Le grand jour approchait de plus en plus. Chaque jour, la jeune Lidia traçait sur son calendrier électronique les dates qui passaient. Oui, elle était consciente que cela était un peu cliché mais elle n'en avait cure. Son excitation était telle qu'elle commençait à trépigner sur les bancs d'école. Même lors de ses cours favoris, elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'elle allait dire, quelles paroles allaient-elle prononcer à son héros de toujours. Elle s'inventait des scénarios, se faisait des films. Dans certains, elle était sa stagiaire préférée, dans d'autres, elle était celle qu'il méprisait. Ces suppositions ne faisaient qu'accentuer son stress, et elle sentait son angoisse mêlée d'une joie sans bornes monter, grimper dans les hauteurs de la peur.
Pour se rassurer et s'échapper, elle réalisait encore et encore les livres du scientifiques, revoyait studieusement ses cours. Elle était à la limite d'apprendre les paroles écrites par Robert Johnson par coeur. Il était clair que ce n'était pas de la grande littérature mais les formules mathématique résonnaient maintenant à ses oreilles comme de douces et légères poésies. La physique cachait encore quelques secrets à la jeune blonde mais elle était décidée à vite en apprendre les complexes formules et les logiques implacables qu'elle offrait.
Bien sûr, les sciences n'étaient pas son seul moyen de s'échapper. Elle alla plusieurs fois avec ses amies pour faire du lèche-vitrines. Elle avait même préparée une tenue pour le fameux jour : une petite robe bleue foncée, piquetée de fils argentés qui avait rappelé à Lidia les étoiles étincelantes dans le ciel d'hiver qui tombait de plus en plus tôt.
Le 31 octobre, alors que ses amies, elle et le mystérieux Charles faisaient Halloween dans la ville, elle choisit de s'habiller comme un scientifique fou. Un faux cerveau dans un bocal transparent, elle s'était balladée avec un sourire totalement fou sur le visage et avait fait sensation.
Malheureusement, la monotonie était vite revenue et avait assombri ses jours lentement. La seule lumière qui brillait, éclairant les alentours sombres, était le fameux stage.
Mais quelques jours avant la date si chérie, une annonce retentit dans tous les téléviseurs.
- Flash Info special !
C'était assez tôt le matin et Lidia, intriguée s'approcha de la boîte métallique dernier cri pour en absorber les nouvelles.
Son père et sa mère était assis sur les confortables divans en cuirs. Sa génitrice tenait un mouchoir blanc et se tamponnait nerveusement les yeux. L'autre main manicurée avec soin étreignait celle de son mari avec angoisse.
Ce dernier avait la face blême et la peur courait sur son visage, imprègnant chacun de ses pores, ses lèvres et ses yeux.Lidia se reconcentra sur la télévision, devinant que l'effroi de ses parents était dû aux informations qui allaient y passer.
- Bonjour. Nous déclarons l'état d'urgence. Les habitants sont priés de rester chez eux jusqu'à la fin de cette tempête. Les ouragans s'approchent dangereusement. Merci du suivre les directives qui vous seront débitées dans quelques instants. C'était Chuck Winston, pour flash info.
Le coeur de la jeune fille sembla peser une tonne dans sa poitrine. Les ouragans dont on parlait depuis quelques temps avaient finis par arriver. Bien sûr, quelques jours avant son stage.
Pourquoi tout s'écroulait ainsi ? Le seul espoir de la jeune fille venait d'être anéanti par une catastrophe naturelle.Elle chancela, se raccrocha au premier objet venu. Clignant plusieurs fois des yeux, très rapidement, elle tentait de chasser ses larmes qui envahissaient peu à peu son regard.
Elle se retira dans sa chambre, comme un zombi pour méditer à sa situation. Après tout, tout n'était pas perdu. Le stage serait sûrement reporté.

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[ARCHIVES] Mission Mars
Science FictionLa terre se meure. Malgré les avertissements, les humains ne l'ont pas écoutée. Ce qu'il en résulte ? Des catastrophes naturelles, des éruptions, la sécheresse, la progression de maladies incurables. Solution ? Mars. Un projet un peu fou, mais qui...