My Only Reason To Be

Chapter Two

Les biscuits secs roulaient dans ma bouche, pourvus d'une saveur écœurante. Mais je les mangeait. Pour son bien, même si ce bébé n'était pas voulu, je le devait, pour lui.

-Ezra?

Je sursaute et croise le regard anxieux d'Adams qui déposa, avec hésitation, sa main sur mon épaule.

-Il serait temps d'aller au salon..

Aussitôt, une boule se forma au creux de mon estomac et mon esprit n'était qu'inquiétude. Mon frère entrelaça nos doigts et me tira délicatement vers le salon où j'eu un blocage complet en sentant tous les yeux se retourner vers moi.

Et plus particulièrement ses yeux. Remplis de haine..

-Ezra ma chérie! S'exclama ma mère avec un sourire faux. Tellement faux.

-Nous sommes heureux de te rencontrer, me sourit par la suite une belle femme aux yeux bruns pétillants que j'identifie tout de suite comme étant la mère de Zayn. Je suis Patricia mais tu peux m'appeler Tricia et voici mon mari Yaser, mes filles Nadia et Rayah et comme tu le sais déjà, mon fils Zayn.

J'hoche lentement la tête, déstabilisée par le regard meurtrier que venait de m'envoyer Nadia et le regard doux de Rayah. Comment pouvaient-elles êtres sœurs mais être à la fois si différentes?

Patricia retourna s'assoir et croisa ses jambes. Je me sentais mal à l'aise, debout, au milieu du salon.

-Ezra, tu devrais peut-être t'assoir, murmura lentement Elias en me cédant sa place à côté de Zayn.

Je mâchonne ma lèvre inférieure d'un mouvement nerveux et prends sa place avec hésitation non sans l'avoir remercier d'un court signe de tête.

-Alors voilà ce que je propose pour le mariage et votre future vie..

J'aurais bien aimé écouter mais j'avais pas l'esprit à ça et je sentais, pour mon plus grand malheur, mon maigre petit déjeuner monter dans ma gorge.

Zayn me jeta un coup d'œil en biais et quand son regard rencontra le mien, s'en fut trop pour moi.

-Excusez-moi, marmonnai-je en me levant à la volée du canapé sous les regards ahuris des autres.

Je me précipite vers l'escalier central et change de trajectoire vers la salle de bain où les petits biscuits secs ne furent qu'un maigre souvenir. Après avoir rejeter tout ce que je pouvais, je me roule en boule au sol. Le carrelage froid me fis un bien fou.

Et rapidement, quelques larmes s'échappèrent de mes paupières à demi closes. Ma vie allait mal, tout allait mal! Et tout ça depuis que j'avais découvert cette fichue grossesse..

FLASH BACK

C'était un vendredi. Le soleil venait tout juste de se coucher et j'étais déjà au lit. Je me sentais mal. La salle de bain avait été mon seul refuge de la journée et je savais maintenant que mon plafond comptait en tout dix dalles blanches de porcelaine.

J'avais passé cette fichue journée à vomir et avais eu droit aux regards inquiets de la part de mes frères toute le journée. Ils s'inquiétaient pour moi et avaient même appelé un médecin, réaction exagérée selon moi.

Une nuit de sommeil et tout irait bien.

Quelques coups furent portés à ma porte et sous ma permission, une femme rentra dans ma chambre.

-Bonsoir Mlle, je suis le docteur Owens. Je désire juste t'examiner, cela te conviens ou non?

J'hoche la tête en soupirant et la laissa me poser toutes sortes de questions divers et m'examiner de haut en bas. Elle finit par me demander de soulever mon chandail et palpa doucement mon abdomen, m'envoyant par décharges électriques de la douleur.

Je gémis et elle cessa immédiatement tout mouvement.

-Humm.. Ce n'est pas normal, marmonna-t-elle en écrivant rapidement quelque chose sur un carnet.

Elle fouilla par la suite dans sa mallette et me tandis un objet qui sembla refroidir l'ambiance dans la pièce d'au moins vingts degrés.

-Vous.. Vous.. Croyez que je suis.. Je butais sur mes mots, incapable d'achever ma phrase.

-Je crois que vous portez la vie Mlle, murmura-t-elle d'une voix douce pourvue d'une once de pitié qui me fis monter les larmes aux yeux sous l'émotion.

-C'est.. C'est impossible docteur.. Sanglotai-je.

-Vous en êtes certaine.

"Non."

Je pleurais maintenant à chaudes larmes et elle me prit délicatement la main, déposant de ce fait le test dans ma main.

-Ça ne coûte rien d'essayer..

J'hoche lentement la tête et me lève sur mes jambes à peine stables pour me diriger vers la salle de bain adjacente à ma chambre.

FIN DU FLASH BACK

Positif. Voilà ce qu'il m'avait révélé pour mon plus grand malheur et celui de mes parents qui n'ont pas du tout digéré la nouvelle.

FLASH BACK

Cela faisait presque douze heures d'affilé que je fixais ce test. Il me semblait irréel, comme si il ne m'appartenait pas.

Je ferme les yeux comme dernier recours et décide de descendre pour le déjeuner familial à l'aurore. Mon père était comme toujours au bout de la table, un journal dans une main et un café dans l'autre, l'air sévère, ma mère était aux fourneaux en train de faire cuire des œufs tandis que mes frères mangeaient de tout. Rien de trop anormal. Avec chance ils ne s'apercevrons de rien.

Je m'avance en silence et me glisse comme si de rien n'était en face d'Elias. Ce dernier releva la tête aussitôt mes fesses posés sur la chaise et fronça les sourcils.

-Mauvaise nuit, petite sœur?

J'opine plutôt que raconter un misérable mensonge et me tourne vers ma mère. Celle-ci ce pencha devant moi, glissa une assiette remplie d'oeufs brouillés et de fruits frais, en laissant une vague de parfum au jasmin sous mon nez. Ses boucles chocolat rebondissaient à chaque mouvement.

Elle me lança un regard par-dessus son épaule une fois rendue devant la cuisinière et fronça doucement ses sourcils fins.

-Je dirais plutôt mauvaise semaine, s'exclama-t-elle. Repose-toi aujourd'hui. Tu en as besoin.

Je soupire et me mis à trembler s'en que je ne m'en aperçoive. J'étais nerveuse. Nerveuse qu'ils voient que j'étais différente.

-Tu as quelque chose à dire jeune fille? S'éleva la voix sévère et grave de mon père, Farid, qui n'avait ouvert la bouche d'ici là.

Et tout bascula..

-N.. Non.. Bégayai-je.

-Ezralia, tu parles tout de suite, qu'as-tu fais?

Une larme. Puis deux. Je baisse la tête sur mes cuisses et sentis tout d'un coup une pression sur ma main. Adams. Je m'accrochai à lui telle une bouée de sauvetage et lève lentement mes yeux pour rencontrer ceux de mon père.

D'un noir ébène.

-J'ai.. J'ai quelque chose à annoncer en effet..

Mon père déposa son journal sur la table en un claquement sec et ma mère vint nous rejoindre, soucieuse comme la bonne femme qu'elle était.

Avant d'apprendre la nouvelle.

-Je..je..

-Tu es quoi Ezra? Me questionna ma mère en pinçant les lèvres.

-Je suis enceinte..

Un silence glacial accueillit mon annonce.

Puis un cris, et un verre cassé.

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