Chapitre 15: La cité de Pacifica

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J'admirai la cité avec mes grands yeux bleus. Izotz regarda la ville avec un regard que je ne lui connaissais pas: le regard d'une passionnée. Moi j'étais bouche-bée et ahurie mais Izotz elle...c'était différent. Elle semblait étudier et inspecter la ville, avec le même regard qu'un collectionneur qui regarde une peinture. Voilà ce que représentait Pacifica pour Izotz: une peinture. Pour moi c'était deux choses bien distinctes.
C'était superficiellement un rêve éveillé, une ville magique. Mais c'était aussi un symbole, le symbole de ma vraie identité.

- On y va? Dit James.

- Oui! S'écria Izotz.

Je restais muette, je me contentais de les suivre. La ville possédait une chute d'eau ce qui n'est pas logique car l'eau est informe donc cette chute n'a pas lieu d'être, elle devrait faire partie de l'océan! Soudain je me rappelai que dans ce monde la magie existait. Je considère vraiment l'océan comme un autre monde. La culture est différente sur Terre et ici. Les notions ne sont pas les mêmes. Izotz aussi considère la terre ferme comme un autre monde, mais pas de la même façon. Pour moi, la magie est ici, cachée derrière les vagues; pour Izotz elle est là haut, là où l'écume des vagues termine son voyage. Nous nous aventurions dans les rues: des magasins, des marchés, des maisons, des balcons, des jardins sous marin. Un vrai paradis sous l'eau! Et pourtant je n'arrivai pas à être heureuse.

- L'architecture est vraiment fascinante, dit Izotz avant de poursuivre, beaucoup moins urbaine et géométrique qu'en Arctique! Il y a vraiment un charme ici.

- Oui je confirme. Dis-je en souriant.

Mais ce sourire était faux et James le remarqua. Je répondis à son regard interrogateur, en baissant la tête. Je voulais changer de sujet et vite, j'étais mal à l'aise: James avait comprit que je n'étais pas bien. Je voulais lui faire oublier ce qu'il avait vu, je devais trouver quelque chose, un seul mot résonnait dans ma tête: Vite, vite!
Soudain j'eu une idée.

- Je n'ai pas vu le château. Dis-je comme-ci de rien n'était.

- Il faut pourtant être aveugle pour ne pas le voir! Dit Izotz.

- Lève un peu ta tête, petite sirène! Me dit James.

James sourit, j'avais peut-être réussi à lui faire oublier ce faux sourire? Quoi qu'il en soit, je levai la tête et c'est là que j'aperçus le grand château doré.

Pdv de James

Lorsque j'avais vu Alexia sourire ainsi, j'avais deviné que quelque chose n'allait pas. Je savais qu'elle n'était pas bien mais j'ignorai pourquoi. Je la regardais, elle s'en aperçut et baissa la tête. Mon regard interrogateur avait du la gêner. En même temps, qui est ce que ça ne gênerait pas? Suis-je bête? Surement. Tomber amoureux de la souveraine, quelle folie! Soudain Alexia prit la parole:

- Je n'ai pas vu le château. Dit-elle de sa voix mélodieuse.

- Il faut pourtant être aveugle pour ne pas le voir! S'exclama Izotz.

- Lève un peu ta tête, petite sirène! Lui dis-je en souriant.

Je ne voulais pas qu'Alexia reste mal à l'aise alors je me suis dit que ne la taquinant un peu, ça lui passerait. De plus, j'adorai l'appeler comme ça: petite sirène.
Ma petite sirène leva la tête vers le château et parut ébahi. Elle esquissa un petite sourire qu'elle même ne semblait pas remarquer.

Pdv d'Alexia

Je regardai le château, ébahie. Voilà tout ce que je savais: j'étais ébahie. Je ne saurai deviner mon expression, j'étais trop impressionnée et émerveillée pour cela. Peut-être que je souriais? Peut-être avais-je la bouche béante? Je n'en savais rien et cela m'importait peu, je voulais voir ce château de plus près. Je m'avançais très vite vers le château. C'était une pulsion, une action instinctive qui me poussait là-bas. Izotz et James me suivirent. J'arrivai devant l'immense bâtiment d'or et...d'ivoire? De l'ivoire? Depuis quand y-a-t-il des éléphants en mer?

- James, quelle est cette pierre? Demandais-je intriguée.

- Il s'agit de Diphidia. C'est une pierre assez rare qu'on doit faire fondre. Elle est très populaire ici. Me répondit mon ami.

James s'avança vers les portes du palais, les gardes le regardèrent. Lorsqu'ils virent ses bracelets, ils s'inclinèrent et ouvrirent les portes.
Ce devait être la marque de noblesse chez les hommes car je vois mal une femme porter des bracelets aussi imposants. James était musclé et bien sculpté comme tous les hommes sirènes que j'avais pu voir d'ailleurs. Le physique semblait être une chose importante ici. Ou alors était-ce naturel chez les sirènes? Je ne savais pas. Je pénétrai dans le château, je ne saurai décrire clairement ce bâtiment tellement il était fabuleux: un carrelage blanc aux motifs bleus se trouvait en dessous de moi. Les murs d'or sont décorés de portraits: la famille royale je suppose. Il y a des canapés d'or avec des coussins turquoises et jaunes, surement faits en Jikou. Il y a également des statues de bronze qui contrastent avec l'omniprésence de l'or. Les gardes portes une armure d'or pectorale, comme celles de la Grèce Antique, avec des gravures. Leurs casques sont en or, décorés de coquillages pour certains. James nous entrainent vers un garde. Son casque est décoré de coquillages.

- James! Ravi de te revoir mon fils! S'exclama l'homme en prenant James dans ses bras.

Alors c'était son père? La mâchoire de l'homme était carré ce qui m'interpela car la mâchoire de James était fine et longiligne. En revanche, ses yeux étaient dorés, tout comme son fils. Ses cheveux étaient noirs alors que ceux de James étaient brun caramel, une très jolie couleur.
Le père de James lâcha son fils et me fit une révérence.

- Je suppose que c'est vous, la princesse disparue. Dit le garde en s'avançant vers moi.

- Effectivement, je vous en pris
relevez-vous! Lui dis-je amicalement.

- Très bien votre altesse, je m'appelle Marcus, enchanté.

- Enchantée Marcus, je m'appelle Alexia.

- Ah c'est donc le nom que les humains vous ont donné? Ici vous vous appeliez Cassandra.

Alors comme ça, mon nom était Cassandra? Je croyais pourtant m'appeler Alexia. Pour moi, je serai et resterai Alexia.

- Suivez moi, dit Marcus, je vais vous conduire dans la salle du trône.
Alors le moment est enfin arrivé...
Je vais rencontrer ma mère et mon père.

La sirène aux perlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant