Chapitre 1

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Deux ans plus tard.

-Un nouveau tremblement a été signalé dans la région d'Osaka et de grandes tempêtes sont prévues dans le nord de New York. La sécheresse persévère toujours en Europe et une nouvelle éruption volcanique a détruit une partie de la ville de Naples.

La voix monocorde de la présentatrice résonnait dans la pièce, accaparant les adultes de  la famille Green. Les deux parents, John et Karo, fixaient l'écran avec attention, alors que leur petit garçon jouait avec les véhicules aériens miniatures qu'il avait reçu pour son anniversaire. La jeune fille, elle, mangeait ses céréales insipides.

La télévision grésillait, et répandait une lumière lugubre dans la pièce plongée dans le noir de la nuit. Dans quelques minutes, le soleil pointerait son nez, mais ne parviendrait pas à chasser les ombres de l'appartement. Les murs lézardés, la peinture défraîchie et les meubles brinquebalants témoignaient du manque d'argent de la famille Green.

Le père travaillait depuis l'aube jusqu'au crépuscule, ne voyant la lumière du jour qu'à la pause de midi. Il était employé à l'usine de construction Johnson mais ne ramenait qu'un maigre salaire. La mère, elle, était femme de ménage chez la célèbre famille Clark. Leur salaire cumulé  était très peu élevé, mais suffisant pour survivre.

Malgré leurs heures de travail que leur fille trouvaient  aberrante, ils ne pouvaient guère s'acheter de nouveaux meubles. Certes, ils n'étaient pas à plaindre. Ils mangeaient correctement, avaient la télé ( même si cette dernière avait été récupérée à la déchèterie du quartier ), et les enfants avaient la chance d'aller à l'école, cette dernière se trouvant à deux cent mètres de l'appartement. Bien des adolescents n'avait pas le bonheur de posséder un établissement près de chez eux. Certains faisaient de longs trajets pour bénéficier d'un enseignement ou d'autre n'allait tous simplement pas à l'école et commençait leur apprentissage  dans le milieu du travail très jeunes.

Arianne, l'aînée,  allait sur ses 15 ans et le petit Karl venait de fêter ses 7 ans. Ils étaient très attachés l'un à l'autre, même si d'occasions les disputes ne pouvaient être évitées. Les programmes télé,qui mettait la table, qui avait laissé traîner ceci ou cela... Toutes ces petites choses pouvaient engendrer une petite bagarre entre eux, mais ils n'en venaient jamais aux poings, et leur différent était vite oublié.

-Tout de suite, notre envoyé spécial à Naples.

John éteignit la télévision et soupira en regardant sa femme. Ils se parlaient presque par télépathie et ne voulaient pas aborder le sujet des catastrophes mondiales devant le petit Karl, qui faisait voler ses jouets en imitant le bruit de réacteurs.

Arianne, elle, était très informée sur ce sujet. En plus d'en parler à l'école, elle se rendait bien souvent à la bibliothèque afin de développer de nouvelles connaissances. Elle était passionnée de sciences et ne manquait jamais d'approfondir son savoir en lisant. Elle était d'ailleurs première de sa classe. Timide et discrète, elle ne se faisait pas facilement des copains et sa dernière amie était partie avec ses parents en centre-ville. Elle ne la voyait presque plus.

La banlieue et le centre était si différent qu'on aurait pu croire être dans un autre pays. Les façades grises, délabrées s'opposaient à de belles devantures sculptées, aux couleurs pastels. Arianne y était déjà allée une fois, avec l'école. Elle s'était pâmée d'admiration devant toute cette beauté. Elle s'était mis à rêver d'y habiter, avec un mari aimant et une belle portée d'enfants. Mais elle s'était vite reprise. Son destin allait être aussi morne et gris que son quartier. Mais cela ne faisait aucun mal de rêver de temps à autre.

L'horloge murale sonna 6 coups. Un rayon de lumière passa au travers de la vitre sale, dévoilant les milliers de pellicules de poussières dans l'air. Arianne posa sa cuiller pour les admirer voler et briller. Les pellicules flottaient gracieusement, comme des planètes dans le vide de l'espace. Elles étaient légèrement agitée par le souffle d'air frais qui passait par les pans de la vitre mal isolée. C'était magnifique.

[ARCHIVES] Mission MarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant