l'Élue

Flashback #2

J'en avais assez de rester dans ma chambre. Ils avaient promis qu'ils reviendraient vite... Sur ma montre Hello Kitty, l'aiguille indiquait 15h37. Et ils étaient descendus à 13h14. J'aurai bien voulu calculer combien de temps cela faisait mais la maîtresse ne nous avait pas encore appris les grandes soustraction comme celles là. Mais je savais que ça faisait beaucoup de minutes. Je soupirai bruyamment. Je commençais à m'ennuyer moi. J'avais dessiné sur toutes les feuilles que Maman m'avait donné et relu plusieurs fois le livre que Papa m'avait apporté. Je commencai à connaître l'histoire par coeur. D'ailleurs elle ressemblait étrangement à ce que je vivais en ce moment. À quelques détails près. Mes parents à moi étaient toujours là et il n'y avait pas de petit garçon qui était comme moi. D'ailleurs d'après moi, personne ne pouvait être comme moi. Je faisais des choses que les enfants de mon école ne savaient pas faire.
Après quelques minutes, je décida de sortir de ma chambre et de descendre dans le salon.
J'entendais des voix. Je reconnus celle de mon père et celle de ma mère. Il y en avait une qui m'était inconnue. Elle était douce, claire et semblait provenir d'une femme :
Depuis les escaliers j'entendis une bribe de conversation :
"... Pas prête ! Je t'en prie Martha elle n'a que 6 ans ! Comment voudrait tu qu'elle comprenne ! Disait la voix de ma mère que j'aimais tant. J'adorais lorsqu'avant de me coucher, elle me chantait une chanson dans une langue que je ne connaissais pas mais qui m'était familière.
- Plus tôt on les habitue, mieux ce sera tu le sais parfaitement Patricia, si on ne les habitue pas tout de suite à s'entendre, se protéger mutuellement, ils ne feront jamais le poids face à l'Institut et au Conseil. Surtout elle. Coupa la voix douce.
Je m'approcha à pas de loup et regardais à présent par l'embrasure de la porte
- Attention à ce que tu dis Martha ! Intervint mon père en se levant. Tu n'arrête pas d'exhiber ton fils et de le montrer comme un prodige, pourtant c'est notre fille que de disputent l'Institut et le Conseil alors à ton avis lequel des deux est le plus fort ?
La dénommée Martha devint crammoisie et sa voix fut beaucoup moins douce lorsqu'elle reprit la parole

- Si mon fils n'est là que pour protéger ta fille John, explique moi pourquoi elle ce qu'elle serait plus forte ? Est tu en train de dire qu'elle y arrivera toute seule ? Dit elle en se levant à son tour, se mesurant à mon père
- Je ne dit pas qu'elle y arrivera toute seule, il l'aidera bien sûr. Mais il ne fera que la seconder.
Voyant que cela ne tarderait pas à dégénérer, ma mère lit fin au débat et proposa que l'on fasse rencontrer les deux enfants.

Je remonta vite dans ma chambre et fit semblant de dormir. Ma mère me "réveilla" et m'emmena dans le salon où un petit garçon de mon âge m'attendait.
Martha se tenait accroupie à côté de lui et avait sa mains posée sur son épaule.
Reprenant sa voix calme elle s'adressa à son fils tout en me regardant en souriant :
"Mon fils, voici Alice, ta nouvelle amie et ta fiancée. Promet moi que tu veilleras à jamais sur elle et elle en fera autant.
Va donc la saluer."

Ma mère qui jusque là me tenait par la main me lâcha tandis que le petit garçon, hésitant, s'avançait vers moi. Il me tendit la main et me dit gentiment
" Salut Alice ! Moi c'est Paul. J'aimerai bien qu'on puisse jouer ensemble et puis, si tu as des problèmes avec des gens, j'irais les taper si tu veux." Me dit il d'un air un peu penaud en baissant la tête.

Le décor changea

Maman me caressait les cheveux et chantai doucement tandis que j'essayais de m'endormir. Même à 14ans, j'adorais quand elle venait me coucher le soir.
Elle ne le faisait plus si souvent, mais lorsqu'elle voyait que je n'allais pas bien, elle venait aussitôt me réconforter même lorsque je faisais semblant d'aller parfaitement bien, elle devinait toujours mon humeur. Mais aujourd'hui elle n'avait pas eu besoin de deviner grand chose puisque j'avais fondu en larmes dès que j'avais posé un pied à la maison.
Je ne cessais de repenser à ce que m'avait dit Paul aujourd'hui