Quand j'essaie de mettre un doigt sur le moment précis où je t'ai perdu, je glisse et ma main se pète la gueule sur la ligne temporelle.
J'essaie pourtant, tous les jours, de chercher des signes que ton toi d'avant m'aurait envoyés. Des appels de phares que j'aurais négligés. Mais je n'en vois pas; je n'en trouve pas. Ça s'est fait progressivement, sans que je n'ai eu le temps de comprendre le pourquoi du comment.
La vérité est que je te tenais, qu'on se tenait, et qu'ensuite tu es tombé. Et tu tombes, tu tombes encore aujourd'hui. C'est un gouffre sans fin et c'est peut-être ça le pire. Maintenant, tu flottes dans le vide, tu n'as nul endroit où aller, tu es entouré de noir. Peut-être que s'il y avait eu un endroit où atterrir, les choses se seraient mieux passées. Peut-être aurais-tu pu te trouver un chez toi.
Loin de moi, tu aurais pu être heureux.
Mais tu ne le sembles pas.
Ça me fait peur. Dis-moi au moins que derrière ta porte, tu te sens bien.
Dis-moi que tu contrôles la situation, envoie-moi des signes.
Ouvre-moi ta porte, je dois voir ce qui se passe.
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ouvre ta porte
Short StoryParce qu'on le perd, un peu plus chaque jour. Et parce que ça nous détruit de le voir dans cet état. Reviens-nous.