I turned around but, all I saw was a " flat ".

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Le visage de cette jeune inconnue ne cessait de me tourmenter.

 J’avais posé ma valise dans ma nouvelle chambre gigantesque, puis je me suis préparé une tasse de café noir dans ma nouvelle cuisine suréquipée. Oui, à 3 heures du matin. Vous avez quelque chose à y redire ? Je m’étais ensuite tranquillement installée dans mon nouveau salon, sur mon nouveau canapé de cuir noir, en face de ma nouvelle télé gargantuesque. 

Cet appartement était démesuré, mais je n’avais pas vraiment le choix. C’était soit celui-ci, soit un minuscule appartement au centre ville. On ne peut pas dire qu’il y avait beaucoup d’immobilier à vendre ici, donc entre les deux, j’avais très vite fait mon choix.

Je sirotais mon café noir tout en cherchant une couverture des yeux. Il faisait un froid de canard, et je n’avais toujours pas installé le chauffage. Je fus très vite déçue de ne voir aucune dans mon champ de mire. Tant pis. L’une de mes plus grandes qualités c’est de toujours choisir la plus simple option, j’étais plutôt une fainéante de première classe.

Je grelottais de plus en plus, et j’avais terminé ma tasse de café. Je ne pouvais pas me résigner à dormir. D’une, je pense que je risquerais bien de mourir par un froid pareil si je m’endors, et de deux, je n’avais pas l’âme à dormir.

Je restais donc assise. Je me perdais dans mon flot d’idées, de souvenirs, de visages…  Je pensais, je planifiais, je discutais, je concluais, je remettais en cause, je méditais de nouveau, puis je me perdais.  Toutes les questions y sont passées, mais nulle n’avait eu droit à une réponse. Toutes s’étaient battues dans ma tête, mais nulle n’avait gagné. Toutes avaient essayé de me faire réagir, mais nulle n’avait réussi.

Je soupirai bruyamment pour la énième fois aujourd’hui, puis me tournai vers la fenêtre.

Le soleil commençait faiblement à filtrer depuis la brume qui recouvrait la ville. Etrange. Je pensais que les villes anglaises n’étaient pas des villes matinales, et que se réveiller grâce au soleil n’était qu’un souhait pour les habitants de cette contrée brumeuse et triste. Je vérifiais l’heure sur mon téléphone, et fut choquée par ce que j’y lu. Il était déjà onze heures passé. Haleluyah !  Cette journée s’annonçait vraiment merveilleuse.

Je posai mon téléphone sur ma table basse, puis me dirigeai vers ma cuisine et mis la tasse dans l’évier. C’était une cuisine américaine, ce qui veut dire, chers incultes, une cuisine ouverte. Mon plan de travail était fait avec du marbre noir, comme celui du sol que j’avais remarqué en bas. Les placards et tiroirs étaient d’un rouge éclatant. De quoi rendre la vie à ma personne délabrée. Les appareils étaient tous encastrés, et j’avais à peu près tout ce dont j’avais besoin dans les tiroirs. Un travail de moins à faire.

Je quittais la cuisine avec une once de joie qu’éprouvaient les fainéants à la vue d’une tâche de faite qui ne leur ferait pas gaspiller de l’énergie. Mais la joie était plutôt un grand mot pour moi…

Toujours rêveuse, je me dirigeais vers ma chambre qui était en face de la cuisine, tout en passant par mon salon. Je pensais que j’aimais bien l’agencement de cet appartement : tout ouvert.  Je pénétrais dans la pièce, et l’observai pour la sixième fois  dans moins de deux mois. 

Elle était d’une couleur que je voulais relaxante : un beige très doux. Pas de posters sur les murs, ni le drapeau du Royaume-Uni. Les murs étaient vides, à l’image de mon cœur. Mon lit de deux places était positionné au centre avec une couette et des oreillers blancs avec des fleurs, précisément des camélias rouges. J’aimais ces fleurs à la folie.  Elles étaient discrètes : Jolies mais sans odeur.

 A droite de la porte, j’avais mis un petit sofa très confortable et doux, et j’avais positionné une bibliothèque qui recouvrait tout l’espace au dessus du sofa : J’aimais beaucoup lire.

A Gauche de la porte, il y avait mon bureau. Un grand bureau très simple, avec dessus mes livres, quelques feuilles, des stylos et mon ordinateur portable. Je m’assis dans la chaise roulante qui était devant ce dernier  après l’avoir tiré hors de l’espace au-dessous du bureau où elle entrait facilement. Je la fis tournoyer autour d’elle-même pour fixer mon lit. J’avais une grande fenêtre au-dessus, avec des rideaux crème.

Des deux côtés de la pièce, il y avait une porte. Celle de droite était une salle de bain avec  toilettes, douche, lavabo double et miroir au-dessus.  Une petite armoire ouverte avec trois étagères était à côté de la douche. J’assume que c’est pour y mettre mes ustensiles de douche. J’y mettrais aussi mes serviettes, ce serait pratique non ?

La porte de gauche quant à elle était un bijou dont toutes les filles rêveraient, mais certainement pas moi puisque ça ne me dit rien. C’était un grand dressing. Voilà, c’est tout. Un dressing avec plein de placards, de tiroirs, de blabla par-ci par-là, mais pour moi ça restait un dressing.  J’y avais déjà mis la plupart de mes vêtements, chaussures, etc.… lors de mes précédentes visites.

 J’ouvris ma valise, puis sortis tous mes vêtements qui y étaient. Je commençais à les organiser puis les transporter jusqu’à mon dressing. Ceci fait, je rangeai ma valise dans le plus haut espace du dressing, et me mis en quête de rassembler mes habits pour une douche.

Je tournai l’eau jusqu’à trouver la bonne température puis je m’y engouffrai. J’utilisai mon shampoing à la lavande, et mon gel douche au café du brésil. C’étaient mes préférés, et j’en avais acheté un stock de peur de ne pas les trouver ici.

Je m’enroulai dans une serviette, et la frictionnai contre mon corps. J’enfilai un autre de mes jeans avec un pull blanc. Je sortis de ma salle de bain, puis mis de nouvelles boucles d’oreilles, une bague que j’aimais par-dessus tout, et ma montre dorée. Je mis mes bottes blanches, mon bonnet, et je cherchai mes clés.

Trouvés, je les jette dans mon sac avec mon téléphone et quelques billets d’argent.  J’enfilai mon manteau noir, puis sortit de mon appartement.

Ma montre indiquait qu’il était déjà treize heures. J’eus soudain une question très sérieuse qui me tourmenta : devrais-je prendre un petit-déjeuner ou un déjeuner ?

Ne laisse pas mon souvenir te hanter.Where stories live. Discover now