Maman, tu m'aimes ?

Chapitre 15 : Toute premiere foi

" L'Amour est cette merveilleuse chance qu'un autre vous aime encore , quand vous ne pouvez plus vous aimer vous même . "

Jean Guéhenno

     La vie prenait un tout autre tournant . Je pouvais enfin toucher du bout de mes doigts le bonheur d'aimer quelqu'un et de goûter , du bout de mes lèvres le délice de sentir qu'une personne vous aime lors d'un simple baiser . Maxime ... Son nom était encré dans ma tête , mes pensés et dans mon coeur tout entier . Chaque matin qui se levait me rappelait la chance que j'avais de l'avoir pour moi seule .  Inconsciemment , une partie de moi rêvait toujours en silence de son visage . J'étais emportais dans une vague d'insouciance . Il occupait toutes mes journées et volait à lui seul tout le restant de mes nuits . L'amour m'aveuglais et semblait m'anesthésier de toutes mes souffrances . L'amour était avec moi chaque seconde et me protégeait de tout .

La semaine de cour s'acheva sans l'ombre d'un problème , si ce n'est que la mère de Maxime fut internée à l'hôpital pour facilité ses soins médicaux .  Il n'avait pas l'habitude de la voir partir , il se sentait donc terriblement seul . Je passais alors beaucoup de temps avec lui pour tenter de combler son absence .  Je ne savais pas ce qu'était une complicité partagée avec une mère . Mais j'imaginais facilement que cela devait être douloureux d'être séparé de celle qui nous a donné la vie . Maxime se préoccupait beaucoup de l'état de sa mère ... Il est vrai que depuis quelques temps sa maladie affaiblissait sa santé . J'aimais me sentir utile et présente pour lui surtout durant cette période difficile . Je partageais sa douleur et voulais l'apaiser . J'allais jusqu'à dormir au téléphone avec lui tant j'avais peur de le laisser , livré à lui même . Je contais tenir ma promesse , il ne serait plus jamais seul . Son sourire était la récompense de tout mes efforts .
Le vendredi soir , il me proposa d'aller manger dehors et de dormir chez lui . Évidemment  j'acceptai tout de suite , j'étais aux anges , c'était notre premier vrai rendez vous galant .

Mais je songeais vivement à notre première nuit à deux  ... Il fallait se rendre à l'évidence notre amour finirait un jour par se ... " concrétiser " . Mais je ne me pensais pas prêtes à dévoiler cette partie de moi même . J'appréhendais la douleur , j'avais peur de perdre ma virginité ... Est ce que j'avais raison de l'offrir à ce garçon là ? Qu'est ce qu'il adviendra de nous après ? Est ce que les gens me verraient différemment ... ? Je redoutais tellement le regard des autres ... J'avais l'impression qu'une foi l'acte accomplie , il serait gravé en moi au point que cela pouvait se lire sur mon front . J'avais peur de perdre ma valeur , ma fierté et de devoir me terrer ensuite dans une honte infinie ... Mais comment expliquer cela à un garçon qui semblait ignorer toute pudeur . J'étais comme la plus part des filles , mal alaise avec mes nouvelles formes  , mon nouveau corps . Je le haïssais et aurait adoré garder mon corps de petite fille , rectiligne qui n'attirait aucun regard , dans lequel je le sentais mieux ... Les complexes me faisaient souffrir , parfois même j'en pleurais . Toutes les adolescentes se sont déjà effondrées devant leur miroir espérant changer de corps , perdre quelques kilos , ou même franchir les limites de la perfection . Hélas ,  nous avons toutes du nous rendre à l'évidence , notre apparence ne changerait jamais et il fallait s'en accommoder du mieux possible ...
Mais comment dévoiler à nu nos formes que l'on détestes plus que tout ? Oui ... j'avais honte , honte que Maxime voit mon corps . J'avais peur qu'il voit les défauts que je ne supportaient pas chez moi . Comment imaginer qu'il aime ce que je détestais ... La pudeur était tout ce qu'il me restait de mon innocence enfantine . Et je ne savais comment m'en défaire . Ni même comment j'allais traverser cette épreuve qui me semblait alors infranchissable .
"Faire l'amour " était encore pour moi une idée nouvelle et étrangère à la foi . J'espérais que cela ce passerait bien avec Maxime et qu'il comprendrait mes inquiétudes .

Il m'emmena dans un petit restaurant non loin du parc que l'on aimait tant . Nous étions entouré d'un somptueux décor à l'image de notre couple . Le romantisme était au rendez vous . Tout se déroulait à merveille , je ne pouvais espérer meilleure soirée . Nous parlions avec franchise , sincérité et simplicité . Les silences étaient rares et brefs mais toujours pleins de vérité et d'amour . Après un copieux repas nous quittions le restaurent et rentrions chez lui .

Il vivait dans un appartement exigu mais fonctionnel . Il y avait une pièce partagée entre salon , salle à manger et cuisine . Au fond d'un couloir lumineux deux petites chambres . Celle de droite était celle de sa mère , celle de gauche était la sienne . Avant d'entrer dans sa chambre ,  il me demanda si je souhaitais faire chambre à part . J'étais agréablement surprise qu'il respecte mon intimité . Je lui répondus alors
que cela ne me dérangeais pas que nous partagions le même lit . Apres tout je lui faisait confiance , et il ne m'arrivait que rarement de dormir seule dans mon lit . Cela me rassurai de l'avoir à mes côtés . J'allais donc me changer dans la salle de bain et le rejoint dans la chambre . Il était déjà au lit .
Il me regardait tendrement :
- " Alors tu viens ? "
Je restais un cour instant au seuil de la porte et m'approchais timidement du lit . Il me laissa une place , je poussai les draps et me glissais délicatement . Il se tourna vers moi et me chuchota :
- " Tu es magnifique tu sais ? "
Je ne répondu pas et le regardais intensément .

Le silence s'éleva , il regarda ma bouche et m'embrassa , encore et encore . Inlassablement il m'embrassait . Le rêve , la langue , le coeur et la lenteur rendaient nos baisers de plus en plus passionnés . L'atmosphère se réchauffa . Les caresses et les gestes tendres s'entremêlaient comme une évidence . Il détacha mes cheveux et passa ses mains dans mon coup . Son souffle chaud dans ma nuque éveillait en moi le désir . Désir , qui grandissait en même temps que ma pudeur s'effaçait . Avec sensualité , il me débarrassa délicatement de mes vêtements et bientôt nous étions nu , livré l'un à l'autre . Nue comme au temps jadis d'Aden et Ève . Il bravait les deux montagnes aux merveilles qui surmontaient ma poitrine . Mon corps tout entier frissonnait sous ses doigts agiles . Du bien qu'il me procurait il me prouvait son amour . Il baisait mon corps de toutes parts , aux draps je m'accrochais . Je perdais tout contrôle de moi même , il approchait du fruit de la passion . Savoureuse et jouissante douleur . Il traçait toutes les courbes de mon corps de ses mains et me découvrait sous un tout autre angle .
La chaleur s'élevait dans la pièce , nous nous abandonnions l'un à l'autre . Nos mains étaient liées . Nos coeur s'emballaient , le rythme s'accéléra . La passion enflammait nos lèvres jusqu'à nous en brûler la peau . Nous nous touchions si près , si fort que nous ne faisions bientôt plus qu'un . J'appuyais de plus en plus mes intrépides caresses pour lui prouver mon attirance . Il aimait la femme fatale que je devenais . Une douce frénésie nous animait .
Et là , à cet instant précis , nos deux corps ne formaient plus qu'un seul être , unie par un amour sans faille . La fusion , l'harmonie et enfin la volupté tant attendue . Nous testions les limites de l'érotisme , et dans nos grands soupirs naissait l'excitation . Je m'abandonnais à lui , sous le poids de son corps aux muscles s'aillants . Son parfum m'enivrais toute entière , nos destins étaient liées . Nous avions créée une intimité à l'abris des regards indiscret . Ma virginité rougissait les draps , elle s'en allait à grand pas vers l'amour flamboyant de la passion . Je touchais le septième ciel dans une jouissance sans fin . Je découvrais un paradis encore inconnue , bien loin des vertus et des bonnes mœurs . Mon coeur battait au rythme de nos corps. À travers le temps le plaisir et l'excitation perduraient . Ce corps à corps n'en finissait pas .Des regards dévoyés s'échangeait , j'étais ivre de cette envie . Je goûtais au bonheur bienfaisant de partager un moment intime à deux . Dans une voie saccadée j'en demandait encore et encore .

Le désir sexuel se dissipait , l'amour , la tendresse puis la douceur réapparues , les ébats amoureux terminaient . J'avais abandonné dans ces draps mon innocence et ma fragilité pucelle . J'avais offert à Maxime ce que je ne donnerais à aucun autre . J'avais délaissé la pure virginité pour devenir une toute autre femme .

Maxime à bout de souffle me sera fort dans ses bras et me glissait des mots d'amour . Nous portions en nos coeur la satisfaction d'avoir en nous à jamais la marque de l'amour . Il faisait à présent partie de moi . Souvenirs inoubliables . Il me regarda amoureusement et ferma des ses mains , mes yeux , pour que je trouve le sommeil . Il veillait sur moi comme un ange gardien . Cet instant était magique presque sacré .
La tête contre son torse chaud je m'endormis dans les bras de Morphée .

C'était ma toute première foi ...