants ! Si tu veux je t'en montrerai un après le conseil ?"
Je souris. Il n'avait donc pas oublié les petits moments que nous partagions avant.
Ces souvenirs m'ôtèrent le sourire et je baissa la tête.
" Eh je suis resté le même depuis mon arrivée ici ! Commença-t-il doucement en s'approchant d'un pas. Je suis vraiment désolé si je t'ai fait peur ce matin. Je voulais simplement... Je... je te promets de faire attention à partir de maintenant. Je ne voudrai pas mettre en péril notre amitié termina t il en me prenant la main.
Notre amitié ? Il avait donc enfin tiré un trait sur moi et son soit disant "amour" pour moi ? Alléluia. Cela faisait des semaines que j'essayai de lui faire comprendre que je ne voulais pas commencer quelque chose avec lui et il se bornait à penser que ce serait possible. Il avait sûrement rencontré quelqu'un ici ! Loué soit le ciel si c'était le cas !
" Merci, répondis-je. On devrait leur être se dépêcher si on veut être à l'heure pour le coucher de soleil non ?
- Merde le conseil ! J'avais presque oublié ! Allez viens faut que tu te changes je te ferai visiter après !"
Me changer ? Ah. Bien sûr. Dans ma tenue d'hôpital je n'étais sûrement pas très attrayante. Cela devait être pour ça qu'il nous avait téléportés ici. Je me dépêcha de le suivre puis en voyant ma chambre, je compris que ce n'était pas lui qui avait décoré la sienne. Il ne mentait pas lorsqu'il disait qu'elles étaient identiques.
" Je te laisse choisir une tenue dans le placard. Me dit il. Essaie de prendre quelque chose de neutre et classique. Tu mettras ce que tu veux les autres jours, c'est juste pour aujourd'hui. Sila te pomponnera ensuite.
- Sila ?
-Tu verras ajouta t il un sourire en coin avant de sortir en refermant la porte.

Bon. Si je voulais voir ce coucher de soleil, il fallait faire vite.
J'ouvris le placard sans plus attendre et ( une fois de plus ça commence à être lourd ) je ne pus cacher mon étonnement.
Le placard était vide. Tout à coup un léger vrombissement commença à s'activer et une voix synthétique commença à parler :
"Activation en cours. Bienvenu chère Élue je suis Sila. Veuillez entrer dans le placard.
- Euh... Paul ? Appelai-je
- Vas y entre tu ne crains rien ! Répondit il depuis la chambre d'à côté
-Veuillez entrer dans le placard répéta Sila, avec une pointe d'agacement dans la voix.
À contre coeur, je rentrai dans l'armoire. Les portes se fermèrent automatiquement et un écran se dessina dans le fond du placard.
" Sélectionnez un critère ou un style de vêtements. Ordonna Sila.
J'étais bien tentée par des tenues diverses et variées mais je me résigna bien vite. Je ne connaissais pas le conseil et je devais éviter de me faire trop remarquer.
-Neutre et classique, répondis-je"
Une ribambelle de vêtements s'affichèrent sur l'écran.
"Sélectionnez une tenue," continua Sila
Elle commençait à sérieusement m'agacer cette machine avec sa voix numérique.
Je sélectionnai une jolie chemise noire cintrée avec un pantalon en Jean blanc. Pour ce qui est des chaussures, des bottines feraient l'affaire.
Une fois le tout sélectionné, je m'attendais à ce que l'armoire me sorte les vêtements de la cloison-écran mais il n'en fut rien. Un rideau de poussière blanche farineuse me tomba dessus et avant que j'eus le temps de comprendre ce qui se passait, je me retrouva habillée,coiffée, maquillée.
Je m'attendais à avoir de la poussière dans les cheveux mais il n'en n'était rien.
Un miroir se déploya à la place de l'écran. Wouah. J'étais splendide. La tenue, bien que simple, m'allait parfaitement. Et mes cheveux ! D'habitude tressés, ils étaient à présent lâchés, ondulés, soyeux et brillants.
Sila m'avait également légèrement maquillé : mes lèvres étaient plus foncées et un trait d'eye liner soulignait parfaitement mes yeux. C'était la première fois que je me sentais aussi belle.
Le miroir disparut et les portes s'ouvirent. Paul m'attendait juste derrière.
Moqueur, il me fit une révérence :
" Si mademoiselle veut bien se donner la peine, de m'accompagner, nous sommes attendus au conseil
-C'est un honneur pour moi que d'accompagner un gentleman." lui répondis-je en lui rendant sa révérence
Un fou rire éclata. Lorsque nous nous arrêtâmes de rire, je remarqua qu'il me dévorait des yeux.
"Tu es superbe lâcha-t-il dans un souffle"
Lorsqu'il s'approcha de moi en me prenant la main, je pensais que c'était pour nous téléporter au conseil.
Au lieu de quoi, il m'attira à lui doucement et m'embrassa.
Ce fut un baiser doux et tendre. Tandis qu'il me tenait par la taille, j'avais les mains plaquées contre son torse. Il ne me forçait pas. Au contraire, son étreinte était douce. Nous commençâmes à devenir un peu plus insistants l'un envers l'autre, et nos étreintes s'affermissèrent. Lorsqu'il me plaqua contre le mur délicatement, je revins à la réalité. D'un côté je savais que c'était déraisonnable de ma part que de continuer et que c'était méchant que de jouer ainsi avec lui. Mais le désir était trop fort pour s'arrêter là. Et puis après tout, ne s'était il pas joué de moi lui aussi pendant des mois ?
Le baiser s'était arrêté et Paul me regardait. Lui aussi était splendide. Je n'avait jamais remarqué à quel point il était beau. En le regardant, je compris le sens de son regard. Il me laissait le choix. Continuer ou s'arrêter là ?
D'un coup sec, je l'attira à mon tour contre moi. Il me sourit et m'embrassa à nouveau

l'ÉlueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant