Chapitre 29: Voyage clandestin

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Cela fait maintenant quelques heures que nous nageons. Ezechiel a vraiment l'air dépité de devoir quitter le château, d'après ce que j'ai compris, il y a grandit. Izotz semble inquiète pour lui. James reste auprès de sa soeur tandis que je nage près de mon père. Son regard est éteint, il ressemble presque à un cadavre. Je frissonne. Il ne cesse de fixer ses pieds, l'ombre de sa capuche accentue ses rides. Dalya prend la parole:
"Dans combien de temps arrivons-nous à Mamie?"

Un fou rire secoue le groupe devant la prononciation désastreuse de Dalya.

"Miami, s'exclame Izotz entre deux rires, c'est à 1 jour de voyage environ."

Dalya se met elle même à rire. Cet élan de joie nous redonne un peu de force. James sourit, ses yeux se plissent, sous ses paupières closes, j'imagine ses yeux pétillants: il est si beau lorsqu'il sourit.
L'eau s'obscurcit, la nuit commence à tomber.
Ezechiel sort de son sac plusieurs couvertures, une pour chacun. Nous nous endormons derrière un champs d'algues. Cela me rappelle mon voyage pour venir ici, avec James. J'étais tellement naïve à cette époque, ce séjour à Pacifica m'a vraiment endurcie, quoiqu'il m'a aussi rendue plus fragile. Lorsqu'on est naïve et ignorante, on ne peut pas avoir peur de choses qu'on ne connaît pas. Maintenant, je connais la sensation affreuse d'enlever la vie, j'en fais encore des cauchemars.
Le lendemain je me réveille avec d'affreuses courbatures, j'ai extrêmement faim. Nous avons pour seules provisions, des toasts au thon. Ce départ précipité nous avait obligé à réquisitionner les restes du repas du bal. Heureusement, si tout se passe bien, nous serons arrivés dans un jour, voir moins si les courants vont dans le bon sens.
Après nous être "rassasiés", nous remballons tout et repartons sur le chemin. Nous faisons bien attention à nous éloigner des villages, afin de ne pas être aperçus. Le chemin est long, nous essayons tout de même de rester sur les routes afin de ne pas nous perdre.
Après quelques heures, nous nous arrêtons et faisons une pause. Je baise la tête après avoir posé mon sac, afin de détendre mon cou. Soudain, je vois une sorte de télégramme par terre, il date d'hier. Je le prends en mains et commence à lire:

"Abandon de Pacifica par le roi et sa fille. Seule la reine Tilia est restée au château et affirme ne rien savoir à propos de cette "traîtrise". Actuellement, le conseiller Hector engage des conversations de paix avec l'Océan Indien. Il nous a dit ce matin:
"La guerre est trop malheureuse pour la laisser persister, elle rend les gens lâches, comme on a pu le voir avec le roi et la princesse. Elle doit cesser"
Nous attendons de voir ce que les négociations de paix donnent, il serait étrange de voir, si elles aboutissent, que notre roi n'était qu'un parfait incapable."

Hector, U, Derick...
Je vais vous étrangler. Mon père est sûrement le meilleur roi de la Terre! (Océans et Continents compris)
Il a toujours été reconnaissant envers ceux qui l'ont aidé, comme avec ce docteur grassouillet. Ces mots semblent tracés au venin et non à l'encre. La rage et la tristesse m'envahissent: je déchire le papier en plusieurs morceaux, qui divaguent de part et d'autre. Je ne pouvais pas montrer cela à mon père...il aurait fait une dépression. Une véritable dépression: sa femme, sa vraie femme, ma mère, a disparu. Il a du quitté son royaume et ses sujets le détestent. Que pouvait-il lui arriver de pire?
Je sentis une main se poser sur mon épaule, je me retournai et vit James:

"James! M'exclamai-je.
- Alexia, est ce que ça va? Tu n'as pas l'air très bien, tu trembles...
- Ce n'est rien, rien du tout.
- Tu mens très mal, petite sirène, dit James avec un sourire moqueur."

Attendez...petite sirène? Est ce que ça veut dire qu'il a enfin accepté d'être avec moi ou alors il me friendzone? Je ne comprends plus rien. Quoiqu'il en soit, je ne peux résister à son sourire et lui raconte pour le télégramme.

La sirène aux perlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant